Alors que le secteur du numérique est en besoin permanent de nouveaux talents, une partie de la population y est encore sous-représentée. Les femmes ne constituent en effet que 30% du personnel global de ces entreprises. Un ratio qui diminue encore plus fortement (18%) lorsque l’on prend en compte les professions dites techniques.
Malgré ce constat, les actions en faveur d’une meilleure inclusion des femmes dans le numérique existent. Portées par Numeum ou des entreprises à fort impact, leur but est de faire comprendre à tous que cet état de fait ne peut demeurer en l’état. Et que des actions sont conduites, et restent à conduire, dans les domaines de la formation, de l’éducation ou même de la reconversion.
Un constat que partage Christophe Négrier, Directeur général d’Oracle France. Il explique : « Encore beaucoup reste à faire en matière d’inclusion, le sujet progresse mais personne ne doit être prédéfini par son genre. En n’intégrant pas de femmes, toute entreprise prend le risque qu’elle se sclérose et ne crée des biais. Le sujet est critique aussi bien d’un point de vue technique qu’en matière de RSE. Cela permet enfin d’envoyer de bons messages auprès de son écosystème. »
Cesser de véhiculer des images uniquement masculines
Des propos repris par Sandrine Fouillé, Ambassadrice de Femmes du numérique pour Numeum. Elle précise : « La Tech a été écrite par les femmes. De ses débuts jusqu’à ses plus grandes prouesses. Pour autant, des images très masculines ont été mises en avant à partir des années 90. Pour attirer les femmes, on ne rappelle pas assez que le numérique recrute et est en recherche de nouveaux talents. Hommes ou femmes« .
Pour autant, des progrès sont constatés dans le monde. Que ce soit aux Etats-Unis ou en Inde, le pourcentage de femmes, y compris dans des filières techniques, le nombre de femmes avoisine les 40%. L’ensemble des experts présents constatent ainsi une lenteur dans les progrès réalisés en France.
L’Education pour renforcer la présence des femmes
Il convient donc d’accélérer les stratégies visant à inclure davantage de femmes. Qu’il s’agisse du programme P-TECH ou de la Commission Femmes du numérique, des actions doivent être conduites rapidement.
Caroline Elbaz, DRH Oracle France ajoute : « Je crois beaucoup à la force de l’Education. La règle des 80/20 évoque les barrières à l’entrée qui joue en défaveur des femmes. Un homme n’hésite pas à répondre à une offre d’emploi lorsqu’il ne possède que 20% des compétences requises. Une femme ne postulera que si elle dispose de 80% des compétences. Les annonces doivent donc être tournées vers les aptitudes ou la mobilité plutôt que sur les compétences propres. »
L’idée est donc de davantage miser sur des potentiels plutôt que des compétences « dures ». En conséquence, davantage de femmes pourraient être intégrées dans le secteur du numérique.
Cyril Riffault, Proviseur au lycée Léonard de Vinci de Bagneux explique : « On essaie d’avoir une mixité en hommes et femmes. Aucun quota n’est demandé mais il faut mettre en place des actions concrètes et fortes en faveur de tous. Il faut en effet avancer sur le sujet et plus rapidement qu’à l’heure actuelle. Le dispositif P-TECH nous permet de créer des ateliers codage ouvert aux femmes pour sortir des concepts traditionnels du geek masculin ».
L’une des solutions est de parler de pair à pair, entre élèves. Certains d’entre eux se rendent ainsi dans les établissements scolaires pour aborder leur parcours et leur expérience. Toujours est-il qu’il est important de créer des cadres, non seulement à l’école mais également dans les entreprises pour ne plus reproduire les inégalités.
SOURCE : TECHTALKS
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