Au quotidien, dans les marchés, c’est une véritable «crise inflationniste». Tant l’on observe une hausse généralisée des prix des produits de grande consommation. A l’effet d’apporter des pistes de solutions à ce problème qui asphyxie les ménages depuis le deuxième semestre 2021, le 18 mars 2022, une délégation du Gicam, conduite par son président, Célestin Tawamba, a été reçue par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, pour une concertation interministérielle.
En effet, la crise sanitaire du Covid-19 a plongé le monde dans une récession inédite dont les conséquences pour les entreprises ont été des réductions de volumes d’activités, des pertes financières avec pour conséquences des licenciements et des mises au chômage. Selon Célestin Tawamba, « en 2021 la reprise s’est malheureusement vu émerger des plans massifs de relance financés par l’endettement dans les pays les plus développés. Il en a découlé une pression sur l’offre à l’échelle mondiale dont le corolaire a été une flambée des prix des matières premières et autres intrants ainsi que du fret maritime ». Comme pour porter le coup de grâce à cette situation, le président indique que «la guerre Russie-Ukraine a accéléré la tendance et entraîné de nombreuses filières dans la dépression. Le risque est désormais celui d’une stagflation, c’est-à-dire une hausse des prix et l’absence de croissance ».
Face à cette menace, le patronat camerounais, lors de la concertation évoquée supra, a plaidé pour « la mise en œuvre en urgence d’un plan gouvernemental anti-inflation dont les objectifs seraient de garantir la disponibilité des produits ; sauvegarder le pouvoir d’achat des populations ; éviter les faillites d’Entreprises et ; préserver les marges budgétaires de l’Etat ».
Concrètement, le Gicam croit savoir qu’« aujourd’hui, il y a des entreprises qui ont pas de marge bénéficiaire. Elles travaillent à perte parce qu’elles ne peuvent pas répercuter les hausses des prix auxquelles elles font face en terme d’intrants. Dans un contexte où il y a plusieurs produits qui sont soumis à une procédure d’homologation, elles n’ont pas la liberté de répercuter les prix de production sur les prix de vente ». Une source au sein du Gicam souligne que le « plan pourra se décliner en un mécanisme de veille et d’information systématique de l’opinion sur l’évolution des prix et de la situation économique, des mesures urgentes portant notamment sur l’optimisation du système de contrôle des prix, un soutien à la trésorerie des entreprises et la suppression de certaines contraintes opérationnelles sur les entreprises. Le plan pourra comporter des mesures structurelles à moyen terme adressant entre autres les problématiques de pouvoir d’achat et d’orientation des modes de production et de consommation».
La réponse du gouvernement
Au sortir de la concertation, le gouvernement envisage de prêter une attention particulière au sort des plus pauvres, notamment à travers ses instruments tels que le programme filets sociaux et d’autres initiatives de transferts sociaux pourront être mobilisées pour soutenir leur accessibilité aux produits de première nécessité. Il sera aussi question d’établir une convergence de vues sur les évaluations des déficits de la production locale dans les secteurs des oléagineux et brassicole.
On se souvient que, face à l’explosion des coûts du frêt maritime, en novembre 2021, le gouvernement prenait la décision d’autoriser une décote de 80% sur les produits à l’importation.
SOURCE : ECOMATIN
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