Elon Musk : Mars, sa fortune, son couple rock… les petits secrets du patron de Tesla

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 le 28 juin 1971 à Pretoria (Afrique du Sud).

Formation : diplômé en administration de l’université Queen’s (Canada), en physique et économie à l’université de Pennsylvanie (Etats-Unis), a débuté un doctorat en physique à l’université de Stanford (non terminé).

Carrière : cofondateur de Zip2 (1995-1999), X.com (1999-2002), SpaceX (depuis 2002), premier actionnaire puis P-DG de Tesla (depuis 2008).

Une fortune de plus de 70 milliards

Musk vend des bolides électriques, mais surtout du rêve. Depuis le début de l’année, sa fortune a plus que doublé, dépassant les 110 milliards de dollars. Dernièrement, la capitalisation de Tesla surpassait même celle de Toyota. Et tant pis si le japonais, super-innovant, écoule 10,2 millions de voitures de plus que le californien ! «C’est une bulle», alerte le consultant automobile Bertrand Rakoto, basé à Détroit. «Tesla est très endetté, et il faut rester prudent quand on regarde en arrière le crash des dot-com ou d’Enron : les équipementiers ne lui font pas confiance sur le plan financier et lui demandent de payer toutes les pièces en avance.»

Son pied de nez aux «shorters»

Capture écran Twitter @elonmusk

Longtemps, le constructeur a été la cible des vendeurs à découvert, ou «shorters», des investisseurs qui parient sur la déconfiture d’une action. En juin, quand le cours a franchi les 1.000 dollars, certains d’entre eux avaient perdu des millions. Et Musk s’est payé leurs têtes, en mettant en vente des shorts rouges sur son site, à 69,420 dollars. En 2018, alors que le cours était à 420 dollars et qu’il était assailli par ces vautours des marchés, Musk avait évoqué l’idée de sortir Tesla de la cote.

Sans pitié avec ses salariés

Elon, comme l’appellent ses 50.000 employés, bûche tôt le matin, tard le soir, et les week-ends. Il partage sa semaine entre SpaceX, à Los Angeles, et Tesla, à Palo Alto, à 570 kilomètres au nord. Et il attend de ses troupes un stakhanovisme semblable au sien. «A ceux qui ont envie de voir leur famille, je dirai qu’ils en auront tout le temps si nous faisons faillite», aime-t-il répéter. L’un de ses anciens communicants, Ricardo Reyes, en a fait les frais. «Il a dit à Elon qu’il ne pourrait pas l’accompagner au Salon de Genève parce que sa femme allait accoucher, relate un ancien cadre. Elon lui a rétorqué, glacial, qu’il venait de commettre une grave erreur.» Au retour du patron, Reyes, «un type hypertalentueux», a pris la porte. Il y a aussi le cas de cette assistante, qui avait tout sacrifié pour lui pendant douze ans. «Un jour, elle lui a demandé une augmentation, poursuit notre source. Il lui a dit : “Prenez deux semaines de vacances, et je verrai si j’ai vraiment besoin de vous.”» A son retour, un responsable des ressources humaines lui a montré la sortie.

Son couple excentrique

X Æ A-12, c’est le nom, imprononçable, de son dernier fils, né en mai. «X, la variable inconnue, Æ, que je prononce “Ai” pour amour ou intelligence artificielle, A-12, qui est le précurseur du SR-17 (notre avion préféré), aucune arme ni défense, juste de la vitesse. Solide au combat mais pas violent», a précisé Grimes, de son vrai nom Claire Boucher, compagne du milliardaire. Depuis qu’il sort avec cette chanteuse au look gothique, Musk semble planer très haut. Récemment, elle lui a même fait enregistrer une chanson, publiée sur le Net. On entend la voix modifiée du P-DG hurler, en anglais : «Ne doutez pas de vos vibrations !»

L’empereur des nerds

Wikimedia Commons

Sur Internet, le patron sud-africain est une star parmi les nerds, passionnés d’informatique, de détournements visuels qu’ils partagent en masse (les mèmes) et de jeux de rôle. Et pour cause, il est l’un des leurs. Quand ce brillant ingénieur est sorti de l’université au milieu des années 1990, il a un temps songé à se lancer dans les jeux vidéo. A 12 ans, il en avait développé un, le shooter spatial Blastar, sur un ordinateur de l’époque, le Commodore VIC-20 (1). Puis il a cherché à lancer, avec son frère Kimbal et ses cousins, une salle d’arcade à Pretoria, rapporte son biographe Ashlee Vance. Las, son père, Errol, avait refusé de se porter garant et le projet fit pschitt – Musk était mineur. Dernièrement, cet ancien codeur, et même hackeur à ses heures, jouait encore à Overwatch (Blizzard Entertainment) et à Minecraft (Microsoft).

Parmi ses autres dadas, il y a aussi les cartes tirées de l’univers Donjons et Dragons, les équations de maths, ou encore les romans de science-fiction. Ses favoris : Le Seigneur des anneaux, de J. R. R. Tolkien, Le Guide du voyageur intergalactique, de Douglas Adams, et la saga Fondation, d’Isaac Asimov. Récemment, il s’est aussi mis à regarder des mangas sur Netflix en famille. Dont le lugubre Death Note, et Evangelion, une histoire de robots, évidemment.

Le Noël où il a failli tout perdre

Fin 2008, les deux sociétés dans lesquelles le père de la Model S avait investi presque toute sa fortune jouaient leurs survies. SpaceX, ayant raté trois lancements de fusées sur quatre, ne pouvait plus payer les salaires. Tesla, qui avait loupé le démarrage de son roadster, était à court de cash, et ses actionnaires ne voulaient pas remettre au pot. Musk avait alors fait un deal secret avec Larry Page, le cofondateur de Google, pour que le moteur de recherche rachète le constructeur. Mais, le 23 décembre, la Nasa offrit à SpaceX un contrat de 1,6 milliard de dollars. Puis Tesla emprunta à SpaceX. Musk le libertarien fut sauvé par l’Etat américain.

Son côté Hollywood

Envoyer Tom Cruise en orbite ? Easy ! Le boss de SpaceX a proposé à l’acteur de Mission impossible de le faire décoller à bord d’une de ses capsules Dragon pour un film. Budget envisagé : 200 millions de dollars. Musk, qui habite à Los Angeles, est un familier des stars. Il a été en couple avec l’actrice britannique Talulah Riley, puis avec l’Américaine Amber Heard, ex-compagne de Johnny Depp. Attaqué publiquement par ce dernier, l’entrepreneur lui a suggéré, pour rire, de «se battre dans une cage».

Les leçons de Maman

WWD/REX/SIPA

«Soyez fascinante», «soyez prête pour l’inattendu», «dites oui aux opportunités» … Voici le genre de conseils que donne à ses lectrices Maye Musk, la mère d’Elon, dans son livre A Woman Makes a Plan, littéralement : «Une femme doit se préparer» (édité chez Random House, non traduit). Cette Canadienne de 72 ans, toujours mannequin, a élevé ses trois enfants dans la culture de la gagne. Et à la dure. Musk fait de même : il a par exemple interdit les peluches à ses enfants après l’âge de 7 ans.

Petit-fils d’explorateurs

Les grands-parents maternels du nouvel Howard Hugues étaient d’incroyables aventuriers. En 1952, Winnifred et Joshua Hadelman ont volé 35.000 kilomètres entre l’Afrique du Sud et la Norvège. Deux ans plus tard, ils firent un aller-retour vers l’Australie de 48.000 kilomètres – un record pour l’époque. Sur un monomoteur à hélice, et sans boussole ! Malheureusement, Joshua disparut en 1972 dans un accident d’avion.

Aussi dingue que Trump sur Twitter

Cet hyperactif, lui dit «hyperobsessionnel», est branché presque 24 heures sur 24 sur Twitter, son réseau social de cœur, où il compte près de 38 millions d’abonnés. Et, comme le président Donald Trump, il est sans filtre. Dernièrement, il y a écrit, très sérieusement, que les pyramides d’Egypte avaient été construites par des extraterrestres. Le gouvernement égyptien lui a proposé une visite guidée. Il y a également annoncé son soutien au rappeur Kanye West dans la course à la Maison-Blanche, et confié ses doutes sur la dangerosité du Covid-19, tweetant «FREE AMERICA NOW» («Libérez l’Amérique maintenant»), en plein confinement. «Ses tweets effraient certains investisseurs institutionnels», observe Philippe Houchois, analyste chez Jefferies. Ils agacent aussi parfois en interne. «On découvrait des annonces importantes sur Twitter, rapporte un ancien dirigeant de Tesla. Et Elon ne répondait presque jamais aux e-mails pros, même les plus importants, alors qu’il était en ligne.»

Futur SDF ?

Backgrid USA / Bestimage

Ça l’a pris comme ça. Récemment, le neuvième homme le plus riche du globe a annoncé vouloir se séparer de «presque toutes ses possessions physiques». A commencer par ses quatre splendides villas de Bel Air (un quartier ultrachic de Los Angeles). Sa résidence principale, sa maison d’amis, celle qui lui sert d’école privée pour ses enfants, et une dernière laissée à l’abandon et envahie d’herbes folles. Selon Bloomberg, il aurait topé avec le promoteur Ardie Tavangarian pour 62,5 millions de dollars.

Ses promesses bidon

Soyons juste, Musk fait souvent ce qu’il annonce. Concevoir des capsules spatiales réutilisables, par exemple. Mais il lui arrive aussi de survendre ses projets, voire de mentir. «Il a annoncé que ses voitures étaient presque au niveau 5 de la conduite autonome, rappelle l’expert Bertrand Rakoto. Or, elles ne sont qu’au niveau 2 sur l’échelle officielle, comme celles des autres constructeurs.» Cette déclaration lui a valu une interdiction de faire de la pub en Allemagne. En 2015, Musk avait aussi déclaré que l’on pourrait changer les batteries des Tesla en quinze minutes dans son réseau de stations. Las, le proto était bidon et la promesse s’est envolée. Quant à l’Hyperloop, son train devant relier Los Angeles à San Francisco via des capsules lancées sous vide à 1.000 kilomètres à l’heure ? «Un coup de com, estime le directeur de l’innovation d’Alstom, Stéphane Feray Beaumont. C’est infaisable dans une zone sismique comme la Californie.»

Zip2, son premier joli coup

Imaginez un site qui fusionnerait Google Maps et Yelp. Cette idée, Musk l’a eue dès 1995. En 1999, la vente à Compaq de cette start-up, Zip2, au plus fort de la bulle Internet pour 305 millions de dollars lui rapporta 22 millions à seulement 28 ans. La même année, il cofonda X.com, une banque en ligne fusionnée plus tard avec PayPal, puis revendue à eBay en 2002. Gain pour lui : 180 millions de dollars. Il n’avait que 31 ans et décida de réinvestir la quasi-totalité de ce pactole dans SpaceX, puis dans Tesla. Osé !

Objectif Mars

«Je voudrais mourir sur Mars», a confié le plus toqué des tycoons à son biographe, Ashlee Vance. «Pas en m’y écrasant, de préférence. Dans l’idéal, j’aimerais aller y faire une visite, revenir pour un moment, puis y retourner quand j’aurai dans les 70 ans, et y rester. Si tout se passe bien, ce sera le cas.» Voilà des années qu’il s’y prépare. C’était même l’idée fondatrice de SpaceX, son lanceur de fusées privé. Selon lui, les hommes doivent préparer un «plan B», au cas où la Terre deviendrait inhabitable.

Source: Capital

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