Un nouveau départ
Depuis janvier 2017, le retour du Maroc au sein de l’Union africaine (UA) a revitalisé les relations diplomatiques et économiques avec les pays d’Afrique subsaharienne. Sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, plusieurs initiatives ont vu le jour, apportant une nouvelle dynamique de coopération économique en Afrique.
Un exemple notable est le discours royal prononcé à l’occasion du 48e anniversaire de la Marche verte, qui met en avant la vocation atlantique du pays et le potentiel côtier qu’il offre au continent. Cette initiative royale va au-delà des infrastructures et démontre une profonde compréhension des besoins de développement et de coopération de l’Afrique, selon Mouhamed Koudo, ancien conseiller et membre du cabinet du président du Parlement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Rejoindre la CEDEAO
Il y a près de sept ans, le Maroc a rejoint l’UA après 33 ans d’absence, avec l’ambition de stimuler davantage les relations économiques et de créer un impact économique dans la région du Sahel en générant de nouvelles opportunités d’emploi et d’investissement à travers le continent.
Selon Mouhamed Koudo, les relations fructueuses entre le Maroc et les pays d’Afrique subsaharienne vont au-delà de la diplomatie et de l’économie. Il pense que c’est une question de cœurs partagés, de liens et d’aspirations communes.
L’engagement du Maroc en Afrique subsaharienne, notamment dans les secteurs de la banque, de l’assurance et de l’immobilier, témoigne d’une stratégie bien établie et d’une vision tournée vers l’avenir. Même si son adhésion à la CEDEAO n’est pas encore finalisée, “anticiper cette intégration offre une richesse d’opportunités”, souligne Mouhamed Koudo. L’accélération de ce processus permettra au Maroc d’accéder à un marché élargi dans le cadre du Tarif Extérieur Commun (TEC) de la CEDEAO.
Bourses commerciales
Cet accès au TEC promet d’harmoniser les politiques douanières, facilitant ainsi le commerce et les investissements entre les pays membres. Au niveau continental, accélérer la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) grâce à la signature de divers protocoles en cours pourrait multiplier le potentiel économique du Maroc. “Avec un pied déjà solidement ancré en Afrique subsaharienne, la future adhésion à la CEDEAO et la participation à la ZLECAf pourraient constituer un tournant, non seulement pour l’économie marocaine mais pour l’ensemble de la dynamique régionale et continentale”, estime Mouhamed Koudo.
Concernant la candidature du Maroc à l’adhésion à la CEDEAO, Mouhamed Koudo révèle qu’il était présent au Parlement de la CEDEAO lorsque le Royaume a exprimé son ambition de s’intégrer dans cette communauté économique des pays de l’Afrique de l’Ouest. “Nous nous sommes immédiatement mobilisés pour soutenir la pleine intégration du Maroc, au-delà de son statut d’observateur”, ajoute-t-il.
Échanges commerciaux
Le retard dans le processus d’intégration du Maroc à la CEDEAO, selon notre interlocuteur, est dû à des groupes influents qui semblent réticents et manœuvrent pour empêcher le Maroc de devenir membre de cette communauté économique des pays d’Afrique de l’Ouest. “Mais ces manœuvres seront vaincues car à travers ses initiatives économiques et sociales, le roi Mohammed VI démontre un véritable engagement en faveur du développement du continent”, conclut-il.
Le baromètre des échanges commerciaux entre les pays de la région enregistre des chiffres encourageants. Les échanges commerciaux entre le Maroc et le Sénégal (principal client du pays dans la zone CEDEAO, avec un volume commercial d’environ 2,1 milliards de dirhams) ont atteint environ 320 millions de dollars selon les dernières données.
L’économie intracontinentale du Maroc croît d’année en année. De plus, les pays membres de la CEDEAO représentent 50 % du commerce total du Maroc avec l’Afrique subsaharienne, notamment la Côte d’Ivoire, le Sénégal, Djibouti et le Ghana.
Stimuler la coopération économique
De nombreuses feuilles de route ont été élaborées pour propulser la coopération économique entre les États africains. À cet égard, le Maroc a remanié sa carte commerciale intracontinentale il y a une dizaine d’années. Des secteurs autrefois stagnants ont commencé à prospérer. Cela comprend les engrais naturels et chimiques, les préparations et conserves de poissons et de crustacés, le sucre brut et raffiné et d’autres produits exportés vers l’Afrique.
La rédaction
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