C’est le 21 décembre 2022 que l’acquisition de Bolloré Africa Logistics and Transport par SAS Shipping Agencies Services, la filiale de Msc (Mediterranean schipping company), en propriété exclusive, a été finalisée. Le leader mondial du transport et de la logistique concluait un long processus de négociations entre les deux groupes. Pourtant, au sein des filiales du groupe Bolloré au Cameroun, la tension s’installe.
La sortie du Setrasosmacc intervient au lendemain de plusieurs concertations entre l’employeur (Bolloré Africa Logistics), les employés des filiales du groupe et les différents syndicats. Au terme de celles-ci, le ministère du Travail et de la Sécurité sociale a recommandé à l’employeur de le «tenir régulièrement informé sur l’évolution de cette cession, et de tenir avec les délégués du personnel des rencontres d’échanges et d’informations telles que prévues par les textes en vigueur». Il a également exhorté les présidents de syndicats à «veiller à la défense des intérêts des travailleurs et (…) prendre une part active dans les éventuelles négociations qui résulteraient de ladite cession une fois les autorisations seront acquises». Cependant, le Setrasosmacc déplore que les recommandations évoquées supra n’aient pas été suivies par l’employeur.
Pourtant, le groupe Bolloré avait promis qu’il n’y aura dans le cadre de la cession, aucune modification de la situation juridique des filiales Bolloré Transport et Logistics Cameroun et Socopao Cameroun. «La cession éventuelle de Bal à Msc n’emportera aucune conséquence sur les contrats de travail selon leurs statuts, ni sur les anciennetés et les avantages acquis des travailleurs», avait indiqué Bolloré. Surtout que l’article l’article 42. al. 1a du code du travail camerounais stipule que «S’il survient une modification dans la situation juridique de l’employeur, notamment par succession, vente, fusion, transformation de fonds, mise en société, tous les contrats de travail en cours au jour de la modification subsistent entre le nouvel entrepreneur et le personnel de l’entreprise»
Toutefois, des interrogations fusent, côté syndicats et employés: «si le top management de Bolloré est si affirmatif sur la préservation des emplois et la continuité des contrats, pourquoi être reluisant et hostile à la négociation et la signature des protocoles d’accord avec les différentes parties prenantes pour garantir les droits des travailleurs? Que dire de l’immense majorité des travailleurs qui ont déjà exprimé leur volonté d’être licenciés avec la liquidation de leurs droits légaux par devant l’inspecteur du travail?», s’interroge Jean Marie Yossa.
Toujours d’après le Président national du Setrasosmacc, plus de 400 employés de Bolloré Africa Logistics et Transport sont favorables à cette alternative, ce, avant toute modification. Pour obtenir gain de cause, et après un délai de 8 jours, le Setrasosmacc n’exclut pas un mouvement de grève général et illimité avec arrêt de travail.
Source – Ecomatin
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