Les citoyens de la ville de Dschang se sont déjà habitués aux klaxons des camions en charge de la collecte des déchets ménagers dans les domiciles. Cette activité quotidienne se fait au centre-ville et dans les quartiers avec non seulement pour but de donner un visage reluisant à la cité touristique et universitaire de Dschang mais plus encore, elle permet d’alimenter le site de transformation de ces ordures en engrais biologique pour le bonheur des agriculteurs en matières premières. Dans cette municipalité du département de la Menoua, aucune raison ne peut justifier le non ramassage de ces déchets qui constituent à la fois une niche d’emplois mais surtout une poche de recettes pour la commune de Dschang pour ce qui est du financement des projets propres.
La gestion des déchets aujourd’hui dans nos villes requiert une prise en main des exécutifs communaux et régionaux dans le but à la fois de rendre nos villes propres et d’épargner les habitants des maladies de la « saleté » mais aussi de créer des nouvelles poches de recettes pouvant permettre de financer des projets de développement. Cette politique permet également de réduire la dépendance des Collectivités territoriales décentralisées (Ctds) de l’Etat. À Dschang l’usine de traitement et de transformation des déchets ménagers est portée par l’Agence municipale de gestion des déchets. L’édile de Dschang, Jacquis Kemleu Tchabgou, a ainsi fait des ordures ménagères, un levier de développement en termes d’emplois, d’assainissement, de recettes communales. Selon les engagements de ce dernier, cette usine est une piste pour l’industrialisation de la commune de Dschang. Nantie de nombreuses ressources naturelles transformables pour le bien des populations, cette municipalité dans cette politique mise en marche reste et demeure un atout de développement.
Avec l’accroissement de la population du fait de son caractère de ville universitaire, la commune de Dschang produit en moyenne 70 tonnes de déchets par jour. Ces déchets sont constitués à 80% de matières organiques transformables. Face à ces statistiques, l’Agence municipale de gestion des déchets a vite fait de trouver la solution endogène de sa gestion. Engagée dans la recherche de partenaires pouvant les accompagner dans la réalisation de ce projet, la mairie de Dschang a acquis en 2021 un Val’Box, une unité de tri semi-automatique des déchets. Ce processus de tri modulaire et autonome a été produit par l’entreprise française Ar-Val. Un an après sa mise en fonctionnement, cet investissement de 800 millions a accru la production du compost, nécessaire à l’agriculture biologique. Cet engrais biologique a également servi à la construction des airs de jeu des infrastructures sportives dédiées à la Coupe d’Afrique des Nations TotalEnergies Cameroun 2021.
Le temps des premiers bilans de son fonctionnement, l’unité de tri semi-automatique des déchets a produit 317,9 millions sur les recettes d’un montant de 2.106.700.354F du compte administratif de la commune de Dschang en 2021. Pour une prévision de 197 millions, soit 160%. « C’est quelque chose d’essentiel. On se rend compte qu’en assainissant, c’est-à-dire en collectant des déchets, on crée même la croissance. Le seul fait qu’on a engraissé les stades d’Olembé et de Japoma, ça nous a donné des ressources importantes. Nous accompagnons maintenant ceux qui font de l’agriculture biologique dans la ville de Dschang et au-delà », se réjouit Jacquis Kemleu Tchabgou, maire de Dschang.
Déterminer à optimiser la collecte déchets des ordures dans cette commune, le maire a sollicité et obtenu de l’organe délibérant de cette municipalité, l’achat des nouveaux engins. Engagé dans une plateforme avec l’Université de Dschang, la problématique du traitement des déchets plastiques et liquides est encore en étude. Des villes de Mbouda et de Foumban pour ne citer que ces deux exemples dans la région de l’Ouest, et d’autres dans l’Adamaoua font des déplacements à Dschang afin de solliciter son expertise sur la gestion des ordures ménagères dans leurs municipalités respectives. Il faut noter qu’aujourd’hui, cette gestion est une véritable pierre dans la chaussure des Collectivités territoriales décentralisées et des ministères de la Décentralisation et du développement local, de l’Habitat et du développement urbain.
Source : EcoMatin
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