Agriculture: la CNPS disposée à investir dans la culture et la transformation du blé

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Le blé bénéficie d’une attention particulière de la part de l’Etat depuis plusieurs semaines. Bien que ce ne soit pas inédit, le gouvernement compte tout de même passer de l’expérimentation pour une relance de la culture à la transformation à grande échelle. Pour l’atteinte de cet objectif, le président a récemment autorisé le déblocage d’une somme de 10,3 milliards de Fcfa au profit de l’Institut de recherche agricole pour le développement (Irad). Cette subvention qui sera échelonnée sur 5 ans, va servir au développement  de la production et de la transformation du blé au Cameroun. Soit 3 milliards en 2022; 2,75 milliards en 2023; 3,1 milliards en 2024; 1 milliard en 2025 et enfin 450 millions en 2026. A cela il faut ajouter, une autre enveloppe de 23 milliards de FCFA que la Banque Africaine de développement (Bad) vient de mettre à la disposition du ministère de l’Agriculture et du Développement rural. Selon Gabriel Mbairobe , le chef de ce département ministériel, cet argent va servir prioritairement à booster la production de certaines filières, telles que celle du blé.

 

Un autre acteur étatique pourrait également apporter sa contribution à l’essor de la culture et de la transformation du blé au Cameroun. Il s’agit de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps). Noel Alain Olivier Mekulu Mvondo Akame, le Directeur général de cet établissement public chargé d’assurer le service des prestations aux travailleurs assurés, a récemment manifesté de l’intérêt pour cette opportunité d’investissement.  «Nous sommes prêt à la faire. S’il y a un grand projet de production de blé par exemple, nous allons nous y lancer avec beaucoup d’entrain, dès lors que le président de la République nous le demandera.  Nous le faisons d’ailleurs dans d’autres domaines avec enthousiasme. Ce faisant, j’en appelle à ce que nous soyons sollicités pour y contribuer financièrement à une telle initiative ou à tout autre de cette nature. Nous pouvons le faire, nous en avons les moyens» a-t-il confié à nos confrères de Cameroon Business Today.

En décembre 2020, dans le cadre de la session parlementaire consacrée à l’adoption du Budget 2021, Noel Alain Olivier Mekulu Mvondo Akame avait indiqué que la structure dont il a la charge dispose de 850 milliards de FCFA d’actifs dont 400 milliards d’actifs réalisables et disponibles (immeubles, banques, etc.) et 325 milliards en trésorerie, en espèces sonnantes et trébuchantes. A cela il faut ajouter les dividendes obtenus des nombreux placements financiers effectués par cette structure. Ces derniers connaissent d’ailleurs une hausse quasi annuelle. Selon le directeur général de la CNPS  «nous sommes partis d’environ sept milliards de Fcfa il y a quatre ans, à 20 milliards de  Fcfa aujourd’hui. C’est dire que nous avons fait gonfler les produits de nos placements au cours des cinq dernières années. Et pour les 5 prochaines années, nous entendons les doubler» a révélé Noel Alain Olivier Mekulu Mvondo Akame.

 

Cet important patrimoine financier pourrait constituer une manne pour la filière du blé au Cameroun, dont le développement nécessite la mobilisation de moyens conséquents. Dans sa note de conjoncture publiée en avril 2022, l’Irad mettait déjà en lumière ce handicap  «Malgré les avancées de la recherche agricole, les moyens financiers (…) très limités ne permettent pas une transformation à grande échelle de la chaîne de valeur du blé au Cameroun. D’où la nécessité de développer des initiatives d’investissements qui vont permettre à notre pays de gagner en autonomie d’intrants locaux pour ravitailler les industries camerounaises », explique l’Irad. Quant à Gabriel Mbairobé, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, il a même fini par jeter l’éponge «« Depuis plus de 10 ans, le Minader fait des essais de blé dans l’Adamaoua à Wassande, dans l’Ouest à Bangourain, Bangoua et Bansoa. Les essais sont en cours. Mais il faut reconnaître aujourd’hui que le blé est une culture très gourmande en fertilisants. Nous sommes obligés de mettre au moins 400 kilos de fertilisants par hectare et avec la flambée des prix des engrais, vous comprenez que ce n’est pas pour demain la grande vulgarisation de la culture du blé au Cameroun », a-t-il confié au journal gouvernemental Cameroon tribune, dans son édition du 31 mars.

Rappelons que selon les données chiffrées du Centre international du commerce, le Cameroun a dépensé plus de 548 milliards de FCFA pour les importations du blé au cours de la période 2012-2017. En 2020 seulement, le pays a importé 860 000 tonnes pour un coût de 156 milliards de FCFA

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