Banque- Afrique subsaharienne : La Banque mondiale prévoit un ralentissement de l’économie en 2022

Partager Sur

Cette décélération anticipée de la croissance économique dans la région est consécutive à l’apparition de multiples chocs dans le monde, matérialisés par une inflation globale très prononcée, la perturbation des chaînes d’approvisionnement et l’existence de chocs climatiques. Ce contexte est également exacerbé par la crise entre la Russie et l’Ukraine.

En effet, la guerre en Ukraine conjuguée aux mesures de confinement imposées à Shanghai ainsi que dans les principaux centres manufacturiers et les provinces agricoles de Chine, pourrait entraîner une flambée des prix des principaux produits alimentaires (notamment les céréales et les huiles comestibles) et du carburant en Afrique subsaharienne.

Cette situation qui se traduit déjà par une hausse de l’inflation dans tous les pays africains, intervient dans un contexte de resserrement des conditions financières mondiales et de réduction des flux de financement étrangers au profit de la région.

Les mesures prises par les pays africains pour juguler la flambée des prix

Pour atténuer les effets de cette cherté de la vie sur leurs populations, les pays d’Afrique subsaharienne ont mis en œuvre plusieurs mesures, dont des plafonnements de prix, une réduction temporaire, voire une exonération des taxes sur la valeur ajoutée. On note également des prélèvements ou des droits d’importation sur les denrées alimentaires de base et les articles ménagers courants auxquels pourraient s’ajouter des régimes de subventions.

Ces mesures pourraient toutefois s’avérer insuffisantes si les pressions inflationnistes exacerbées par la crise russo-ukrainienne s’intensifient.

En outre, le resserrement des conditions financières mondiales, marqué par la hausse des taux directeurs dans les économies avancées, est susceptible d’accroître le risque de surendettement de la plupart des pays africains, avec en tête le Ghana qui avait enregistré un taux d’endettement de 78% du PIB en 2020.

Dans un tel contexte qui rend difficile l’élaboration des politiques monétaires, les banques centrales d’Afrique subsaharienne ont choisi la lutte contre l’inflation au prix du déclenchement d’une baisse de l’activité économique, en relevant leurs taux directeurs.

Le rapport souligne toutefois que ce resserrement monétaire en Afrique pourrait s’avérer inefficace pour juguler une inflation alimentée par des chocs au niveau de l’offre (prix des produits de base et chocs climatiques) plutôt que par des chocs au niveau de la demande, ainsi que par la faiblesse de la transmission monétaire dans des pays dont les marchés financiers sont sous-développés et les secteurs informels importants.

Ainsi, la Banque centrale recommande une accélération de la transformation structurelle en Afrique subsaharienne afin de réduire le risque de stagflation (état d’une économie caractérisée par la stagnation de l’activité, de la production et la flambée des prix).

Les prévisions de croissance de la Banque mondiale en Afrique subsaharienne pour 2023 et 2024 sont toutefois optimistes avec des taux de croissance du PIB de 3,9% et 4,2%, sous l’effet d’une consolidation de la demande mondiale.

Source: Sika Finance

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *