En 2020, Canal+ n’avait que 6,5% de parts au capital de MultiChoice. Depuis la mi-septembre, le groupe français possède 26% des actions du leader africain de la télévision payante. Malgré les déclarations des deux groupes balayant du revers de main une fusion-acquisition, de nombreux experts envisagent une tentative de Canal+ d’acquérir MultiChoice.
Malgré toutes les prédictions des experts du secteur, « Canal+ ne peut pas prendre le contrôle de MultiChoice, […] pas sous la régulation actuelle », a expliqué Calvo Mawela, PDG de MultiChoice Group au micro du média sud-africain News24. Sa déclaration se base sur une disposition de l’Electronic Communications Act, en vigueur dans le pays depuis 2005. Selon le texte, « un étranger ne peut pas, directement ou indirectement, exercer un contrôle sur un titulaire de licence de radiodiffusion commerciale ». Le même texte limite à 20% les droits de votes accessibles aux actionnaires étrangers. L’acte constitutif du groupe s’est même assuré du respect de cette règle.
MultiChoice « est autorisé à réduire les droits de vote des actions de manière à ce que le total des droits de vote des actions présumées détenues ou possédées par des étrangers ne dépassera pas 20 % du total des droits de vote ».
Contrairement à ce que laissent entendre plusieurs médias européens, pour la plupart français, en dépassant les 20% au capital de MultiChoice, Canal+ n’a pas obtenu 20% de droits de votes.
L’intérêt suscité par un rachat de MultiChoice par Canal+ est, au-delà de tout, compréhensible. A deux, selon les données du cabinet Dataxis, les deux groupes totaliseraient 65% des parts de marchés de la télévision payante continentale. Ce scénario serait cauchemardesque pour la concurrence. L’entité créée pourrait, par exemple, négocier avec la Fifa pour un package complet des droits anglophones et francophones sur le continent.
Malgré tout, « l’impossibilité » réglementaire de cette prise de contrôle n’empêche pas les deux groupes de bénéficier de leur rapprochement. Selon Richard Cheesman, analyste principal des investissements chez Protea Capital Management, la combinaison des équipes de vente de publicité de Canal+ et de MultiChoice augmenterait la portée et l’efficacité des deux groupes. Par ailleurs, MultiChoice pourrait apporter l’expérience de Showmax à Canal+ qui souhaite faire de son application MyCanal une plateforme à part entière.
Quoi qu’il en soit, Calvo Mawela, le directeur général de MultiChoice déclare considérer l’augmentation des parts de Canal+ au capital de son groupe comme « un vote de confiance » dans le travail effectué par l’opérateur sud-africain.
Source : Agence Ecofin
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