La Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) représente une initiative majeure pour l’intégration économique de l’Afrique. Selon un rapport récent de la Casablanca Finance City Authority (CFCA), les effets significatifs de cet accord devraient se manifester à partir de 2025, avec des projections prometteuses pour l’économie continentale. Cependant, la réalisation de ces bénéfices dépendra de la capacité des décideurs à surmonter les défis structurels et à mettre en œuvre des réformes profondes.
Les bénéfices économiques attendus
Le rapport de la CFCA souligne que la ZLECAf pourrait augmenter le PIB continental de 3,5 à 4,2 % d’ici 2035. Cette croissance sera principalement tirée par la réduction des coûts d’importation, la diversification économique et la création de chaînes de valeur transfrontalières. Par exemple, des pays comme la Côte d’Ivoire, le Zimbabwe et le Kenya devraient enregistrer des hausses significatives de leurs revenus réels, respectivement de 13,4 %, 11,9 % et 11,2 %.
Les défis à relever
Malgré son potentiel, la ZLECAf fait face à plusieurs obstacles. Les barrières non tarifaires, les disparités économiques entre les régions francophones et anglophones, et les infrastructures déficientes constituent des freins majeurs. De plus, la suppression des tarifs douaniers pourrait entraîner des perturbations temporaires pour les producteurs locaux et une baisse des recettes fiscales pour certains gouvernements, comme en République centrafricaine où les tarifs représentent 27,3 % des revenus publics.
Le rôle des acteurs clés
La réussite de la ZLECAf dépendra de l’engagement des gouvernements africains à harmoniser leurs politiques commerciales et à investir dans les infrastructures. Le secteur privé, en particulier les entreprises industrielles comme celles du Maroc, de l’Afrique du Sud et du Kenya, jouera un rôle crucial en répondant à la demande croissante et en créant des emplois. Le Maroc, par exemple, est bien positionné pour tirer profit des échanges entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne.
Les perspectives pour 2025 et au-delà
À partir de 2025, la ZLECAf devrait stimuler le commerce intra-africain, réduire la dépendance vis-à-vis des marchés étrangers et renforcer la résilience économique du continent. Cependant, pour atteindre ces objectifs, il sera essentiel de mettre en œuvre des mesures d’accompagnement, telles que des fonds d’ajustement pour compenser les pertes de revenus et des politiques de soutien aux industries émergentes.
La ZLECAf offre une opportunité historique pour transformer l’économie africaine et créer un marché continental intégré. Si les défis sont relevés et que les réformes nécessaires sont mises en œuvre, cet accord pourrait devenir un catalyseur de croissance inclusive et durable, bénéficiant à des millions d’Africains. La collaboration entre les gouvernements, le secteur privé et les institutions régionales sera déterminante pour concrétiser cette vision.
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