Au cours de l’année 2022, les transactions interbancaires effectuées sur le marché des titres publics, via le mécanisme de la pension livrée, ont atteint le montant record de 2 588,7 milliards de FCFA dans la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), contre seulement 833,7 milliards de FCFA en 2021. Selon ces données révélées par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission commun aux pays de cet espace communautaire, la valeur des transactions par pension livrée a triplé en l’espace d’un an.
Ces indicateurs témoignent de la place qu’occupe désormais la pension livrée dans les institutions bancaires de la Cemac opérant comme spécialistes en valeurs du Trésor (SVT) sur le marché secondaire des titres publics de la Beac. Concrètement, il s’agit d’une technique de financement interbancaire caractérisée par un échange de titres négociables contre de la trésorerie, pour une période déterminée. Cette transaction exige la signature d’une convention-cadre entre les parties. Cette convention permet au prêteur de se voir automatiquement transférer la propriété des titres mis en garantie par l’emprunteur, une fois la date du remboursement de la créance échue. « On n’a même pas besoin d’aller devant un tribunal pour obtenir ce transfert de propriété », fait remarquer un habitué de ce type d’opération.
Mais, en dépit des garanties de bonne fin des transactions qu’offre ce mécanisme de financement, il ne faisait pas beaucoup courir les banquiers depuis l’approbation par le Comité de politique monétaire (CPM) de la Beac, le 18 décembre 2014 à Douala, la capitale économique camerounaise, du « dispositif juridique et réglementaire régissant la pension livrée ». Mais, depuis quelques années, la pension livrée semble être devenue la star des transactions interbancaires dans l’espace Cemac. Par exemple, le montant des transactions enregistrées à fin décembre 2022 est en augmentation de plus de 1 000 FCFA par rapport à fin août 2022 (1 536 milliards de FCFA), date à laquelle les financements par pension livrée sur le marché de la Beac avaient déjà presque quadruplé sur une période de 2 ans.
Cette ruée des banques vers la pension livrée leur permet de respecter l’obligation réglementaire qui leur est faite d’animer le marché secondaire des valeurs du Trésor, en y cédant annuellement au moins 30% des titres publics acquis sur le marché primaire. Mais, force est de constater qu’au lieu de développer une certaine culture financière en direction d’autres investisseurs, gage du développement d’un marché secondaire des titres plus dynamique, ces banques préfèrent se céder les valeurs du Trésor entre elles, au détriment des personnes physiques et autres investisseurs non bancaires. Ce qui freine la dynamisation du marché secondaire des titres, tout en imposant le diktat des banques.
À titre d’exemple, à fin 2022, les banques (SVT) détenaient encore plus de 81% des titres du marché, contre seulement 11,3% pour les investisseurs institutionnels et 2,2% pour les personnes physiques. La part de marché contrôlé par les SVT est en augmentation par rapport à fin août 2022, période au cours de laquelle les ces banques détenaient 78,8% des titres du marché, contre 13,8% pour les investisseurs institutionnels.
Source: investir au Cameroun
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