La traversée du corridor Douala-Ndjamena, long de 1844 km est un véritable parcours du combattant. Les transporteurs routiers qui assurent le fret terrestre entre la capitale économique du Cameroun et la ville siège des institutions du voisin tchadien, mais également la République Centrafricaine, sont régulièrement confrontés à de nombreuses difficultés. Notamment des tracasseries policières causées par une multitude de postes de contrôles où ils doivent souvent payer des pots-de-vin pour qu’on les laisse avancer. Le 6 avril 2022, dans un courrier rédigé par le ministre de la Défense (Mindef), Joseph Beti Assomo, à l’attention de son homologue en charge de l’Administration territoriale, ce dernier a révélé que sur cet axe routier, on dénombre, rien que sur le territoire camerounais, 66 postes de contrôle. Des informations qui sont le résultat d’une enquête mise en branle par le Mindef après de nombreuses plaintes formulées par les usagers. En outre, selon les conclusions de la même enquête, seuls 27 postes de contrôle mixtes sont réguliers. Quant aux 39 autres, ils n’ont pas une existence légale et sont très souvent la matérialisation des instructions de certaines autorités administratives locales. «il serait souhaitable d´instruire les intéressés d´alléger significativement le nombre de postes de contrôle intermédiaires sur le corridor, avec institution des postes regroupant toutes les administrations impliquées entre deux régions concernées sur les sections Maroua-Kousseri, Garoua-Maroua, Ngaoundéré-Garoua, Ngaoundéré-Bertoua, Yaoundé-Bertoua et Yaoundé-Douala.», a préconisé le Mindef.
Les mesures prescrites par Joseph Beti Assomo sont d’une urgence indéniable. La mise en œuvre stricte de celles-ci, va certainement résoudre la problématique de la multiplicité des contrôles routiers sur le corridor Douala-Ndjamena, fortement décriée par les Syndicats des Transporteurs routiers depuis des années, et qui constituait d’ailleurs l’une des revendications (elle en a soumis 14, ndlr) portées récemment à l’attention du gouvernement par cette corporation, qui menaçait d’entrer en grève si l’Etat ne trouvait pas de solutions palliatives. A en croire Moïse Vokeng, président du réseau des professionnels des transports routiers du Cameroun, il y a en moyenne 35 000 camions de marchandises qui transitent entre le Cameroun, la République Centrafricaine et le Tchad. Les pertes induites par les contrôles illégaux sur cet axe commercial, sont évaluées à 3 milliards de F par jour, révèle-t-il. «Le manque à gagner est énorme. Si on arrive à se garer, on va perdre beaucoup. Les transporteurs vont perdre et l’économie sera au ralenti. Même l’Etat perd énormément. Ces pertes peuvent se chiffrer à un minimum de 3 milliards de F par jour… les pertes sont conséquentes de part et d’autre», a-t-il indiqué.
Pour mémoire, le corridor Douala-Ndjamena concentre 35 % du PIB de ces deux pays, dessert 20 % de la population du Tchad et 35 % de celle du Cameroun.
Source: EcoMatin
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