ENTRETIEN EXCLUSIF (2/2): Yaye PEUKASSA, Président de PONT-BRIDGE CANADA

Partager Sur

Président et CEO de Pont-Bridge, Jeune, talentueux un ‘’ yes man’’ comme disent les Américains, Yaye Peukassa est la vitrine d’une nouvelle Afrique. Une Afrique en marche vers le développement. Né au Cameroun et formé au Canada où il a côtoyé de grandes sphères décisionnelles, veut bouger les lignes sur le continent, en impulsant une nouvelle dynamique visant à capitaliser les opportunités entre le Canada et l’Afrique. En assurant la connectivité et l’opérabilité des partenariats entre ces deux pôles d’affaires.

En tournée africaine, il a accordé un entretien exclusif à My Business Mag.

 

My Business Mag : Qui est Yaye Peukassa en quelques mots ?

Yaye Peukassa : Je suis Yaye Peukassa, Président et CEO de Pont-Bridge Canada. J’ai au cours des années développé une expertise dans le développement des affaires, les partenariats stratégiques et la diplomatie non gouvernementale.

 

Par le passé, j’ai été conseiller en entrepreneuriat, employabilité et unique représentant de la société économique de l’Ontario (SEO) dans le nord-ouest de l’Ontario au Canada, puis administrateur d’un programme en immigration économique financé en partie par le gouvernement fédéral du Canada. Ensuite, je me suis lancé dans l’administration politique canadienne au niveau municipal comme responsable du développement des affaires et des partenariats pour l’association des municipalités francophones de l’Ontario (AFMO). J’ai eu alors l’honneur d’administrer dans le cadre de cette fonction un portefeuille de plus de 56 municipalités parmi lesquelles la ville de Toronto (première métropole du Canada et deuxième place en termes de capitalisation boursière en Amérique du Nord.) et la ville d’Ottawa (Capitale politique du Canada). Tout cela m’a valu d’être élu au conseil d’administration du regroupement des gens d’affaires (RGA) de la capitale nationale du Canada.

 

My Business Mag : Pouvez-vous revenir sur le schéma de votre parcours Académique ?

«J’étais président de l’association des étudiants internationaux de notre université. Lorsqu’on sait les enjeux des étudiants internationaux au Canada ».

Yaye Peukassa : Après mon baccalauréat au Cameroun, j’ai immédiatement émigré pour continuer mes études universitaires au Canada. Je m’inscris d’abord dans un programme en administration des affaires puis en sciences humaines ou je termine 4 années universitaires avec une majeure en histoire.

Mon parcours universitaire restera à jamais un des éléments transformateurs de ma trajectoire en ce sens que c’est à l’université que j’ai amplement développé les aptitudes de leadership et ce qu’était le don de soi en tant que leader étudiant.

À l’université, j’étais président de l’association des étudiants internationaux de notre université. Lorsqu’on sait les enjeux des étudiants internationaux au Canada ce n’est pas une mince affaire de se mettre en avant de défendre les intérêts.  Puis Vice-Président aux affaires externes de l’association générale. Je représentais alors les intérêts de tous les étudiants et assurais la liaison avec les 5 campus répartis dans toute la province de la Nouvelle-Ecosse, au Canada atlantique. Cette représentation a atteint son sommet lorsque sous notre mandature nous avons travaillé à réunir autour de la table, dans les murs de notre Université, le gouvernement fédéral du Canada, le gouvernement provincial de la Nouvelle-Écosse et la fédération canadienne des étudiants et des étudiantes afin de discuter de l’épineuse question de la dette étudiante qui s’élevait (et c’est toujours un combat d’actualité) a des milliards de dollars qui ne servent que les intérêts privés. C’est un coup de maître donc je suis fière. Car au début, pas grand monde ne me croyait capable de réussir cela. Mais ça s’était fait et j’en suis très fier d’en parler aujourd’hui.

 

My Business Mag : Faites-nous le déroulé de votre Structures ?

« Il est dans l’imagerie populaire que la Chine est le premier partenaire financier de l’Afrique ».

Yaye Peukassa : Pont-Bridge Canada est une firme canadienne spécialisée dans le développement des affaires, la promotion des investissements et la diplomatie non gouvernementale en vue de renforcer la coopération économique entre l’Afrique, le Canada, l’Amérique du Nord plus globalement.

À l’heure où l’Afrique s’engage dans la transformation de son économie, nous sommes là pour d’une part faire la promotion du savoir-faire et de l’expertise canadienne, mais d’autre part promouvoir les opportunités d’investissement en Afrique auprès des investisseurs canadiens.

Il est dans l’imagerie populaire que la Chine est le premier partenaire financier de l’Afrique. Mais lorsqu’on scrute assez bien, on se rend compte qu’en réalité, la Chine agit plus en prestataire de service qu’autre chose. Pas en agent de créateur de richesse. Les entreprises chinoises présentes en Afrique sont là  pour prendre des parts de marché majoritairement financé par la EXIM Bank of China. Ce n’est donc pas un investisseur qui crée forcément de la valeur à long terme. Ce sont aussi des commerçants vendant aussi tous des produits made in china.

 

My Business Mag : Quelles sont les missions de Pont Bridge à travers le monde ?

Yaye Peukassa : Notre mission ici est double avec plusieurs axes d’intervention.

« Si vous n’êtes pas en Afrique aujourd’hui, c’est que vous n’êtes pas dans les affaires ».

Premièrement, vendre le savoir-faire et l’expertise canadienne sur le continent. Nous voulons démontrer qu’il existe une alternative dans la façon de faire les affaires et de construire les infrastructures.

Le Canada et l’Amérique du Nord ont une expertise mondialement connue et reconnue dans plusieurs domaines. Que ce soit dans le domaine des mines, de l’énergie, de l’agriculture, des technologies, de l’éducation ou de la santé et des infrastructures, le savoir-faire canadien est indiscutable. Nous voulons faire vendre cette expertise et ce savoir-faire des entreprises canadiennes auprès des gouvernements africains.

Inversement, nous voulons gommer dans l’esprit des investisseurs canadiens que l’Afrique ne veut que dire risque. Si vous n’êtes pas en Afrique aujourd’hui, c’est que vous n’êtes pas dans les affaires. C’est un continent vierge aux innombrables opportunités ou absolument tout est à reconstruire. Le Canada doit prendre sa place. Les entreprises canadiennes doivent voir plus loin que le marché de leur grand voisin du sud.

Il y’a encore une certaine pédagogie à faire auprès du patronat canadien en ce qui concerne le marché africain. Ce sont des gens qui se contentent pour la plupart au marché américain. Pont-bridge veut gommer cela non seulement en sensibilisant et en accompagnant des entreprises qui souhaite s’implanter n’importe où sur le continent.

Deuxièmement, ce sera de promouvoir les opportunités d’investissement sur le continent auprès des entreprises canadiennes. Cela peut soit à travers la prise de capital dans des entreprises locales soit dans des joint-ventures avec des entreprises locales afin de développer des activités d’affaires.

Nous disposons d’une base de données extrêmement large du secteur privé canadien. Ce qu’on remarque c’est que très peu sont avisés sur les opportunités d’investissement en Afrique.

Notre aînée et ancien Chef de direction de Credit Suisse dont la notoriété est mondiale affirmait récemment que : “Si vous voulez multiplier votre mise par 100, allez à la silicone valley, si vous voulez multiplier votre mise par 1 000 allez en Afrique”. Ça veut tout dire et c’est l’objet essentiel de notre mobilisation du secteur privé africain.

Notre expertise permet d’offrir un accompagnement sur mesure du début jusqu’à la fin et des partenariats stratégiques permettant de donner un soft landing à des entreprises canadiennes qui désirent se lancer dans ce marché. Nous facilitons partout sur le continent avec des entrées et des contacts en hauts lieux afin de faire valoir les projets d’investissement de ces entreprises auprès des décideurs publics.

 

My Business Mag : Quels sont vos domaines d’intervention et en particulier dans quels secteurs ?

Yaye Peukassa : Pont-Bridge Canada opère principalement dans des domaines où secteur d’intervention suivant,

LE DEVELOPPEMENT DES AFFAIRES

Au moyen de diverses opérations et stratégies de communications ciblées, Pont-Bridge déploie une palette de propositions à l’effet de développer votre entreprise et sa notoriété pour atteindre vos objectifs de croissance. Notre importante base de données en Afrique comme au Canada nous permet d’avoir accès assez facilement aux acteurs du secteur public et privé désireux de nouer des partenariats d’affaires. Nous vous proposons ainsi une mise en relation privée discrète et encadrée par nos experts. Nous recherchons pour vous des clients, des fournisseurs dans de nouveaux marchés.

DIPLOMATIE NON GOUVERNEMENT

Par définition, il s’agit ici de l’ensemble des mécanismes, mis sur pied afin de promouvoir les États et les gouvernements en faisant usage des canaux non diplomatiques. Pont-bridge Canada dispose des compétences pluridisciplinaires et hautement qualifiés avec des ressources et une excellente compréhension approfondie du fonctionnement des administrations canadiennes (fédérales-provinciales) et africaines (francophones et anglophones). Au fil des ans et des collaborations, PONT- BRIDGE a su tisser des liens de confiance basés sur la compétence, la transparence et la proximité avec les décideurs publics canadiens nord-américains et africains.

La gestion des intervenants et l’acceptabilité sociale.

Il s’agit ici d’une toute nouvelle expertise que nous avons développée dans le cadre de projets avec du Stakeholder management. En réalité, cet aspect est le plus important dans la perspective de conquête de nouveaux marchés ou de nouveaux projets. Chaque projet est différent, avec ses acteurs et ses enjeux. Un projet d’infrastructure de transport hôtelier ou de loisir en milieu urbain, un projet de développement minier, énergétique… tout peut sembler excitant jusqu’à ce qu’arrive le moment de se lancer. La phase de réalisation peut dès lors se heurter à des frictions sociales ouvrant la porte à de multiples malentendus entre les différents intervenants : gouvernements, communautés, riverains, etc.

Pont-bridge agit ici en tant que le Stakeholder manager qui engage les différents intervenants qui ont très souvent des intérêts aussi divers que variés. Ceci, en assurant un dialogue et un suivi préventif, constructif et inclusif propice à la sérénité des relations entre les promoteurs et les intervenants en établissant une liaison communautaire apaisée générant au passage une meilleure acceptabilité sociale du projet.

PROMOTION DES INVESTISSEMENTS.

« Très souvent l’Afrique a été assimilée au risque. Ce n’est pas vrai. L’Afrique veut dire: des opportunités ».

Avec une vision prospère d’une Afrique des affaires déterminée à jouer un rôle majeur dans le concert des nations, PONT- BRIDGE se positionne en première ligne des agences de promotion d’Investissements sur le continent. Nous interagissons avec les États, les gouvernements locaux, les grands groupes afin de mettre en lumière leurs atouts face aux investisseurs étrangers. Via nos multiples plateformes et réseaux, vous offrons un rayonnement international aux pays africains en les rendant plus attractifs dans les milieux d’affaires d’Amérique du nord. Très souvent l’Afrique a été assimilée au risque. Ce n’est pas vrai. L’Afrique veut dire : des opportunités.

LA RECHERCHE ET LE DEVELOPPEMENT

Loin d’être seulement de simples observateurs, nous entendons proposer, participer à la construction des politiques publiques dans la plupart des pays dans lesquels nous sommes implantés.

Les politiques gouvernementales ont inéluctablement une incidence sur la façon dont nous exerçons au quotidien. Nous observons une veille stratégie dans le développement des politiques publiques dans plusieurs secteurs. Nous sommes aux aguets des grands changements à venir pour interpeller nos clients.

Avec la recherche et le développement nous souhaitons contribuer à une meilleure amélioration du commerce Canada Afrique à travers divers canaux sur lesquels nous travaillons en ce moment.

My Business MAG : Avez-vous un Bureau en Afrique ?

Yaye Peukassa : Nous sommes présentement basés à Ottawa, dans la capitale politique du Canada. Avec un bureau satellite au Cameroun, en Afrique centrale.

Nous envisageons prochainement d’ouvrir un bureau en Afrique de l’Ouest et en Afrique de l’Est.

My Business Mag : Quels sont les défis que vous souhaitez relever en Afrique ?

« Ma perception est simple, il faut des défis pour en saisir des opportunités ».

Yaye Peukassa : Des défis, je ne comprends jamais l’essence de ces questions dans un océan d’opportunités. Les défis sont relatifs. Personnellement, en Afrique, je ne vois que des opportunités.

Ma perception est simple, il faut des défis pour en saisir des opportunités. Nous n’avons pas de défi à relever. Nous avons des opportunités à saisir en contournant les défis si jamais cela se présente comme tel.

Notre ambition est claire et simple: promouvoir les opportunités d’investissement en Afrique. Promouvoir l’expertise et le savoir-faire canadien dans toute l’Afrique. Nous voulons redonner à l’Afrique toute une autre image du point de vue des affaires.

My Business Mag : Comment s’est passé l’implantation de votre projet entrepreneurial en Afrique ?

« On ne dépense pas autant d’argent pour envoyer un enfant au Canada pour qu’il revienne avec un projet visant à s’installer sur le continent. »

Yaye Peukassa : Très bien (Rire)… c’est une question très vaste. Très large. Je ne répondrai pas à cela tout de suite. Mais disons que cette aventure africaine a été rendue possible grâce à des gens qui sans comprendre grand-chose ont fait le choix de me soutenir et croire en moi contre vents et marrées. D’abord mon épouse. Si elle n’avait pas épousé mon idée, je crois que j’aurais tout abandonné et retourner me chercher un emploi calmement au Canada. Son attitude a été extraordinaire et m’a permis de mener sereinement ce projet où il est aujourd’hui. C’est aussi en grande partie son succès.

Puis il y’a mes deux grandes sœurs, mon frère et mon beau-père (rire…). Mon beau-père est la première personne qui a cerné l’idée d’entreprise et a décidé de m’encourager à 1000%. C’est un papa charmant, curieux et fonceur.

Mon père lui, le déclic n’a pas été immédiat. Il était inquiet et ne comprenait pas trop où est-ce je m’en allais. C’est grâce à mon beau-frère, monsieur Njoya qu’il a pu avoir une petite ouverture sur cette aventure. Il faut comprendre mon père, on ne dépense pas autant d’argent pour envoyer un enfant au Canada pour qu’il revienne avec un projet visant à s’installer sur le continent. La résidence en Occident étant toujours une sorte de fierté personnelle pour lui. Peu importe ce qu’on fou là-bas.

Mais là-bas, ça va. La mayonnaise a pris. Papa est content. Il est moins inquiet pour son fils et commence à en avoir foi en son plus petit.

Je dois aussi dire toute ma reconnaissance à mes estimés (très estimés) grands frères ABDOURAHMAN et Mouhamadou LAWAL, pour leur accompagnement et leur présence. Ils ont rendu tellement de choses faciles dans cette aventure.

My Business Mag : Pouvez-vous nous parler de vos perspectives ?

Yaye Peukassa : La prochaine année va être occupée. Nous entamerons notre tournée africaine à la rencontre de nos partenaires du secteur privé et public du continent.

Nous espérons pouvoir ouvrir nos bureaux ou représentation un peu partout afin de nous donner les moyens de nos ambitions de couvrir l’ensemble du continent dans un délai raisonnable.

My Business Mag : Votre Mot de fin ?

Yaye Peukassa : Pendant très longtemps l’Afrique fut assimilée à un marché risqué. Cela est probablement lié d’une part à la structure dès son économie, son passé colonial ou encore la jeunesse de ses États. Ce n’est plus le cas.

L’Afrique c’est demain; et demain se prépare aujourd’hui. Sa superficie, ses eaux, ses terres, son soleil, les infrastructures, sa population, tout est opportunité dans ce continent. C’est le moment de se lancer.

Je ne saurai terminer cet entretien sans remercier nos innombrables partenaires d’un continent à l’autre. Les gouvernements, les organisations patronales, les agences de promotion d’investissement etc… c’est assurément grâce à leur collaboration que notre travail a trouvé échos auprès des acteurs économiques. Bien évidemment un merci à vous et votre équipe pour votre intérêt envers notre travail. Grandement apprécié.

Propos recueillis par : Arsène De Bangweni

 

GALERIE PHOTOS

                 

Reçu en audience par le Ministre du commerce du Cameroun

Reçu en audience par Fr Cheka, Conseiller spécial du PM (Cameroun)

 

Reçu en audience par le Secretaire Général du Ministère des relations extérieures

 

Reçu en audience par Mme ELOMBAT MBEDEY, DG Bureau de mise en Niveau des entreprises du Cameroun

         

Reçu en audience par Pr. FUH Calitus Gentry, Ministre des mines , des industries et du développement technologique.

     

Reçu en audience par le Ministre des transports du Cameroun

                                                   

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *