UN GOÛT AMERDans un contexte de critiques récurrentes contre le Qatar, le Mondial 2022 a débuté dimanche
Avant Qatar-Equateur, la Coupe du monde 2022 a débuté dimanche par une cérémonie d’ouverture rappelant celles des Jeux olympiques, avec pour narrateur l’acteur américain Morgan Freeman et pour tête d’affiche un membre du célèbre groupe de K-pop BTS. Dans un contexte de critiques récurrentes contre le Qatar en matière de respect des droits humains, cette cérémonie d’une trentaine de minutes était placée sous le signe du « respect et de l’inclusion », selon un document transmis par les organisateurs.
Pour le coup d’envoi de ce mois de football, le petit émirat gazier avait sans doute rêvé meilleur scénario. Devant les 60.000 spectateurs du stade Al Bayt, à 50 km au nord de Doha, les Qataris, insignifiants, ont été facilement dominés par l’Equateur (2-0). Les tribunes du stade se sont petit à petit vidées après les deux buts encaissés par le pays-hôte, pour finir très dégarnies à la 80e minute, une rareté pour un match de cette importance. Retour sur cette première soirée en images.
Dans un contexte de critiques récurrentes contre le Qatar en matière de respect des droits humains, d’impact climatique ou des discriminations, le petit émirat gazier a lancé sa Coupe du monde le 20 novembre 2022.
Plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement étaient présents, au premier rang desquels le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salman, le roi de Jordanie, ou encore les présidents palestinien Mahmoud Abbas, algérien Abdelmadjid Tebboune, égyptien Abdel Fattah Al Sisi, rwandais Paul Kagame et libérien, l’ancien footballeur George Weah, ainsi que Recep Tayyip Erdogan de Turquie.
Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et égyptien Abdel Fattah al-Sissi ont échangé leur première poignée de main en marge de l’ouverture de la Coupe du monde de football, au Qatar, selon la présidence turque. Un cliché, posté sur le site officiel de la présidence, montre les deux dirigeants, en froid depuis l’arrivée au pouvoir de M. Sissi, échangeant une poignée de main en souriant.
« Nous nous rassemblons ici comme une grande tribu. » « Avec de la tolérance et du respect, nous pouvons vivre ensemble »… Devant des tribunes quasiment pleines, la cérémonie a débuté par cet échange entre Morgan Freeman et Ghanim Al-Muftah, un jeune homme handicapé.
Sur le terrain transformé en scène du stade Al Bayt, à l’architecture imitant les tentes traditionnelles bédouines, pas de Shakira ou de Dua Lipa, dont les noms avaient circulé sur les réseaux et dans les médias.
Plusieurs tableaux ont mêlé des éléments culturels traditionnels de la Péninsule arabique (dromadaires, danse folklorique ardah, tambours)…
Et des réminiscences des précédentes Coupes du monde de foot (mascottes, hymnes des Mondiaux et des équipes).
C’est Jungkook, l’un des sept membres du groupe sud-coréen BTS, qui a assuré le spectacle en interprétant Dreamers, l’un des hymnes du premier Mondial au Moyen-Orient et dans le monde arabe, aux côtés du chanteur qatari Fahad Al-Kubaisi.
Depuis douze ans, le Qatar s’est préparé pour être capable d’accueillir 32 sélections et des centaines de milliers de fans qui vont débarquer dans cet émirat grand comme Chypre ou la grande région parisienne.
Lors de ce tournoi joué dans huit stades – dont sept sont sortis du désert pour l’occasion –, les habituels géants du ballon rond devraient encore se disputer le trophée, jusqu’à la finale du 18 décembre : Brésil, Argentine, France ou encore Angleterre, Allemagne et Espagne.
Le traitement des personnes LGBTQ + est un autre sujet d’inquiétude dans un pays conservateur où l’homosexualité et les relations sexuelles hors mariage sont criminalisées. Les autorités ont assuré qu’elles seraient accueillies sans discrimination mais la volte-face vendredi sur la vente d’alcool finalement interdite autour des stades fait craindre à certains d’autres revirements.
Après des mois de silence, le président de la FIFA, Gianni Infantino a répondu sur un mode offensif samedi : « Donner des leçons de morale toujours dans le même sens-, c’est simplement de l’hypocrisie », a-t-il tancé, trouvant « profondément injuste » ces critiques. « Pour ce que nous, les Européens, avons fait au cours des 3.000 dernières années, nous devrions nous excuser pour les 3.000 prochaines années avant de donner des leçons de morale aux autres », a-t-il proclamé.
Dans l’histoire… Par la petite porte. Côté sport, le Qatar, très critiqué extra-sportivement avant même le coup d’envoi du Mondial-2022, est devenu le premier pays hôte à s’incliner lors de son entrée en lice, vaincu (2-0) dimanche par l’Équateur de l’intenable Valencia, auteur d’un doublé.
La planète football s’interrogeait sur le niveau d’Al-Annabi (les Bordeaux), qui se sont préparés quasiment à huis clos depuis six mois pour réussir leurs grands débuts à ce niveau.
Tout le monde a pu voir que le champion d’Asie, peut-être tétanisé par l’enjeu, ne faisait pas le poids.
Les tribunes du stade Al-Bayt de Doha se sont petit à petit vidées après les deux buts encaissés par le pays-hôte, au point d’être très clairsemées peu avant le coup de sifflet final. Au fur et à mesure de la deuxième période, ces départs se sont intensifiés et les tribunes étaient très dégarnies à la 80e minute, une rareté pour un match de cette importance. Une belle image.