Commerce interafricain : le Cameroun exporte vers le Ghana ses premières cargaisons de thé sous le régime de la Zlecaf

Partager Sur

Le 19 octobre 2022, la douane camerounaise a délivré aux entreprises agroalimentaires Cameroon Tea Estate et Ndawara Tea Estate, deux certificats d’origine de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), en vue de l’exportation de cargaisons de thé camerounais vers le Ghana. Par fret aérien, ces entreprises contrôlées par le roi du thé, Baba Danpulo, multimilliardaire également présent dans le tour de table de la Sodecoton et de l’opérateur de téléphonie mobile Nextell, ont expédié chacune 38,6 kg de thé camerounais vers ce pays d’Afrique de l’Ouest, au tarif préférentiel de la Zlecaf.

Sur le chemin de la conquête du marché africain libéralisé, d’un potentiel estimé à 1,3 milliard de consommateurs, Cameroon Tea Setate et Ndawara Tea Estate emboitent ainsi le pas au Gic Afatex. Cette PME est la toute première entreprise camerounaise à exporter des marchandises (safous et ananas séchés, gingembre) au tarif préférentiel de la Zlecaf. L’administration douanière lui a délivré le tout premier certificat d’origine à cet effet le 6 octobre 2022. Ce qui faisait du Cameroun l’un des pionniers dans la mise en œuvre de la Zlecaf, qui est officiellement entrée en vigueur depuis janvier 2021, et dont l’objectif est de dynamiser les échanges commerciaux intra-africains encore trop faibles. Pourtant, apprend-on, l’Afrique est la 2e plus grande zone économique au monde, derrière la Chine.

Afin que le continent noir puisse un jour marcher sur les traces commerciales de l’Empire du Milieu, le 6 octobre dernier, sur les 44 pays africains ayant formellement ratifié l’Accord de libre-échange continental (Zlecaf), sept États (Cameroun, du Ghana, du Rwanda, du Kenya, de l’île Maurice, de l’Égypte et de la Tanzanie) ont décidé de lancer le commerce préférentiel sur des produits pour lesquels les règles d’origine sont d’ores et déjà conclues (quasiment tous les produits à l’exception du sucre, des produits des filières textile-habillement et de l’industrie automobile).

Au Cameroun, ces produits ont été classés en trois catégories. La « catégorie A » renferme les produits importés qui subiront une libéralisation rapide. Elle est composée de 90,01% de lignes tarifaires, soit 5255 produits. Ce groupe de produits sera démantelé en utilisant une approche dite linéaire, sur une période de 10 ans, pour aboutir à un droit de douane nul. La « catégorie B », elle, comporte les produits sensibles (produits localement). Elle se compose de 6,99% de lignes tarifaires, soit un total de 408 produits que le pays va libéraliser sur 13 ans, avec un moratoire de 5 ans.

Les produits exclus de la libéralisation forment la « catégorie C », avec 175 produits, soit une proportion de 2,99% de lignes tarifaires. Dans ce dernier groupe, on retrouve des produits tels que la farine de froment, la farine de maïs, l’huile de palme brute, l’huile de palme raffinée, les sucres, les gommes à mâcher, les bonbons, les pâtes alimentaires, les jus de fruits, les ciments Portland, les ciments de colle, les défrisants, les savons et gels de douche, les profilés d’aluminium, etc.

Source: Investir au Cameroun

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *