Il s’agit d’une opération d’un niveau inédit pour une entité non souveraine dans la région. A la manœuvre, Impaxis Securities, une banque d’affaires basée à Dakar, chef de file, qui se positionne une nouvelle fois comme un ”précurseur” pour ce type d’émission.
Ababacar DIAW, le patron d’Impaxis, a accepté d’accorder une interview exclusive à Sika Finance afin d’expliquer les contours d’une opération qui, souligne-t-il, offre le meilleur couple risque-rendement du marché régional.
Impaxis se distingue à nouveau sur le marché en étant partie prenante à la plus importante opération obligataire non souveraine du marché régional. On imagine que c’est un motif de satisfaction pour vous en tant que premier responsable. Comment expliquez-vous ces succès ?
Tout d’abord nous tenons à rendre grâce à Dieu. Nous en remercions également nos clients émetteurs ainsi que les investisseurs pour la confiance témoignée. L’accompagnement de nos confrères et de tout l’écosystème du marché financier régional est aussi à saluer.
Cela étant dit, IMPAXIS dans son ADN de banque d’affaires au sens réel du terme, se veut toujours d’être un précurseur d’opérations inédites et innovantes sur le Marché Financier Régional. Comme le disait Schumpeter, la fonction principale des marchés de capitaux est de canaliser l’épargne afin de financer l’économie de demain. Le rôle du secteur privé est crucial et dans ce contexte le marché financier régional a un rôle majeur à jouer et ce pour tous les types d’entreprises (Blue-chips (1), ETI (2), PME, etc.) et ce à travers plusieurs classes d’actifs.
IMPAXIS dans son ADN de banque d’affaires au sens réel du terme, se veut toujours d’être un précurseur d’opérations inédites et innovantes sur le Marché Financier Régional.
IMPAXIS est fier d’être l’arrangeur principal et le chef de file de l’opération en question. C’est aussi un signal positif qu’envoie notre Marché Financier Régional sur sa profondeur et sa capacité à financer les besoins colossaux pour le développement de la région.
Pour finir, IMPAXIS doit beaucoup son succès à la qualité de ses ressources humaines et vous me permettrez de leur tirer mon chapeau. Nous avons également une approche pour chaque transaction de ” sur-mesure ” vs du ” prêt-à-porter ” ce qui peut conduire à des solutions disruptives dans l’intérêt de notre marché. Nous bénéficions également de la confiance grandissante des investisseurs régionaux et internationaux.
Pouvez-vous présenter l’opération ?
Il faut tout d’abord rappeler que cette émission de 120 milliards FCFA s’inscrit dans le cadre d’un programme de 240 milliards FCFA (équivalent 400 millions USD) comme annoncé lors de la tranche 1 en mai 2021. Les ressources mobilisées serviront à financer des projets structurels dans
les différents pays de la région UEMOA (infrastructures, agriculture, santé, etc.). Plus de 50% des fonds seront alloués à la sous-tranche Secteur Privé et le reliquat au Secteur Public.
Les ressources mobilisées serviront à financer des projets structurels dans
les différents pays de la région UEMOA …
La BIDC, qui a une amélioration continue de sa notation financière internationale, va également jouer un rôle de catalyseur dans l’attraction de ressources additionnelles vers la zone pour le financement des projets. En tant que banque de développement, elle en profitera également pour appuyer les Etats et le secteur privé dans la relance post-Covid et la gestion de la situation macro-économique instable que nous vivons.
Le taux retenu pour l’opération est de l’ordre de 5,90% net de toute fiscalité dans toute la zone avec une maturité de 7 ans et une duration de 4,5 ans …
Le taux retenu pour l’opération est de l’ordre de 5,90% net de toute fiscalité dans toute la zone. L’emprunt aura une durée de vie de 7 ans incluant une période de grâce de 2 ans sur le remboursement du Capital. Cette maturité correspond à une duration de 4,5 ans. Enfin, les intérêts seront payables semestriellement à partir de la date de jouissance de l’Opération et le remboursement du capital sera semestriel, après les deux années de différé.
La période de souscription sera ouverte du 30 mai au 13 juin 2022. Cette émission obligataire sera en monnaie locale (FCFA, monnaie arrimée à l’euro) et est ouverte à tous les investisseurs, personnes physiques et morales, indépendamment de leur lieu de résidence.
Que diriez-vous pour rassurer le marché qu’il s’agit d’un investissement rentable et sûr ?
La BIDC est la Banque de développement de la CEDEAO et est détenu par les 15 Etats de la zone CEDEAO. Cette structure capitalistique rend son défaut quasi improbable et lui procure un statut de supranational.
La structure capitalistique de la BIDC rend son défaut quasi improbable …
Il faut aussi noter qu’en tant qu’émetteur, la qualité de crédit de la BIDC, s’est améliorée et a été sanctionnée par Moody’s en décembre 2021 et Fitch en avril 2022 qui ont relevé la perspective de Négative à Stable. Elle se positionne comme l’une des meilleures notations actuellement dans la région. Cette amélioration est d’autant plus remarquable que le contexte politique dans la zone avait entrainé des spéculations sur une potentielle dégradation de certains émetteurs y compris les Etats.
Nous assistons également une banque de développement avec des fondamentaux très solides et en constante amélioration (un taux de NPL (3) net de moins de 2.5%, un ratio des fonds propres sur actifs pondérés de plus de 65%, un total bilan de plus de 700 milliards de francs CFA, etc.). La
BIDC en sera à sa 7ème émission sans aucun défaut ou retard de paiement.
Notée par Moody’s et Fitch, la BIDC détient l’une des meilleures notations actuellement dans la région.
On a observé une baisse continue des taux d’intérêt dans la zone depuis juin 2020 et les émetteurs (les Etats en très grande majorité) en ont profité pour émettre à des taux très bas et des maturités de plus en plus longues. Le taux proposé, de 5,90%, exempté d’impôts dans toute la zone UEMOA pour une duration de 4,5 ans, est un taux très attractif et place l’opération comme le meilleur couple risque-rendement actuel de notre point de vue.
Le marché, qui avait mobilisé en 2020 un record de 100 milliards FCFA pour un non souverain, montrait sa capacité à répondre à ce niveau de demande. Pourquoi estimez-vous qu’il pourra faire de même, voire plus cette année ? Les conditions du marché se
sont-elles renforcées ?
Cette opération s’inscrit dans le cadre d’un programme annoncé en 2021. Cette émission est donc très attendue par les investisseurs. L’émetteur, la BIDC, est un émetteur régulier sur le Marché Financier Régional. Le tranche 1 de mai 2021, qui a marqué le marché par sa célérité, a montré l’engouement des investisseurs pour du papier de qualité comme la BIDC. Il faut rappeler que sur 50 milliards F CFA souhaités les investisseurs ont répondu massivement et proposé 130 milliards F CFA à la BIDC.
Cependant chaque transaction est unique. Nous surveillerons les préparatifs et les interactions avec les investisseurs comme du lait sur le feu, la décision finale leur appartient. Nous comptons également sur la force de frappe unique que constituent les SGI (4) présentes dans tous les pays de la région. L’opération n’est pas jouée d’avance et comme dit l’adage il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Toutefois nous recommandons à tous les investisseurs et à tous nos confrères SGI et apporteurs d’affaires d’être réactifs dès le premier jour des souscriptions.
Comment inciter les entreprises et les institutions financières de la région à se tourner plus souvent vers le marché dont le potentiel est manifeste ?
Le marché offre des capacités de financement quasi illimités et à des taux de sortie compétitifs pour les projets bien ficelés. L’application des réformes Bâle 2 et Bâle 3 va limiter la capacité des banques à accompagner leurs clients dans leur développement et mettra en exergue la complémentarité du marché financier pour constituer une solution viable.
Le marché offre des capacités de financement quasi illimités et à des taux de sortie compétitifs pour les projets bien ficelés.
Le marché financier, en placement privé ou Appel Public à l’Epargne, permettra aux entreprises présentant un solide plan d’affaires de profiter de financements compétitifs pour continuer à croître. Les SGI doivent continuer leur travail de pédagogie et de vulgarisation des marchés financiers qui sont très peu connus et exploités par les entreprises dans notre zone en comparaison à d’autres zones géographiques.
Votre mot de fin relativement à l’opération
Cette opération est une belle opportunité offerte aux investisseurs de financer un acteur incontournable dans la croissance de nos économies. Souscrire à l’Obligation BIDC c’est contribuer à la relance de nos économies dans la zone UMOA dans un contexte de relance post Covid-19 et
de troubles géopolitiques. Merci par avance.
Notes :
(1) Blue-Chips : Grandes entreprises de qualité supérieure cotées en bourse ou non
(2) ETI : Entreprises à taille intermédiaire
(3) NPL : Non Performing Loans (Créances en souffrance)
(4) SGI : Société de Gestion et d’Intermédiation
Source : Sika Finance
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