(Investir au Cameroun) – Afin de maintenir inchangés les prix des produits pétroliers (super, gasoil, pétrole lampant) à la pompe au cours du mois de juillet 2022, dans un contexte international marqué par la flambée des cours mondiaux du brut et des produits dérivés (100% et 128% respectivement pour le super et le gasoil entre janvier et juillet 2022), l’État du Cameroun a subventionné la consommation des produits pétroliers à hauteur de 108 milliards de FCFA.
Sur la base de ce chiffre, révélé le 10 août 2022 à Yaoundé par le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, au cours d’une communication du gouvernement, cette enveloppe est en hausse de 28 milliards de FCFA, en comparaison avec les 80 milliards de FCFA de subvention décaissés par le Trésor public au cours du mois de juin 2022. Concrètement, pour chaque litre de produits pétroliers vendus sur le territoire camerounais en juillet 2022, « l’État a pris en charge 638 FCFA pour le super, 780 FCFA pour le gasoil et 749 FCFA pour le pétrole lampant », a détaillé le ministre Eloundou Essomba.
« Il convient de rappeler à cet égard que les prévisions budgétaires de l’exercice 2022 pour la couverture des subventions des produits pétroliers étaient de 120 milliards de FCFA. Après le collectif budgétaire, ce montant est passé à 480 milliards de FCFA, largement en deçà des 780 milliards de FCFA de subvention projetée pour toute l’année 2022. Il n’est pas inutile de relever que si la crise russo-ukrainienne persiste, ce montant pourrait être revu à la hausse », a précisé le membre du gouvernement.
Une hausse des prix à la pompe n’est pas à exclure
Comme pour montrer l’incidence négative de l’explosion de ces subventions sur le Trésor public et l’ensemble de l’économie nationale, Gaston Eloundou Essomba n’a pas manqué de faire remarquer que les 780 milliards de FCFA devant être déboursés pour éviter une hausse des prix des produits pétroliers dans le pays en 2022, représentent 25% des recettes fiscales du Cameroun, 3% du PIB du pays et 55% du budget d’investissement public (BIP).
« (…) Il faut être réaliste. Ce n’est pas soutenable à long terme. Il y a donc une réflexion à mener », avait déjà prévenu le ministre des Finances, Louis Paul Motazé. C’était le 7 juillet 2022 à Douala, la capitale économique du pays, à l’occasion de l’Africa Banking Forum. Couplé aux détails révélés le 10 août 2022 par le ministre de l’Eau et de l’Énergie, le propos de son homologue du ministère des Finances à Douala laisse implicitement entendre que le gouvernement camerounais n’exclut plus, sur le court ou le moyen terme, l’hypothèse d’une suspension de la subvention, dont le corollaire est l’augmentation des prix des produits pétroliers à la pompe.
Pour rappel, depuis l’incendie au mois de mai 2019 de la Sonara, l’unique raffinerie de brut du pays, le Cameroun importe la totalité des produits pétroliers finis consommés sur son territoire. Ce qui expose le pays aux fluctuations des cours sur le marché international. Mais, pour préserver un certain pouvoir d’achat aux populations et éviter des remous sociaux, le gouvernement a décidé de ne pas répercuter cette conjoncture internationale à la pompe, en prenant en charge une partie du coût réel du super, du gasoil et du pétrole lampant. Mais, de l’aveu même des autorités publiques, cette stratégie devient de plus en plus axphysiante.
Source : Investir Au Cameroun
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