Ces derniers mois ont marqué un tournant symbolique dans la transition vers les modes d’organisation au travail qui vont perdurer au-delà de la crise sanitaire. Le modèle hybride, qui préserve l’héritage de nos mois de télétravail dans un nouveau rythme de présence au bureau, semble emporter l’adhésion des collaborateurs et des employeurs. Mais, il ne répond pas à lui seul à tous les enjeux : encore faut-il dans cette organisation repenser le rôle du bureau !
Chacun a pu effectuer ce constat à son échelle : une autre organisation de travail est possible. Avec le 100 % télétravail, certains collaborateurs ont vu se dessiner la possibilité de quitter la région parisienne et gagner ainsi en qualité de vie. Une grande majorité souhaite conserver à minima la possibilité de travailler à domicile une partie de la semaine. Mais, pour chacun d’entre nous, ou presque, le temps passé au bureau reste nécessaire et des Français souhaiteraient conserver un mode d’organisation hybride. Ces sentiments ambivalents, nous les constatons au quotidien en tant que professionnels des ressources humaines.
De nouveaux défis pour les entreprises
Cependant, si le format hybride a fait ses preuves, il crée aussi de nouveaux défis pour les entreprises : pour se projeter dans l’après-covid, il ne s’agit pas seulement de choisir où l’on place le curseur en termes d’”hybridation” (combien de jours au bureau, combien en télétravail, quelle latitude pour le travail à distance hors de son domicile ? Etc.), mais de réellement penser l’impact de ce changement sur l’organisation du travail. Nous avons tous conscience, après nos mois de pratique, de l’importance d’un cadre de télétravail préservé pour que celui ne se fasse pas en “mode dégradé” (l’importance du matériel, les bonnes pratiques à adopter, l’évolution du management…). Mais il s’agit avant tout de repenser le rôle dévolu au bureau pour répondre à des questions essentielles pour l’entreprise : quel équilibre trouver entre la liberté que procure le télétravail et les besoins en termes de culture d’entreprise, de convivialité et d’esprit d’équipe ? Comment recréer l’envie et le sens de se retrouver ?
Repenser le rôle pour le bureau : du lieu de contrôle à celui du collectif
Le bureau doit s’affranchir de l’image de “lieu de contrôle” et d’”obligation de présence” à laquelle il était attaché et devenir le lieu du collectif. Si le télétravail est dédié aux tâches qui demandent de la concentration et du calme, le bureau sera désormais le lieu pour se retrouver, échanger et compenser l’isolement créatif et social du télétravail. Pour avoir du sens, il faut que les moments de retrouvailles entre équipes soient mobilisés pour privilégier les temps de team-building, les activités collaboratives et les réunions importantes, les formations et les moments plus informels de la vie au travail (pauses café, déjeuners, afterworks)…
Structurer le travail hybride
Il ne suffit cependant pas de la décréter pour que cette injonction se réalise. Les entreprises ont besoin de structurer le travail hybride pour permettre l’éclosion de ces nouvelles pratiques. Il s’agit notamment de s’assurer que les équipes aient au moins un jour de présence en commun au bureau dans la semaine. Cela requiert également un type de management différent, qui rend souvent nécessaire une adaptation et un accompagnement des managers, à travers des formations, ou par exemple, la création d’ateliers dédiés pour échanger sur les bonnes pratiques.
Enfin, les temps d’échanges et de travail collaboratif n’excluent pas le besoin de feed-back des managers sur le travail réalisé lors des journées de télétravail. Loin d’une logique de “flicage”, le temps passé au bureau demeure le moment le plus propice pour prendre la température des équipes et de faire remonter tous sujets importants. Le travail hybride, c’est une certitude, peut être un réel levier pour le bien-être au travail, mais à conditions de ne pas laisser de collaborateurs isolés. Prévoir des temps d’échanges réguliers au sein des équipes paraît indispensable en termes de suivi des collaborateurs comme d’efficacité dans le travail.
Comment penser les espaces pour favoriser les échanges hybrides et en personne ?
Pour favoriser ces temps d’échanges lors des jours de présentiel, l’aménagement des espaces peut jouer un rôle. Les bureaux peuvent par exemple comprendre davantage d’espaces dédiés aux moments de convivialité pour favoriser les interactions. Nous ne pouvons pas non plus imaginer un modèle hybride fonctionnel sans investir dans l’équipement de nos collaborateurs, lorsqu’ils travaillent depuis chez eux, et de nos salles de réunion et locaux lorsqu’ils sont sur site. Cela passe par l’équipement technique mais également le soin apporté aux espaces et à l’environnement de travail. L’isolation sonore et la luminosité, en particulier, ne sont pas à négliger !
Les solutions pour vivre dans “l’entreprise post-Covid” ne sont pas figées dans le marbre, c’est dans l’écoute et la co-construction que nous les ferons émerger. C’est aux DRH et entreprises d’être observateurs et ouverts aux retours de leurs collaborateurs afin de faire évoluer les organisations de travail pour qu’elles correspondent le mieux à leurs besoins.
SOURCE : JOURNAL DU NET (JDN)
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