INDUSTRIE BRASSICOLE: le Groupe Castel veut quitter le marché des eaux minérales en Afrique

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Le Groupe Castel, mastodonte français du secteur des boissons et présent dans plusieurs pays africains, nourrit depuis peu des réflexions en vue de se délester de ses eaux minérales dans ses filiales africaines. L’information révélée par le site français « Les Echos capital finance » indique que « Castel a amorcé des discussions avec plusieurs investisseurs et industriels pour céder ses marques d’eau africaines », et que « des négociations sont déjà en cours concernant ses actifs ivoiriens et marocains ». Le groupe est présent dans plusieurs pays africains, notamment au Maroc, au Gabon, au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Tchad, en Tunisie, au Burkina Faso et au Cameroun. L’ensemble de ses filiales serait concerné par cette grande révolution en préparation, et le Cameroun risque de ne pas être épargné. Une source généralement bien renseignée au sein du Groupe Société anonyme des brasseries du Cameroun (Sabc), a confirmé à EcoMatin que le Groupe Castel s’activait effectivement depuis quelques temps à céder ses actifs sur le segment des eaux minérales à des investisseurs en Afrique, mais s’est voulue précautionneuse sur le cas du Cameroun où il est présent via la sous-entité Société des eaux minérales du Cameroun (Semc).

L’une des raisons qui justifient ce départ du Groupe Castel sur le marché des eaux en Afrique, selon le média en ligne français, est qu’il « souhaite désormais se concentrer sur la bière, les mélanges alcoolisés et les boissons gazeuses ». En sus, le groupe fait face à une très forte concurrence avec l’émergence de nouvelles marques sur le continent, qui lui ont subtilisé d’importantes parts de marché. « De fait, les parts de marché de Castel dans l’eau se sont effritées depuis plusieurs années, par exemple au Gabon avec l’arrivée du chinois Chen Shi Origen Pure en 2016, ou encore face à la concurrence de Source du Pays, contrôlé par le Libanais Nassrallah el-Sahely, au Cameroun ».

Difficile reconquête du marché

En effet, sur le marché camerounais, la Semc, jadis leader dans la production et la commercialisation des eaux minérales avec 65% des parts a chuté jusqu’à se retrouver à 20% au cours des dernières années, en raison d’insuffisances qu’elle peine à corriger depuis lors. Au demeurant, le top-management sous l’égide du directeur général sortant Emmanuel De Tailly, a implémenté de  nouvelles stratégies marketing, qui ont permis à l’entreprise de récupérer au moins 40% de ses parts de marché avec son produit phare « Source Tangui ». Ledit marché reste dominé par le concurrent « Source du Pays » et son produit de référence « Supermont ».

Il va sans dire que le marché des eaux minérales ne garantit plus des ressources conséquentes au Groupe Sabc, qui pourrait prononcer très prochainement son retrait de ce segment. Le groupe pourrait trouver un investisseur pour reprendre ses actifs, comme c’est déjà le cas avec deux de ses filiales susmentionnées. En Côte d’Ivoire précisément, des discussions sont en cours pour les eaux ivoiriennes, regroupées dans Société de limonaderies et de brasseries d’Afrique (Solibra). Nos confrères de « Les Echos capital finance » rapportent que Castel a mandaté la banque d’affaires Enexus, spécialisée sur l’Afrique et basée à Paris. Le fonds IDI Emerging Markets associé à une société sénégalaise d’eau en bouteilles, Miya, ont déjà exprimé leur intérêt ».  Le fondateur de Miya, Pierre-André Terisse, étant un ancien DAF (2008-2014) puis dirigeant Afrique (2015-2017) de Danone.

L’autre raison évoquée qui sous-tend ces aménagements annoncés, est que Castel veut se concentrer sur des boissons avec un conditionnement en verre plutôt qu’en PET, pour ainsi valoriser ses verreries à l’instar de la Société camerounaise de verrerie (Socaver) au Cameroun, ou encore de la Société d’exploitation de verreries au Maroc (Sevam).

Source: EcoMatin

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