Finance : le groupe Banque Atlantique poursuit son expansion dans l’Océan indien

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le groupe Banque Atlantique poursuit son expansion dans l’Océan indien, malgré ses récents déboires au Cameroun

En attendant les autorisations nécessaires, la holding bancaire du milliardaire ivoirien Koné Dossongui vient de conclure un accord pour le rachat de 74,48% d’AfrAsia Bank, la 3è banque la plus importante de l’île Maurice.

Selon AFG Holding, cette transaction, qui intervient après l’obtention récente d’une autorisation d’ouverture d’une nouvelle filiale en Côte d’Ivoire, sous la dénomination AFG Bank, s’inscrit dans la stratégie d’Atlantic Group. Cette stratégie, explique la holding bancaire ivoirienne, vise à développer un important groupe bancaire panafricain offrant une large gamme de services financiers sophistiqués à valeur ajoutée, notamment des services bancaires internationaux, de gestion de trésorerie, de courtage et de conservation des titres, de gestion de patrimoine, ainsi que le financement du commerce et des solutions de change.

« Nous sommes particulièrement fiers de cette opération, qui permettra un meilleur ancrage du développement entamé par AFG Holding dans l’Océan Indien, et le développement d’une offre de services financiers à forte valeur ajoutée au profit à la fois des opérateurs économiques et des banques en Afrique. Nous capitaliserons sur plus de 40 ans d’expertise d’Atlantic Group dans le secteur bancaire africain, pour accélérer le développement d’AfrAsia Bank Ltd », a affirmé Koné Dossongui le 29 décembre 2022, après la signature de l’accord avec IBL et la Banque nationale du Canada.

Sanctions

Les opérations réalisées en fin d’année 2022 par AFG Holding, qui sont principalement le rachat en cours des actifs d’AfrAsia Bank à l’île Maurice et l’obtention de l’agrément pour l’ouverture d’une nouvelle banque en Côte d’Ivoire, visent toutes à reconstituer un empire bancaire solide, dont le tycoon ivoirien de la banque, des assurances et de l’industrie s’était séparé des filiales ouest-africaines en 2012, au profit du groupe marocain Banque centrale populaire. Ces opérations surviennent surtout au lendemain des déboires qui ont ébranlé les dirigeants de la filiale camerounaise de la holding bancaire ivoirienne en 2021.

L’on se souvient que dans une note publiée le 5 octobre 2021, la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), qui régule le secteur bancaire dans la Cemac, a annoncé de lourdes sanctions contre les dirigeants de Banque Atlantique Cameroun. Sous le prétexte de « manquements graves aux textes relatifs à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme », le régulateur avait démis de leurs fonctions tous les membres du Conseil d’administration, dont Koné Dossongui lui-même. Un blâme était en même temps infligé à Eric Valéry Zoa, le directeur général de la banque, et à Sayouba Ouedraogo, le directeur général adjoint.

Mais, suite aux différents recours introduits auprès de la Cour de justice de la Cemac par le top mangement de Banque Atlantique Cameroun, toutes les sanctions prises contre cette banque et ses dirigeants seront purement et simplement annulées par la juridiction communautaire le 12 mai 2022, pour des motifs de « vice de forme, de procédure et défaut de base légale ». Mais, le contentieux avec la Cobac aura permis de révéler un mécanisme qui permet à cette banque de capter d’importants dépôts provenant des entités publiques. Ces dépôts publics estimés à 254 milliards de FCfa au 31 décembre 2021 sont un motif d’exposition de cette institution bancaire, dans un contexte où, du fait de la réforme du Compte unique du Trésor, le Cameroun clôture progressivement les comptes des entités publiques dans les banques commerciales. A la date butoir de cette opération en 2025, les banques auront été délestées de plus de 1 000 milliards de FCfa de dépôts, dont plus ou moins 25% détenus par Banque Atlantique Cameroun.

Source – EcoMatin

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