ECONOMIE – Financement islamique des PME : une ligne de plus de 26 milliards de FCFA ouverte à Afriland First Bank

Partager Sur

Le 2 juin 2022 à Sharm El-Sheikh, en Égypte, Youssoufa Bouba, directeur général adjoint d’Afriland First Bank, a signé avec la Société islamique pour le développement du secteur privé (SID), une convention portant ouverture d’une ligne de crédit d’un montant de 40 millions d’euros, soit un peu plus de 26 milliards de FCFA. Cette ligne de crédit est co-financée par la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea), apprend-on officiellement.

Les fonds ainsi mis à la disposition d’Afriland First Bank, leader du marché bancaire au Cameroun, permettront « d’une part, d’accroître davantage son engagement sur le segment des PME et PMI et, d’autre part, de promouvoir le financement islamique dans le milieu de l’entreprise » au Cameroun, apprend-on du communiqué officiel qui a sanctionné la signature de cette convention.

« Cette convention confirme notre engagement à renforcer l’impact des financements islamiques dans le développement des PME camerounaises aux côtés d’Afriland First Bank, pionnier de la finance islamique en Afrique centrale et institution leader du secteur bancaire camerounais », a expliqué Ayman Sejiny, le CEO de la SID.

La nouvelle convention porte à trois le nombre de lignes de crédits mis à la disposition d’Afriland First Bank par ce partenaire depuis l’année 2016, pour un montant cumulé de plus de 100 millions d’euros. Ce qui représente une enveloppe globale de plus de 65,5 milliards de FCFA, sur une période de 6 ans.

Un levier pour l’inclusion financière

Pour rappel, la finance islamique permet d’offrir des produits financiers conformes aux principes de la charia, la loi islamique. Ses principes sont l’interdiction de la perception des intérêts sur les prêts, l’interdiction de l’incertitude et de la spéculation, l’interdiction d’investir dans certains secteurs (alcool, tabac, paris sur les jeux, etc.), ainsi que le respect du principe de partage des pertes et des profits.

Ce mode de financement de l’économie, basé sur la répartition équitable de la richesse et l’interdiction du profit, est très peu répandu au Cameroun. Jusqu’en 2019, selon les données officielles, seuls une banque et trois établissements de microfinance, sur près de 500 établissements agréés, disposaient d’un guichet de financement islamique.

Dans l’optique de vulgariser la finance islamique, le ministère des Finances et le PNUD ont organisé fin 2019 à Yaoundé, la capitale camerounaise, un forum sur le thème « la finance islamique : contribution pour la croissance économique du Cameroun et à l’atteinte des objectifs de développement durable ».

 

Selon le ministre des Finances, Louis Paul Motazé, qui avait ouvert les travaux de Yaoundé, cette finance « peut favoriser le développement de l’inclusion financière, en visant tous ceux encore exclus du système financier traditionnel pour des motifs culturels ; constituer un levier complémentaire pour la croissance économique en attirant les investissements étrangers, notamment ceux en provenance de certains pays du Proche-Orient désireux de recycler leurs excédents de liquidité ».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *