Comment fonctionne l’application contre le Covid-19 en Chine ?

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Alors qu’en France le développement d’une application StopCovid pour assurer le suivi des personnes infectées patine et fait à la fois polémique, elle est utilisée depuis plusieurs semaines dans certains pays, comme la Corée du Sud, Singapour, à Moscou en Russie, ou encore en Allemagne au début du mois et en premier lieu, la Chine. Dans l’Empire du milieu, le traçage se fait à partir d’une application qui affiche un code QR coloré. Le présenter est même une obligation dans de nombreuses villes. C’est le sésame qui permet de sortir de la maison, d’emprunter les transports communs de travailler, d’entrer dans les commerces et de voyager d’une province ou d’une ville à une autre.

Le principe est très simple. Un code QR est généré à partir des informations personnelles de l’utilisateur, dont le numéro de carte d’identité, de passeport. Il doit également renseigner ses antécédents de voyages et s’il est entré en contact avec des patients susceptibles d’avoir eu le Covid-19 au cours des 14 derniers jours. Il est également nécessaire de sélectionner l’existence d’éventuels symptômes pouvant évoquer la maladie. Une fois les informations vérifiées par les autorités, chaque utilisateur se voit attribué un code QR. Celui-ci s’affiche en rouge, orange ou vert sur le mobile.

Les personnes dotées d’un code rouge doivent rester en quarantaine durant 14 jours. Les codes orange sont confinés pendant sept jours. Les vert peuvent se déplacer librement. Selon les régions le système de couleurs est plus ou moins restrictif. Ainsi, dans la province du Hubei, une fois qu’une personne est inscrite dans la base de données, s’il elle a les symptômes d’un virus, les personnes les plus proches reçoivent toutes un code orange leur interdisant tout déplacement dans la province.

                                     

Vert: la porte des boutiques, des parcs et des restaurants reste ouverte pour le porteur de ce QR-Code. Ce sont les applications de paiement mobile Alipay d’Alibaba, et des messageries populaires comme Tencent et Wechat qui gèrent les codes. © v.qq.com

Un flicage permanent

Après leur lancement, les codes QR ont été adoptés en moins d’une semaine dans 100 villes du pays. Fin février le nombre de villes a doublé, puis triplé fin mars. En plus du code QR, début mars, Beijing a ajouté la reconnaissance faciale pour authentifier le porteur du code.

Le souci de ces attributions de couleurs, c’est qu’elles imposent la quarantaine à tort à des personnes ayant parfois indiqué des symptômes bénins, n’ayant rien à voir avec le virus, comme de la fatigue, par exemple. Certaines villes comme Hangzou ont permis de corriger le tir avec la possibilité de rectifier les données en ligne. L’autre souci, c’est que de nombreuses villes et provinces n’utilisent pas une même base de données nationale, mais locale. Pour le coup, les codes QR ne sont pas forcément exploitables d’une région à une autre. De même, les restrictions peuvent différer d’un endroit à un autre.

En Chine aussi, l’épineuse question de la protection des données personnelles se pose. Les bases de données ont enregistré de nombreuses informations privées, les déplacements, les contacts récents, l’état de santé. Un sujet qui préoccupe les chinois autant que les autres populations concernées par ce type d’application. La problématique reste toujours la même : quid de ces données lors de la sortie de crise ? Autant dire que même après avoir subit plusieurs mois l’épidémie, la Chine a toujours du mal à accorder ses violons.

 

CE QU’IL FAUT RETENIR

  • La Chine utilise un système de code QR associé à des couleurs pour autoriser ou interdire les sorties.
  • Les bases de données ne sont pas centralisées et le code n’est pas forcément interprétable d’une région à une autre.
  • La question du devenir des données personnelles se pose aussi en Chine.

Source : Futura Tech

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