Le Cameroun prépare son retour sur le marché financier sous régional après 3 années d’absence au cours desquels. Le pays va lancer cette année, un appel public à l’épargne pour tenter de mobiliser auprès des investisseurs de la sous-région une enveloppe comprise entre 150 et 200 milliards de FCFA. Après quoi, les titres souscrits seront inscrits à la cote de la bourse des valeurs mobilières d’Afrique Centrale(Bvmac).
L’information a été confirmée par le ministère des finances, qui précise que le retour sur le marché financier est davantage une volonté du trésor de diversifier ses sources de financements. «J’ai récemment effectué une mission auprès de la Bvmac, de la Cosumaf, de la Cobac et de certaines sociétés de bourse ; ces rencontres nous ont permis de comprendre que le marché était porteur et que certains éléments de coûts sont maîtrisables. Ces discussions vont se poursuivre afin d’identifier la bonne fenêtre pour l’émission d’un emprunt obligataire pour l’Etat du Cameroun dont les caractéristiques restent à définir » précisait le 17 février dernier Louis Paul Motaze.
Pour l’instant la date prévue pour réaliser l’opération n’est pas connue mais au Minfi, les équipes préparent un appel d’offres à l’issue duquel seront sélectionnés les intermédiaires de marché qui accompagneront le Cameroun dans cette opération.
Nécessité ou prestige ?
Si elle aboutit, cette opération serait le 6ème appel public à l’épargne de l’histoire des finances publiques camerounaises, après le tout premier lancé en décembre 2011. Le dernier en date remonte à 2018 ; le 5ème emprunt obligataire de l’Etat du Cameroun avait été sursouscrit, les investisseurs ayant servi au Trésor public une enveloppe de 204 milliards de Fcfa, sur une demande initiale de 150 milliards de Fcfa. Malgré la confiance dont il bénéficiait sur ce marché, le Cameroun n’a plus recouru à ce mécanisme pour mobiliser les fonds préférant émettre des OTA (Obligations du trésor assimilables) de moyenne et longue maturité sur le marché des titres publics de la Beac. La différence est que pour le premier, l’émetteur doit obligatoirement avoir recours à un ensemble de prestataires agrées pour la structuration, l’organisation et la réalisation de l’emprunt. Une prestation payante qui représente souvent jusqu’à 2,1% du montant total. Tandis que pour le second, les titres sont à souscription libre et l’opération ne nécessite pas l’intervention d’un intermédiaire. Sur un montant de 240 milliards de FCFA levé via l’émission d’OTA, l’Etat a pu réaliser des économies d’environ 5 milliards de FCFA.
Dès lors, pourquoi choisir de retourner à l’emprunt obligataire au risque de perdre des milliards ? La première raison, explique une source au Minfi, c’est la volonté de l’Etat de diversifier son portefeuille de titres afin de réduire son niveau d’exposition sur le marché de la Beac. En effet, les banques détiennent à fin février 2021, 83% de l’encours des titres de l’Etat du Cameroun sur ce marché contre 14% pour les investisseurs institutionnels et 1,09% pour les personnes physiques. Avec un marché secondaire presque absent, et des banques exposées aux contraintes prudentielles d’exposition aux risques souverains, il n’est pas exclu que ces dernières ne soient plus à mesure de pourvoir les fonds à l’Etat sur ce marché. D’où la diversification des instruments.
De même, en sa qualité de pays hôte de la Bvmac, l’Etat du Cameroun entend participer activement au développement du marché financier de la sous-région.
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