Business- CONSEIL D’EXPERT: Comment et pourquoi investir dans les start-up quand on est un particulier

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Toutes ces start-up (ou anciennes start-up) ont créé des centaines, même des milliers de millionnaires et des dizaines de milliardaires en relativement peu de temps. Pas étonnant qu’elles fassent rêver…

Les success-stories sont tellement belles qu’elles nous font oublier les milliers de start-up qui échouent. Eh oui, parce que c’est le cas de beaucoup ! Certaines statistiques parlent d’un taux d’échec de 90 % !

Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les fonds d’investissement en capital-risque, surnommés VC (prononcé « vissi »), investissent dans beaucoup de start-up. Une très petite minorité d’entre elles seront des Facebook ou des Alan et la grande majorité seront des Frosty Crunch, SnowBluff ou encore Frosty Fog, dont personne n’a jamais entendu parler.

Investir dans les start-up est l’un des investissements les plus risqués que vous pouvez faire, mais si vous pouvez diversifier ces investissements, alors ce risque diminue.

Pourquoi investir dans des start-up ?

Ce n’est pas pour tout le monde ! Comme je disais, c’est un investissement extrêmement risqué. Si vous ne pouvez pas vous permettre de perdre 100 % de l’argent investi, n’y allez pas.

Une fois dit, commençons par le commencement. Pourquoi investir dans des boîtes qui ont 9 chances sur 10 d’échouer ? La raison est simple et peut être résumée en un mot : asymétrie. En investissant dans une start-up, vous pouvez bien évidemment tout perdre, mais aussi gagner énormément. On parle souvent de × 10, × 100, même × 1.000.

Pour un investisseur comme vous et moi (dont le métier n’est pas d’investir dans les start-up), investir dans de jeunes pousses est une bonne façon de diversifier son portefeuille et surtout d’essayer de le booster fortement.

Vous pourriez vous dire que vous investissez 90 % dans des actifs peu risqués (ETF, immobilier, etc.) et 10 % dans des actifs très risqués ( crypto-monnaies , start-up, etc.). Si les actifs très risqués s’envolent en fumée, alors vos pertes sont limitées.

Comment investir dans des start-up ?

Nous allons aborder des méthodes accessibles pour la grande majorité des investisseurs individuels comme vous et moi.

· Intégrer un club d’investissement

Il existe des clubs d’investissements avec comme objectif principal de vous apporter le réseau que vous n’avez pas ou d’étendre celui que vous possédez, mais aussi d’associer les forces de dizaines, voire de centaines, d’investisseurs pour investir tous ensemble des sommes plus conséquentes qui seront plus facilement acceptées par les start-up qui lèvent des fonds.

On parle de syndication. Cela consiste à rassembler des investisseurs qui ne peuvent/veulent investir que des « petits » tickets d’un montant de 1.000 à 5.000 euros par deal, mais se regroupent avec d’autres et peuvent ainsi entrer dans un deal avec un ticket de 200.000 euros, par exemple.

Comment ça se passe dans les faits ? Le créateur du groupe va présenter une opportunité d’investissement ; ensuite, libre à vous d’investir ou non dans cette start-up. Si vous investissez, vous le ferez souvent via ce qu’on appelle un SPV (Special Purpose Vehicle).

On pourrait comparer ça de façon très grossière à une SCI. Souvent quand vous voulez acheter un appartement avec plusieurs personnes, vous allez créer une société civile immobilière (SCI) qui sera elle-même détentrice du bien immobilier. Ici c’est pareil, vous allez détenir en tant qu’actionnaire un pourcentage du SPV, qui lui-même détiendra 100 % des parts achetées dans la start-up.

Les deux clubs les plus connus en France sont Leonis Investissement et Angelsquare. Chez Leonis, vous pouvez investir principalement dans des start-up de la Silicon Valley (beaucoup qui sortent du fameux accélérateur Y Combinator). Vous pouvez investir de petites sommes jusqu’à plusieurs milliers.

Angelsquare, c’est un peu la même chose, mais cette fois ce n’est possible d’y entrer que sur invitation. Plus sélect. L’autre différence avec Leonis est qu’il existe ici des sous-clubs et la possibilité d’investir directement dans une start-up sans passer par un club.

· La Bourse des start-up : le marché secondaire

On parle de marché primaire quand une entreprise vend ses actions directement à des investisseurs. On parle de marché secondaire quand des investisseurs vendent des actions entre eux.

Dans l’univers des start-up, le marché secondaire a toujours existé, mais il a toujours été difficile d’accès. Il fallait connaître untel, puis faire des démarches administratives lourdes, etc. Un enfer ! Heureusement que plusieurs jeunes pousses essayent de dépoussiérer tout ça ! Il existe, en France, Caption et FairShares.

FairShares fonctionne également avec un système de SPV. Pour l’instant, l’entreprise n’est ouverte qu’aux investisseurs dits « qualifiés », c’est-à-dire que vous devez répondre à des critères relativement complexes à atteindre (+500.000 euros d’actifs dans son portefeuille, des transactions sur les marchés supérieures à 600 euros par trimestre, etc.). L’objectif de FairShares est très certainement de rendre tout ça encore plus fluide dans les prochains mois.

Caption est elle aussi une nouvelle place de marché qui permet l’achat/revente d’actions de start-up. Si vous êtes détenteur d’actions, vous pouvez les revendre à des investisseurs, et si vous êtes investisseur, vous pouvez acheter des actions de start-up très facilement. Le ticket minimum est de 2.000 euros.

· Les plateformes de crowdfunding

Il existe également des plateformes de crowdfunding qui permettent à des start-up de vendre facilement des actions à des centaines, voire des milliers, d’investisseurs. Aujourd’hui, je vais vous parler seulement de CrowdCube, mais il en existe beaucoup d’autres.

CrowdCube, dont le QG est basé au Royaume-Uni, permet à des start-up de lever des fonds via sa plateforme, un peu comme vous pourriez lever des fonds pour votre projet sur Kickstarter ou Ulule. Pas besoin d’être un business angel avec des millions sur son compte bancaire pour se lancer, le ticket d’entrée est de seulement 10 euros !

Tout comme Caption , vous pouvez accéder à des analyses et autres documents sur la page de la start-up en question. Vous pouvez également poser des questions directement aux fondateurs de ces entreprises avant de faire votre choix.

Si vous voulez découvrir d’autres plateformes, vous pouvez aller voir les Français Anaxago, WiSEED, Sowefund, ou encore le concurrent anglais de CrowdCube, Seedrs.

Maintenant que vous savez où acheter des actions de start-up, la grande question est de savoir dans lesquelles investir  ? !

Comment choisir les start-up dans lesquelles investir ?

En tant qu’investisseur particulier, vous pouvez approcher le problème de diverses façons :

✔ investir dans un domaine que vous connaissez bien. Si vous travaillez dans l’univers de l’e-commerce, vous aurez plus de facilité à juger une start-up e-commerce ;

✔ investir dans des modèles économiques que vous connaissez bien. Si vous êtes un spécialiste du logiciel SaaS (Software as a Service), peut-être qu’il sera plus simple pour vous d’investir dans des entreprises avec ce modèle économique.

Quand vous souhaitez investir dans une start-up, vous pouvez effectuer ces différentes étapes :

– Etape 1 : comprendre le business et sa maturité. Est-ce que l’entreprise est toute jeune sur un marché en pleine éclosion (par exemple Sorare en ce moment) ? Est-ce que le marché est mature, etc. ?

– Etape 2 : regarder sa valorisation et les opportunités de l’entreprise. Quelle est la valorisation actuelle de l’entreprise ? Quelles sont ses opportunités ? Est-ce qu’elle compte se lancer à l’étranger ? Lancer de nouveaux produits, etc.

– Etape 3 : comparer l’entreprise par rapport à ses concurrents pour vous éclairer sur la trajectoire qu’elle pourrait prendre.

– Etape 4 : regarder des entreprises qui ont eu des business similaires dans le passé.

– Etape 5 : regarder les évolutions des valorisations de l’entreprise. Est-ce que sa valorisation n’a fait qu’augmenter ? Est-ce qu’elle a chuté après une levée de fonds ?

 Etape 6 : sûrement la plus importante de toutes : bien observer les fondateurs de l’entreprise. Qui sont-ils ? Pourquoi est-ce qu’ils forment une bonne équipe ? Est-ce qu’ils semblent capables d’emporter l’entreprise très loin ? Pourquoi ? Ont-ils déjà créé des entreprises ?

Source : Start les Echos

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