CAMEROUN : Un projet pétro-gazier impliquant le Russe Lukoil retardé par la guerre en Ukraine

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En effet, dans un communiqué officiel publié ce même 30 mars 2022, l’opérateur pétro-gazier britannique Bowleven, qui, avec ses partenaires New Age et le Russe Lukoil, ont obtenu l’approbation du Cameroun pour introduire une nouvelle autorisation d’exploitation sur le bloc Etindé en janvier 2021, détaille l’impact du conflit russo-ukrainien sur ce projet.

 « Les partenaires de la Joint-venture (JV) ont conclu en décembre 2021 que l’option de développement consistant à exporter du gaz vers la Guinée équatoriale était le choix préféré en termes de valeur, de risques et d’avantages pour le Cameroun et chaque membre de la coentreprise. La SNH (Société nationale des hydrocarbures, NDLR) a accepté d’étudier la recommandation des partenaires de la JV et de rendre compte dès que possible de leur propre examen de l’option, parallèlement à leur proposition pour les prochaines étapes. La récente crise ukrainienne a eu un impact sur la capacité à coordonner les efforts entre tous les membres de la coentreprise, et nous envisageons qu’une période de normalisation reprenne en temps voulu pour faciliter cet effort », explique Bowleven.

Sanctions contre la Russie

Mais, au-delà des difficultés liées à la coordination des actions entre les partenaires du projet dans lequel la SNH défend les intérêts du Cameroun, la présence dans le consortium de la société russe Lukoil, qui est « impactée par les sanctions contre la Russie », retarde la décision finale d’investissement (FID en anglais). « À ce stade, nous restons convaincus que les partenaires de la JV pourraient être en mesure de prendre une décision d’investissement finale en 2022. Mais, nous reconnaissons également que les problèmes commerciaux et politiques en suspens ne sont pas sous le contrôle de Bowleven ou de nos partenaires de la JV, et peuvent donc nécessiter plus de temps pour négocier et recevoir les approbations nécessaires pour atteindre le FID », indique Bowleven dans son communiqué du 30 mars 2022.

Pour rappel, au terme d’une période de développement du projet Etinde qui aura duré 6 ans, Bowleven (25%) et ses partenaires New Age (37,5%) et Lukoil (37,5%) ont reçu le 26 janvier 2021, l’approbation de la partie camerounaise pour solliciter une nouvelle autorisation d’exploitation de ce bloc pétrolier et gazier, qui couvre une superficie de 2 316 km2 dans la région du Sud-Ouest du pays. « C’est une nouvelle très positive pour le développement d’Etinde. Car, elle élimine la possibilité pour le gouvernement du Cameroun de retirer la licence Etinde aux partenaires de la joint-venture, après la fin de la période initiale de mise en œuvre du développement de six ans en janvier 2021 », s’était félicité Eli Chahin, PDG de Bowleven.

Gaz du Cameroun

Grâce à cet accord, les détenteurs de la licence Etinde espéraient, au terme de nouvelles campagnes d’exploration, mettre en évidence des réserves suffisantes permettant de prendre une décision d’investissement en 2021, et ainsi produire et commercialiser du gaz naturel. Cette échéance n’a pas été respectée. La date butoir de 2022 que se donnent finalement les opérateurs du projet pour la prise d’une décision finale d’investissement est elle aussi désormais sujette à caution, en raison du conflit russo-ukrainien.

Pourtant, le projet Etinde intéresse également Victoria Oil & Gas (VOG), maison-mère de Gaz du Cameroun (GDC), qui a monté la toute première unité de traitement du gaz naturel du pays, dans la banlieue de la capitale économique camerounaise. En effet, le 5 février 2020, VOG a signé une « lettre d’intention non contraignante » avec les porteurs du projet, pour s’approvisionner en gaz naturel à partir du champ Etinde, qui pourrait bien devenir le 3e champ gazier opérationnel au Cameroun, après Kribi (Sud) et Logbaba (Littoral).

 

SOURCE : INVESTIR AU CAMEROUN

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