BURUNDI : 11è SOMMET POUR LA PAIX DANS L’EST DE LA RDC A BUJUMBURA, UNE AUTRE RENCONTRE DE TROP ?

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Du 05 au 06 mai dernier, s’est tenu à Bujumbura au Burundi le 11ème sommet pour la paix et la sécurité en RDC, cette conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement avait pour objectif de « revitaliser l’accord-cadre », signé il y a dix ans à Addis Abeba en Ethiopie.

A l’occasion de cette cérémonie treize pays étaient représentés, entre autres : Cyril Ramaphosa de l’Afrique du Sud, Yoweri museveni  de l’Ouganda, Felix Tsisekedi de la RDC, Faustin Archange Touadera de la RCA etc. Il y a également lieu de noter les absences de deux figures de proue le Rwandais Paul Kagame et William Ruto du Kenya sans oublier la présence du Secrétaire Général des Nations Unies Antonio Guterres et Moussa Faki Mahamat Président en exercice de l’UA et Ururu Kenyatta médiateur de ce conflit.

Dix ans après la signature de « l’accord-cadre » à Addis Abeba, toutes les forces politiques et diplomatiques s’accordent sur le fait que les résultats sont mitigés et qu’il y a encore beaucoup à faire. L’est du Congo est soumis quotidiennement aux violences imposées par une multitude de groupes  rebelles qui font régner la terreur et le chaos.

Selon de représentant de l’ONU dans la région des Grands-Lacs Huang Xia « une évaluation de la situation est nécessaire pour cerner la situation de cette décade afin de mieux comprendre ce qui a marché et pas ». Le mouvement du M23 accusé d’être le premier déstabilisateur de l’est de la RDC, mouvement auquel Kinshasa accuse Kigali de soutenir dans le but de fragiliser la région à des fins de pillage des ressources minières congolaises. Une décade après la signature de cet « accord-cadre » des populations de cette partie du pays vivent dans la désolation absolue avec au quotidien, des tueries, viols, pillages, exode et tout ce qui existe comme exaction.

Malgré la présence des forces multinationales d’interposition des Etats membres de l’EAC (East African Community) des crimes et l’impunité prospèrent et ont encore de beaux jours devant eux, si le paradigme ne change pas.

Pendant ces travaux des échanges ont été houleux entre les délégations congolaises ayant à sa tête le Président Félix Tsisekedi et celle du Rwanda accompagnée par le ministre rwandais des affaires étrangères.

REVITALISER « L’ACCORD-CADRE » LE MAITRE-MOT

Tous les participants sont d’accord qu’après dix ans de la mise sur pied de cet accord les choses n’ont pas réellement bougé, il est temps de ‘’ changer de fusil d’épaule ‘’ pour instaurer la sérénité à l’est de la RDC. Certains participants pensent que ce sommet apportera plus de stabilité à la région, selon eux des « échanges étaient cordiaux et sincères », mais il en demeure des inquiétudes, à Bujumbura les intervenants à cette réunion ont signalé dans le communiqué final. Des signataires appellent à des actions concrètes pas de vaines déclarations qui ont entravé l’exécution de « l’accord-cadre » durant dix ans, afin de permettre la désescalade entre la RDC et le Rwanda. Ils affirment soutenir le processus de Luanda et de Nairobi.

DES SOLUTIONS AFRICAINES AUX PROBLEMES AFRICAINS !

L’Afrique des slogans a encore longue vie, comment expliquer et comprendre l’absence de deux ténors du processus, le Rwanda principal accusé par la RDC et certaines instances internationales de soutien au mouvement rebelle du M23 qui sème la terreur dans l’est du Congo depuis plus d’un an. Le Kenya qui est la tête de la force régionale est africaine d’interposition déployée  en RDC a joué les ‘’kenyans absents ‘’. Selon une source bien informée, il serait en froid avec  Kinshasa depuis le limogeage et le remplacement du commandant en chef de cette force. Allés au couronnement du Roi Charles 3 pendant que la sous-région brûle. Le Dr Jean Mfoulou écrivit dans son essai intitulé « l’OUA triomphe de l’Unité ou des Nationalités ?», de l’OUA à l’UA l’unité africaine n’est qu’une utopie, « quand la maison du voisin brûle je ne suis pas concerné ». Le couronnement du monarque britannique est plus important que les Africains qui meurent des femmes et des enfants violés. C’est le résultat du nationalisme qui est au-dessus de tous les intérêts continentaux.

DES DECLARATIONS A l’AIR DU DÉJÀ VU !

Au sortir de cette réunion qui est considérée comme une réunion pour rien, les représentants présents se sont mis d’accord sur une feuille de route visant à « relancer » l’initiative de paix. Plusieurs étapes sont prévues avec comme préalable une réunion sous la houlette de l’Union Africaine (UA) dès ce mois de mai, ensuite une retraite avec tous les acteurs politiques et diplomatiques, mais aussi les chercheurs qui travaillent sur cet épineux problème.

Une chose est certaine la RDC a compris qu’elle ne peut que compter sur elle-même, une solution miracle venant d’ailleurs n’est qu’illusion, cela étant les autorités de Kinshasa ont opté pour la brillante idée de réactualiser et mettre en scène des forces de défenses qui ont vaincu le M23 il y a dix ans, car elles sont aguerries et expérimentées. « Nul ne peut assurer la sécurité de l’autre » disait un analyste politique.

L’heure n’est pas au découragement, le Président Evariste Ndayishimiye l’hôte de ce sommet, fidèle à sa diplomatie sécuritaire garde espoir, qu’une solution viable et durable sera trouvée afin d’apporter la quiétude à cette partie du continent pour planter les jalons du développement durable.

Par : Arsène Bangweni

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