Commerce- Benedict Oramah annonce un plan de 4 milliards de dollars pour soutenir les économies africaines

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Après avoir décaissé plus de 7 milliards de dollars dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, soutenu le déploiement de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), c’est un nouveau « coup de pouce » aux économies qu’Afreximbank s’apprête à mettre en œuvre. Cette fois pour lutter contre les conséquences économiques de la guerre en Ukraine. Le conseil d’administration de la banque a en effet approuvé, le 31 mars, le lancement d’un programme de financement du commerce destiné « à l’ajustement des pays d’Afrique ». Baptisé « UKAFPA », pour Ukraine Crisis Trade Financing Programme for Africa, ce programme, doté d’un montant de 4 milliards de dollars, vise à mettre en place des lignes de crédit destinées aux économies et entreprises africaines.

Sur un continent qui importe près des deux tiers du blé qu’il consomme, les répercussions sur les pays exposés à la flambée des cours du blé sont tangibles. Notamment parce que 8,3 % du blé provient d’Ukraine et 22 % de Russie, avec laquelle les échanges sont amenés à se compliquer dans un contexte de sanctions lourdes.

Remerciant les États membres et les actionnaires ayant déjà payé leurs souscriptions, Benedict Oramah, n’a pas manqué d’en appeler à ceux « qui n’ont pas agi de manière aussi urgente » à le faire. « Car nous apprendrons, une fois de plus, qu’en période de crise majeure nous ne pouvons compter que sur nos propres institutions pour montrer la voie avant que d’autres ne suivent », a-t-il déclaré.

Stabiliser les recettes d’exportation

Dans le détail, le programme propose plusieurs solutions de financement. Des lignes de crédit « d’accélération des recettes d’exportation » doivent permettre l’achèvement de projets importants en facilitant l’accès aux devises étrangères pour l’importation d’équipements, de technologies et d’expertise.

D’autre part, afin d’aider les pays à faire face aux augmentations soudaines des prix à l’importation – dans l’attente d’un ajustement de la demande intérieure –, l’ajustement des coûts de réorganisation des importations sera financé. Sur le même principe, le programme propose un financement du rachat de pétrole et de métaux pour « refinancer les prêts surdimensionnés » dans le contexte actuel de prix élevés du pétrole et des métaux. Ainsi, plus de trésorerie sera libérée pour répondre à d’autres besoins urgents, comme les importations de produits alimentaires et d’engrais et l’augmentation du coût du service de la dette.

Le programme UKAFPA inclut également la stabilisation des recettes d’exportation des produits de base « pour aider les pays et les entreprises à structurer et à conclure des contrats dérivés aux prix élevés actuels des produits de base et à stabiliser les recettes d’exportation futures ». Le programme propose, enfin, le financement du déficit des recettes touristiques, destiné aux banques centrales des économies dépendantes au tourisme.

15 milliards de demandes de financement

Ce nouveau programme d’Afreximbank est une réponse à l’appel urgent lancé par ses États membres en faveur d’une intervention d’urgence, indique l’institution dans son communiqué rendu public le 6 avril. Selon l’institution panafricaine, les demandes de financement reçues, conformes au programme, dépassent déjà les 15 milliards de dollars.

Au-delà du financement, Afreximbank prévoit de collaborer avec la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), la Commission de l’Union africaine (CUA) et le secrétariat de la Zlecaf pour lancer le groupe de coordination de la chaîne d’approvisionnement intra-africaine, qui permettra l’alignement de la production aux besoins de consommation en veillant à ce que la priorité soit donnée aux produits fabriqués en Afrique, tout en s’appuyant sur le soutien de différentes entités, dans d’autres parties du monde.

De son côté, Macky Sall, qui préside actuellement l’UA, a insisté sur le « rôle majeur » du programme UKAFPA, dans le cadre du « renforcement de la résilience en matière de nutrition et de sécurité alimentaire sur le continent africain ».

 

SOURCE : JEUNE AFRIQUE

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