Afrikamart, start-up du domaine de l’AgriTech, propose une plateforme digitale qui met en relation les agriculteurs ruraux du Sénégal et les commerçants des zones urbaines. C’est une plateforme de distribution de produits frais qui offre également des services de marketing et d’accompagnement. Elle regroupe sur producteurs, détaillants, hôtels, restaurants et supermarchés du pays.
C’est en 2018 que Mignane Diouf a créé Afrikamart, après avoir constaté un manque de communication entre les agriculteurs et le marché. Son frère travaillant dans l’import-export, ils ont constaté la forte demande en produits vivriers sur les marchés étrangers.
« Nous avons importé des légumes du Maroc et nous nous sommes demandé pourquoi il était plus facile d’importer de grandes quantités de fruits et légumes du Maroc que de se procurer ces produits au Sénégal », a-t-il confié sur How We Made It In Africa.
D’après lui, les deux extrémités (agriculteurs-marché) de la chaîne de valeur sont sur-fragmentées, ce qui rend la synchronisation difficile. Ce problème est aggravé par le mauvais état des routes et la logistique défaillante, entraînant la perte d’une grande quantité de produits. En mettant la technologie au service de l’agriculture locale, Afrikamart joue le rôle d’intermédiaire entre les deux parties prenantes pour limiter les pertes après récoltes.
La start-up dispose de plusieurs canaux d’acquisition pour les fournisseurs. Elle recrute les agriculteurs sur le terrain avec ses agents présents dans les zones rurales pour faire sa promotion dans les communautés. Elle s’associe également à des magasins qui fournissent aux agriculteurs des intrants, des outils ou des services liés à l’agriculture.
Le secteur étant très concurrentiel, Afrikamart doit faire face aux distributeurs agroalimentaires informels comme les vendeurs ambulants, les grossistes et les semi-grossistes. Pour se démarquer, la start-up organise la chaîne d’approvisionnement avec un catalogue de produits. De ce fait, elle peut facilement s’adresser à tous les segments de clientèle, du supermarché au vendeur informel.
Autre défi important, établir la confiance avec les agriculteurs. En effet, beaucoup d’entre eux se méfient de tout ce qui sort des sentiers battus dans le domaine.
« Nous encourageons la transparence et l’attention dans les relations que nous construisons avec eux, à travers nos processus, notre communication, nos applications et nos agents », a ajouté Mignane Diouf.
Malgré les difficultés, Afrikamart a réussi à se frayer un chemin dans la Supply Chain au Sénégal. À ce jour, la start-up livre jusqu’à 8 000 kg de produits frais par jour, travaille avec plus de 600 agriculteurs et a créé plus de 200 emplois indirects. Des chiffres prometteurs qui la motivent à poursuivre son ambition d’atteindre toute la sous-région Afrique de l’Ouest.
Source: agenceecofin.com
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