Les six pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ont levé, en 2020 à Paris, 3,8 milliards d’euros. Des fonds destinés à réaliser douze grands projets de construction de routes, de ports secs ou encore d’interconnexion Internet par la fibre optique. Objectif : accélérer l’intégration sous-régionale. Huit de ces douze projets ont réellement démarré, selon le point fait récemment à Brazzaville par le comité de suivi. Mais, ils n’avancent pas tous au même rythme.
De notre correspondant à Brazzaville,
À la place de la gare routière située en face du marché Plateau des 15 ans, dans le quatrième arrondissement de Brazzaville, les flaques d’eau laissées par la pluie de la veille sont visibles partout. Au volant de sa voiture, Gilmart, un chauffeur de 47 ans, s’apprête à prendre la route de Dolisie dans le sud.
Après Dolisie, il doit emprunter une voie d’intégration de 200 kilomètres jusqu’à la localité de Ngongo à la frontière du Gabon. Les travaux d’aménagement de ce tronçon s’exécutent depuis un bon moment.
« Le goudron s’est arrêté à 40 kilomètres de Dolisie. De l’autre côté, c’est dégradant : il y a des mares d’eau et des bourbiers. Ce n’est pas du tout bon. Pour relier 200 kilomètres jusqu’à Ngongo, il faut faire même 15 heures de temps », relève Gilmart.
Un avancement inégal des projets intégrateurs
Cette route décrite par Gilmart, bénéficiant d’un financement de la Banque africaine de développement (BAD) fait partie des 12 projets intégrateurs de la Cemac. Gilmart demande aux autorités d’accélérer les travaux.
« Qu’elles finissent la route pour qu’on soit bien comme quand nous allons de Brazzaville à Dolisie. Auparavant, de Dolisie à Ngongo (à la frontière du Gabon) on payait 15 000 francs CFA [environ 23 euros, NDLR]. Désormais c’est 25 à 30 000 francs CFA [près de 46 euros] que les passagers paient, parce que la route n’est vraiment pas bonne », se désole le conducteur.
En revanche, le projet intégrateur de construction de l’école Inter-États, spécialisée des technologies, entre le Congo et le Cameroun, avance comme souhaité, selon le professeur Michel-Cyr Djiena Wembou, secrétaire permanent du Programme de réformes économiques et financières de la Cemac.
« Le campus du Cameroun est construit à 75%. Il reste l’équipement. Le campus de Ouesso (côté congolais), où j’ai été dernièrement, nous avons le terrain et les travaux ont commencé. Nous devons les achever. Nous avons trouvé un partenaire qui doit livrer pour 2,5 millions de dollars en équipements de pointe. Parce qu’il ne s’agit pas d’avoir une école, mais il faut aussi avoir les équipements pour former les spécialistes », affirme M. Djiena Wembou.
70 % des projets démarrés
À l’avenir, de nombreux profils sortiront de cette école. « Nous avons besoin, pas seulement des docteurs, mais aussi de vrais plombiers, de vrais serruriers et de vrais spécialistes des questions pétrolières sur le terrain », indique-t-il.
70% des projets intégrateurs de la CEMAC présentés à la table ronde de Paris en 2020 ont effectivement démarré, estime Jean-Baptiste Ondaye, ministre congolais des Finances.
Source – RFI
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