Voici comment François-Henri Pinault a construit sa fortune et dépense son argent

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François-Henri Pinault, fils de l’homme d’affaires François Pinault, est à la tête d’un des plus grands empires du luxe. C’est le patron du groupe Kering, qui compte de nombreuses marques prestigieuses dans son portefeuille, dont Gucci, Saint Laurent, Bottega Veneta ou encore Balenciaga et Boucheron. Le dirigeant d’entreprise a bénéficié des activités de son père et pris sa succession pour devenir un homme d’affaires influent, chargé par le président de la République, Emmanuel Macron, de mobiliser l’industrie de la mode pour améliorer son impact sur l’environnement en mai 2019.

Dans la carrière de François-Henri Pinault, l’année 2003 marque un tournant. Il a alors 40 ans et prend la présidence de la holding familiale Artémis. Son père lui cède aussi son poste de vice-président du conseil de surveillance de Pinault-Printemps-Redoute (PPR), ancien nom de Kering. Deux ans plus tard, en mars 2005, il prend les rênes du groupe de luxe en devenant PDG. La fortune de son père, dont François-Henri Pinault profite déjà et dont il héritera avec son frère et sa soeur, serait la troisième plus grande de France, selon Bloomberg, derrière celles du patron de LVMH, Bernard Arnault, et de l’héritière de l’Oréal Françoise Bettencourt Meyers.

Elle est estimée à 44,2 milliards de dollars par l’agence financière, au 2 octobre 2020, soit 37,8 milliards d’euros. Le magazine Challenges évaluait quant à lui la richesse professionnelle (hors biens personnels) de François Pinault et sa famille à 32 milliards d’euros en juillet 2020, ce qui en fait la cinquième fortune de France.

Voici comment son fils, François-Henri Pinault, aujourd’hui âgé de 58 ans, est devenu un patron influent. Et comment l’homme d’affaires, marié à l’actrice américano-mexicaine Salma Hayek depuis 2009, a construit et dépense sa fortune.

Diplômé d’HEC en 1985, François-Henri Pinault a commencé sa carrière au sein du groupe familial Pinault Distribution, spécialisé dans l’importation et la distribution de bois.

Jpbazard/Wikimedia Commons

Il a fini directeur général du groupe en 1990, avant de devenir trois ans plus tard président de la société CFAO (Corporation For Africa & Overseas), spécialisée dans la distribution de nombreux produits (automobile, médicaments, télécom…), essentiellement en Afrique.

En 1997, l’homme d’affaires devient le patron de la Fnac.

Babsy/ Wikimedia Commons

Il lance la même année le site Fnac.com. En 2000, François-Henri Pinault quitte la Fnac pour devenir directeur général adjoint du groupe PPR, en charge du commerce électronique.

François-Henri Pinault est depuis 2005 à la tête du groupe fondé par son père en 1962, renommé Kering en 2013. Entrée en Bourse en 1988, la société fait partie du CAC 40 depuis 1995.

François-Henri Pinault (à gauche) et son père François Pinault (à droite).  S. Plaine/ Wikimedia Commons

Pinault-Printemps-Redoute (devenu Kering) a opéré un virage vers le luxe en 1999, avec le rachat des marques Gucci et Yves Saint Laurent.

Boutique Gucci à Sydney, en Australie. Sardaka/ Wikimedia Commons

Le groupe a aussi racheté, au début des années 2000, le joaillier Boucheron, le maroquinier Bottega Veneta ou encore la marque Balenciaga. Et il a noué des partenariats avec les stylistes Stella McCartney et Alexander McQueen.

La société a par ailleurs réalisé de nombreuses cessions, dont le distributeur de matériel électrique Rexel en 2004, le spécialiste de l’ameublement Conforama en 2010, la Fnac en 2013 et La Redoute en 2014.

En 2017, le groupe se désengage de Puma en cédant 70% des parts de la marque de sport, pour mieux se concentrer sur le luxe. Kering met fin à son partenariat avec Stella McCartney l’année suivante.

Siège social de Puma, en Bavière, en Allemagne.  Aarp65/ Wikimedia Commons

La famille Pinault reste toutefois le premier actionnaire de l’équipementier sportif Puma, via sa holding Artémis.

Kering a réalisé un chiffre d’affaires de près de 15,9 Mds€ en 2019, pour 2,3 Mds€ de bénéfices.

Un magasin Saint Laurent à Hong Kong. Leitonmahillo/ Wikimedia Commons

Le groupe, qui emploie près de 31 000 collaborateurs dans le monde, tire près d’un tiers de ses revenus de l’Europe et 34% de l’Asie et Océanie (hors Japon). La marque Gucci, en forte croissance ces dernières années, représente à elle seule 63% du chiffre d’affaires, et Saint Laurent 13%.

François-Henri Pinault touchait une rémunération fixe de 1,2 M€ depuis 2017. Mais le PDG de Kering a indiqué en avril 2020 qu’il allait réduire de 25% son salaire entre avril et décembre, en raison de ‘l’impact économique’ de la pandémie de Covid-19.

François-Henri Pinault, en janvier 2020. David Crotty/Patrick McMullan via Getty Images

La rémunération fixe de l’homme d’affaires s’établissant depuis 2017 à 1,2 million d’euros, il touchera donc 960 000 euros en 2020. François-Henri Pinault a également renoncé à sa rémunération variable au titre de cet exercice. Pour l’année 2019, elle s’était élevée à 947 000 euros, après 1,9 million d’euros au titre de 2018.

Le groupe Kering a subi une chute de 30% de son chiffre d’affaires au premier semestre 2020, tandis que son résultat net a plongé de 53%.

Outre Kering, la famille possède de nombreuses autres sociétés via sa holding Artémis, dont François-Henri Pinault est co-gestionnaire avec son père. Parmi elles, figure la prestigieuse maison de vente aux enchères Christie’s.

Bâtiment de la maison Christie’s à paris, avenue de Matignon. Tilo/Wikimedia Commons

On retrouve aussi la société Pinault Collection, chargée de gérer et valoriser les milliers d’oeuvres d’art, essentiellement modernes et contemporaines, de la famille Pinault.

Le palais Grassi, à Venise, propriété de la famille Pinault et qui abrite la collection d’art moderne et contemporain de François Pinault.  Jean-Pierre Dalbéra/ Wikimedia Commons

La collection Pinault est notamment exposée dans deux lieux à Venise : au palais Grassi, propriété de la famille Pinault, ainsi qu’au musée de la Punta della Dogana. La famille a aussi obtenu la concession de la Bourse de Commerce de Paris pour y installer sa fondation d’art contemporain en 2021.

La holding Artémis détient aussi depuis 2015 la compagnie de croisières de luxe le Ponant, qui compte 11 navires.

Le Bougainville, navire de croisière de la compagnie le Ponant. Jean-Christophe Monnard/ Wikimedia Commons

La famille Pinault possède en outre plusieurs vignobles prestigieux : Château Latour dans le Médoc, Château Siaurac dans le Bordelais, Domaine d’Eugénie et le Clos de Tart en Bourgogne, ou encore Château-Grillet dans la Vallée du Rhône.

Le domaine de Château Latour à Pauillac, en Gironde. BillBl/ Wikimedia Commons

Et elle est propriétaire de l’hebdomadaire Le Point depuis 1997, toujours via sa holding Artémis.

Albane Guichard/ Business Insider France

Artémis est également propriétaire du Stade rennais. Le club de football, vainqueur de la Coupe de France en 2019, a été acquis en 1998 par la famille Pinault.

Le Roazhon Park de l’équipe de Rennes. Wikimedia Commons/Kuso

François Pinault, le père de François-Henri, possède trois hôtels particuliers à Paris, dont le Clermont-Tonnerre, acquis pour la somme de 52 M€. Il a aussi une villa à Saint-Tropez et une autre à Dinard, en Bretagne.

Hôtel de Clermont-Tonnerre, rue du Bac, dans le 7e arrondissement de Paris.  Thesupermat/ Wikimedia Commons

En juin 2017, Artémis a lancé Red River West, un fonds d’investissement destiné à soutenir les startups françaises, notamment outre-Atlantique. Doté initialement de 100 M€, il ambitionnait de lever jusqu’à 250 M€.

Brut fait partie des startups financées par Red River West. Capture d’écran du site Brut le 2 octobre 2020.

Brut a levé 40 millions de dollars en 2019 pour se développer aux Etats-Unis, notamment auprès de Red River West.

Le 15 avril 2019, le jour de l’incendie de Notre-Dame de Paris, la famille Pinault annonce une donation de 100 M€, via sa holding Artémis, pour participer à l’effort de reconstruction de la cathédrale.

L’incendie de Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019 Wikimedia Commons/Marind/CC

Elle a concrétisé sa promesse de don début octobre 2019, en signant une convention avec l’archevêque de Paris, monseigneur Michel Aupetit.

Des affaires d’évasion fiscale ont toutefois écorné l’image du groupe Kering et de la famille Pinault. L’entreprise de luxe aurait soustrait aux fisc français, britannique et surtout italien jusqu’à 2,5 Mds€ d’impôts depuis 2002, selon Mediapart.

François-Henri Pinault et son père François en juillet 2016. S. Plaine/ Wikimedia Commons

Le géant français du luxe a finalement conclu un accord avec le fisc italien en mai 2019 pour un redressement fiscal au montant record de 1,25 milliard d’euros, dans le cadre d’une procédure concernant sa marque Gucci.

Source: businessinsider.fr

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