Informatique-TÉMOIGNAGE : Ancien chauffeur de taxi au Soudan, je suis devenu développeur web en France

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« Je travaillais au Soudan comme chauffeur, rien à voir avec l’informatique. Je n’avais jamais touché un ordinateur. Après quatre ans en France, je viens d’être embauché en tant que développeur en alternance chez Wind my Roof depuis janvier 2022. » (DR)
Publié le 15 avr. 2022 à 7:00Mis à jour le 15 avr. 2022 à 10:34

« Dès mon arrivée, en 2018, mon premier objectif était d’apprendre le français. Ce que j’ai fait au sein d’associations et à l’Université Paris-Est-Créteil (dans le cadre du programme Passerelle au DELCIFE).

J’ai validé un niveau intermédiaire (B1) me permettant de poursuivre mes études ici en France. Un ami de l’université m’a parlé de l’école Simplon, un organisme qui propose des formations gratuites aux métiers techniques du numérique. Lui avait suivi la formation pour devenir développeur web.

En Erythrée, nous n’avons même pas internet, c’est un pays fermé. Et avant d’arriver en France, j’ai vécu deux ans au Soudan, où je travaillais comme chauffeur de taxi… domaine très éloigné de l’informatique !

« J’ai découvert Internet en France »

La première fois que j’ai touché un ordinateur, en fait, c’était en France. La plupart des démarches administratives se font ici en ligne. Je n’avais pas d’autres choix que d’apprendre à l’utiliser. Et j’ai compris que les outils informatiques pouvaient offrir de nombreuses possibilités… Je me suis autoformé pour mieux maîtriser les outils numériques, et de fil en aiguille, j’ai approfondi mes recherches sur le développement web et ces débouchés

A partir de là, j’ai commencé à envisager cette voie de manière professionnelle et j’ai postulé chez Simplon. Le 14 octobre 2020, j’ai reçu la bonne nouvelle d’être sélectionné pour passer des entretiens du parcours Welcode*, destiné à l’intégration des personnes réfugié.es.

J’ai alors débuté la formation de « développeur web et web mobile », en décembre 2020, pour une durée de sept mois.

Au programme : cours de français avec l’Alliance Française, accompagnement du projet professionnel et ateliers d’insertion professionnelle, dans lesquels on a appris à se mettre en valeur dans le cadre d’entretiens professionnels. La plupart d’entre nous pensaient ne pas avoir d’expériences : ces exercices nous ont permis de prendre conscience de la qualité et de la richesse de nos parcours, on a vraiment compris que l’on peut travailler et s’intégrer dans le marché du travail – comme tout le monde.

JavaScript, front-end et back-end

Sur le plan purement technique, je me suis progressivement perfectionné sur JavaScript, que j’avais commencé déjà à apprendre par moi-même avec d’autres langages comme SQL. Ce travail en autodidacte m’a beaucoup aidé. Mais grâce à ma formation, j’ai pu développer des compétences encore différentes de développeur « front-end » et « back-end ».

En vrai passionné que je suis devenu, j’ai continué à me former. En septembre 2021, j’ai commencé une nouvelle formation chez Simplon pour devenir (aussi) « concepteur développeur d’applications » en alternance (trois semaines en entreprise et un semaine en formation à Montreuil) – le tout pendant un an. Je fais mon alternance depuis janvier 2022 dans la start-up Wind my Roof, spécialisée dans le mix d’énergies vertes (éolien et solaire).

« Plus on en fait, plus on est à l’aise »

Mon projet futur est de compléter encore mes expériences professionnelles dans le domaine de la tech pour devenir développeur web complet et intégrer une équipe dans laquelle je pourrais m’épanouir et continuer d’apprendre au fil de ma carrière (même après mon alternance).

Quand on pense au métier de développeur web, ça nous semble difficile. En réalité, c’est surtout une question de pratique : plus on en fait, plus on est à l’aise, et plus on peut développer des projets.

Source: Start les Echos

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