RWANDA : INVESTISSEMENT – Au Rwanda, une moisson record de 3,7 milliards de dollars en 2021

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Inédit. Le Rwanda enregistre 3,7 milliards de dollars d’investissements directs étrangers et nationaux en 2021, contre 1,3 milliard de dollars l’an dernier, soit une hausse d’environ 185%, selon les derniers chiffres de la Rwanda Development Board (RDB) publiés mardi 5 avril. C’est un niveau jamais atteint pour ce pays enclavé d’Afrique de l’Est aux 12,7 millions d’habitants.

« La performance de 2021 démontre les gains de nos efforts de relance économique. En termes d’investissements enregistrés, non seulement nous avons dépassé nos chiffres d’avant la pandémie, mais nous avons également enregistré l’enregistrement d’investissement le plus élevé à ce jour », a déclaré Clare Akamanzi, CEO du RDB. Avant la crise en 2019 en effet, les investissements s’élevaient à 2,46 milliards de dollars. Cette avocate et femme d’affaires rwandaise souligne d’ailleurs le contexte d’une telle performance : « réaliser cet exploit contre toute attente de la pandémie qui a eu un impact négatif sur l’économie mondiale est un signe de la confiance continue des investisseurs dans le Rwanda, tant par les investisseurs locaux qu’étranger ».

Construction, immobilier et Industrie, les secteurs phares

Les autorités rwandaises -qui, soulignons-le, commémorent ce jeudi 7 avril le génocide des Tutsis- justifient ces résultats par les nombreux projets d’envergure en cours tels que le Vision City de Kigali (le plus grand projet de logements résidentiels jamais réalisé dans le pays), le Kigali Golf Resorts & Villas (un complexe de golf et de villas dans la capitale) ou encore le projet de fabrication locale de véhicules électriques. Pour davantage motiver les investisseurs après une année 2020 mondialement catastrophique en raison de la pandémie, l’Etat a intégré à sa stratégie de relance économique des incitations fiscales attractives pour les investisseurs dans trois secteurs, à savoir la construction, l’immobilier et la fabrication y compris l’agro-industrie. Ainsi, ces secteurs se sont accaparé 72% des 3,7 milliards de dollars investis l’an dernier, selon le RDB. Les autres investissements ont ciblé l’agriculture, les services financiers et d’assurance, l’énergie, la santé, les TIC, mais aussi l’hébergement et la restauration.

En termes d’impact, les autorités rwandaises s’attendent non seulement à ce que ces investissements permettent au pays de poursuivre sa transformation économique, mais aussi créent près de 48 700 emplois, alors que le taux de chômage reste globalement au-dessus de 20%.

Des stratégies out of the box

Créé en 2009 pour stimuler le développement économique national par la promotion de l’investissement afin d’en une destination privilégiée pour les affaires, le RDB est une véritable arme de progrès pour l’Etat rwandais. L’institution a été dernière plusieurs initiatives marquantes la surprenante stratégie « Visit Rwanda ». Tantôt critiquée, tantôt applaudie, cette dernière a notamment donné lieu à des accords avec les célèbres clubs de football britannique et français Arsenal et Paris Saint Germain (PSG) en 2019 et 2020 -respectivement de 30 millions de livres sterling et environ 10 millions d’euros, afin de booster le tourisme. D’ailleurs pour l’année 2021, le RDB présente également des revenus touristiques en hausse de 25% en glissement annuel à 164 millions de dollars en 2021 pour 512 000 visiteurs. Des chiffres notamment portés par les événements sportifs organisés dans le pays l’an dernier, les revenus du MICE ayant bondi de 131% à 12,5 millions de dollars.

A l’automne 2020, alors que la crise Covid battait son plein paralysant l’économie mondiale, Paul Kagamé surprend à nouveau et fait appel à deux Africains pour renforcer le conseil d’administration du RDB : l’économiste ivoirien Eric Kacou qui était notamment à l’œuvre de la stratégie du miracle économique rwandais et le financier gabonais Liban Soleman, proche du président Ali Bongo Ondimba. C’est notamment après cela qu’on a vu arriver le célèbre Tidjane Thiam à la présidence du Kigali International Financial Center (KIFC), entité aussi importante le KDB qui rentrent toutes les deux dans la vision stratégique de développement du pays.

Affermir « une des économies les plus compétitives au monde »

Avec dans son pipeline d’autres projets d’envergure comme le Kigali Innovative City, le RDB prévoit de poursuivre cette lancée dynamique d’investissement en 2022, d’autant que le monde retrouve progressivement le rythme de vie d’avant-Covid. Clare Akamanzi en tout cas affiche une détermination ferme :

« Nous nous engageons à faire en sorte que le Rwanda reste l’une des économies les plus compétitives d’Afrique et du monde. »

 

SOURCE : AFRIQUE LA TRIBUNE

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