Un rapport publié par l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) indique que l’industrie pétrolière du Nigeria a enregistré un manque à gagner de 5 milliards de dollars en 2020. Ceci, en raison des objectifs de production qui devraient être atteints en cette année-là, mais qui ont été reportés à une date ultérieure pour différentes raisons. Celles-ci sont liées aux conditions difficiles du marché, à la sécurité et à des dysfonctionnements techniques et opérationnels.
Une nouvelle qui intervient dans un contexte où le pays ne parvient pas à maintenir un niveau de production constant, depuis les deux dernières années.
Le document estime que c’est environ 73 millions de barils de pétrole brut que le Nigeria aurait pu produire et exporter sur la période, ce qui correspond à 200 000 barils par jour.
Pour Ayodele Oni, expert en droit de l’énergie chez Bloomfield, cette performance ternit les perspectives du Nigeria en matière économique et explique en grande partie les difficultés du pays à améliorer sa production nationale et tirer des profits optimaux de ses réserves.
« Cela rend caducs les plans budgétaires du Nigeria en termes de revenus. Le pays devra davantage emprunter et le gouvernement ne sera pas en mesure de faire certaines des choses qu’il a prévu de faire », a-t-il expliqué. Et de prévenir qu’un potentiel ralentissement des investissements budgétaires du gouvernement entraînera un impact significatif sur la situation économique de la fédération. A cela s’ajoutent les pertes considérables déjà subies par le pays, en raison des vols de pétrole brut qui se sont multipliés ces derniers mois.
Selon l’économiste Austin Nweze, le Nigeria devrait anticiper la possible baisse de revenus en envisageant les possibilités de rehausser la production nationale dans les meilleurs délais. Une option qui permettrait au pays de répondre à une demande croissante, tout en maintenant une certaine crédibilité vis-à-vis de ses clients, et aussi ses parts de marché.
Notons qu’une stratégie dans ce sens est déjà en cours de développement. Ces dernières semaines, le Nigeria a signé des accords gaziers avec l’Union européenne et l’Italie notamment, pour répondre aux besoins énergétiques européens, dans le contexte de la guerre en Ukraine.
Le pays travaille aussi à accélérer la mise en œuvre du gazoduc Nigeria-Maroc. Les fonds utiles à la mise en œuvre de l’infrastructure sont en cours de mobilisation.
Abdel-Latif Boureima
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