Assurance: Le patron de la banque JPMorgan, Jamie Dimon, se prépare à un « ouragan »

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Anxiogène. C’est ainsi que le cabinet Aurel BGC qualifie le discours tenu par les patrons des grandes banques américaines réunis lors d’une conférence financière à New York, mercredi. Usant de la métaphore météorologique, un grand classique dans la prévision économique, le PDG de la puissante JPMorgan Chase, Jamie Dimon, a révélé qu’il préparait son établissement à faire face à l’« ouragan » économique qui arrive et conseille à tous les investisseurs de faire de même. « En ce moment, c’est plutôt ensoleillé, les choses vont bien. Tout le monde pense que la Fed peut gérer la situation. Mais cet ouragan est juste là, en bas de la route, il vient vers nous. Nous ne savons simplement pas s’il s’agit d’un ouragan mineur ou de Sandy » – qui a frappé les Etats-Unis en 2012 -, a-t-il lancé, avant d’ajouter qu’il se montrera « très conservateur dans la gestion de son bilan. »

Nouveau cycle

Le banquier s’inquiète doublement de l’envolée des prix des matières premières, exacerbée par la guerre en Ukraine, et du dégonflement de la taille du bilan de la Réserve fédérale. L’institution monétaire a lancé son quantitative tightening le 1er juin, au rythme de 47,5 milliards de dollars par mois. Le montant doublera à partir de septembre, pour s’élever à 95 milliards. « Nous n’avons jamais connu de quantitative tightening d’une telle ampleur, nous sommes face à quelque chose qui pourrait faire l’objet de livres d’histoire pendant 50 ans », a déclaré Jamie Dimon. Pour lui, certains aspects de l’assouplissement quantitatif « se sont retournés » contre la Fed, dont les taux négatifs, qu’il a qualifiés d’« énorme erreur ». La Fed n’a donc pas d’autre chose que de retirer le trop plein de liquidités, afin d’arrêter la spéculation et de permettre un atterrissage du prix des maisons.

« Combien de temps ? »

Le patron de Wells Fargo, Charles Scharf, a, lui aussi, émis un avis de gros temps. « Le scénario d’un atterrissage en douceur est… extrêmement difficile à tenir dans l’environnement dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui », a déclaré le dirigeant de la quatrième banque américaine. Si l’économie est restée robuste, « la question est de savoir combien de temps cela durera » alors que la Fed relève ses taux pour éteindre « l’incendie » provoqué par l’inflation. « Nous nous attendons à ce que les consommateurs, et en fin de compte les entreprises, s’affaiblissent, ce qui fait partie des objectifs de la Fed, mais, espérons-le, de manière constructive », prophétise Charles Scharf. Serait-il temps de s’affoler ? « Ce changement de paradigme entraînera un nouveau cycle, car il y a longtemps que nous n’avons pas eu à réfléchir à ce qu’est le monde avec des taux d’intérêt réels, un coût réel du capital, qui distinguera les entreprises gagnantes des perdantes », a déclaré Ted Pick, co-président de Morgan Stanley. Néanmoins, la branche de trading de l’établissement pourrait bénéficier de la volatilité des marchés alors que les clients réallouent leurs portefeuilles. Il n’y a guère que Brian Moynihan, le directeur général de Bank of America, qui a adopté un ton plus optimiste. Il a salué la robustesse des dépenses de consommation, dans un contexte de taux de chômage faible et d’augmentation des salaires.

Source : Agence Ecofin

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