Après un démarrage lent à Qatar 2022, les cinq représentants de l’Afrique ont livré la meilleure Coupe du monde de l’histoire du continent.
Un record de sept victoires en phase de groupe – les cinq équipes ayant remporté au moins un match – a suffi à propulser deux équipes, le Maroc et le Sénégal, le champion d’Afrique, à une phase à élimination directe pour la deuxième fois seulement, et la première depuis 2014.
Les Lions de l’Atlas sont devenus la première équipe africaine à atteindre les demi-finales. Mais les Marocains ont été finalement défaits par la France, le champion du monde en 2018.
Après avoir fait sa pire Coupe du monde il y a tout juste quatre ans, en n’atteignant pas le deuxième tour pour la première fois depuis 1982, l’Afrique a rebondi de manière spectaculaire.
Alors, qu’est-ce que le continent a appris exactement de Qatar 2022 ?
Le miracle du Maroc

C’est l’histoire africaine de la Coupe du monde : le Maroc, un outsider, a failli aller jusqu’au bout. Les Marocains ont terminé en tête de leur groupe en battant la Belgique et le Canada avant de se débarrasser de l’Espagne et du Portugal pour, finalement, atteindre le dernier carré.
Nommé en août dernier, l’entraîneur Walid Regragui a rappelé des exclus, a fait appel à des jeunes et a cultivé un esprit qui a fait des Lions de l’Atlas l’une des quatre meilleures équipes du monde.
“Nous sommes beaucoup plus qu’une famille, davantage un club qu’une équipe nationale, a déclaré Regragui. Je pense que c’est ce qui nous a donné cette grande force.”
“Le monde entier est fier de cette équipe marocaine. Nous avons montré de l’envie, nous avons joué dur et nous avons donné une bonne image du Maroc et du football africain”, a-t-il ajouté.
Avant le parcours sensationnel du Maroc, l’Afrique – qui a officiellement terminé quatrième – n’avait jamais dépassé les quarts de finale. Seuls le Cameroun (1990), le Sénégal (2002) et le Ghana (2010) avaient atteint ce stade de la compétition.
Une nette avancée pour les femmes arbitres

Pour la première fois dans l’histoire de la Coupe du monde, trois femmes figuraient parmi les 36 sélectionnées pour faire partie de l’élite des arbitres, trois autres faisant office d’arbitres assistantes.
La Rwandaise Salima Mukansanga, la Française Stéphanie Frappart et la Japonaise Yoshimi Yamashita ont été les pionnières de l’arbitrage, même si seule Mme Frappart est la première femme à avoir dirigé un match.
Néanmoins, Mukansanga a écrit sa propre page d’histoire en devenant la première femme quatrième arbitre d’une Coupe du monde masculine lors de la victoire de la France sur l’Australie, 4-1, avant de s’occuper de trois autres matchs, dont deux contre la Tunisie.
Après avoir été la première femme à arbitrer un match de football de la Coupe d’Afrique masculine en janvier dernier, la Rwandaise âgée de 34 ans est une source d’inspiration supplémentaire pour la prochaine génération d’officiels africains. La FIFA affirme qu’elle sélectionne les meilleurs arbitres sans distinction de sexe.
“Cela signifie que vous allez ouvrir les portes à d’autres femmes, notamment en Afrique”, a déclaré Mme Mukansanga, ajoutant : “Les opportunités sont là, il ne tient qu’à nous de les saisir.”
L’Afrique tue à nouveau les géants

L’Afrique n’est pas étrangère à l’élimination des champions en titre, le Cameroun et le Sénégal ayant battu l’Argentine et la France en 1990 et 2002 respectivement, mais un tel exploit remontait à une vingtaine d’années.
Cette fois-ci, la Tunisie s’est assurée que son élimination précoce se termine sur une note positive. Elle a assommé une équipe française affaiblie, grâce à un but du vétéran Wabhi Khazri.
“Bien sûr, nous sommes déçus d’être éliminés, parce que nous n’avons pas fait assez lors des deux premiers matchs. Mais nous avons rendu le peuple tunisien fier”, a déclaré le capitaine de la Tunisie après la rencontre.
Ce choc tellurique a été suivi d’un autre, puisque le Cameroun est devenu la première équipe africaine à battre le Brésil, quintuple champion et favori de la compétition, en Coupe du monde.
Le but de Vincent Aboubakar à la 93e minute n’a pas suffi à maintenir les Lions indomptables au Qatar, comme pour les Tunisiens, mais il a livré un message lourd de sens sur l’état du jeu africain.
“Je ne me suis même pas rendu compte que c’était une victoire historique, a réagi le sélectionneur national du Cameroun, Rigobert Song. Mes joueurs doivent être félicités, ils ont montré qu’ils auraient pu faire mieux. Nous allons continuer à travailler pour nous améliorer.”
Soutien au Moyen-Orient

Des supporters marocains brandissent une réplique de la Coupe du monde lors de leur campagne historique au Qatar.
Les équipes nord-africaines du continent ont bénéficié d’un soutien massif au Qatar, où se trouvent déjà d’importantes communautés marocaines et tunisiennes…
Après le match d’ouverture de la Tunisie, un match nul contre le Danemark, 0-0, le sélectionneur Jalel Kadri s’est réjoui de ce soutien.
“Le facteur fan a été très positif pour nous, il nous a donné un grand élan mental”, a-t-il déclaré.
Néanmoins, ce sont finalement les supporters marocains qui ont fait la plus grande impression, après les légions de fans des champions argentins, les plus suivis.
Des dizaines de milliers de personnes sont joyeusement descendues au Qatar pour voir les Lions de l’Atlas aller plus loin dans la Coupe du monde qu’aucune autre équipe africaine ou arabe auparavant.
“C’est une nuit dont je parlerai à mes enfants et petits-enfants”, a déclaré à la BBC Soufiane Megrini, un supporter qui venait d’assister à la victoire en quart de finale contre le Portugal.
Le recrutement du Ghana ne porte pas encore ses fruits

Le défenseur ghanéen Mohammed Salisu marque, lors de la victoire des Black Stars sur la Corée du Sud, 3-2.
Le Ghana s’est qualifié pour le tournoi en battant le Nigeria lors des barrages de la Coupe du monde, mais il était clair qu’il avait besoin de plus de qualité avant la Coupe du monde.
Avec le directeur technique Chris Hughton, les dirigeants du football au Ghana ont donc entrepris de persuader des joueurs d’origine ghanéenne de se joindre au projet. Les défenseurs Mohammed Salisu et Tariq Lamptey, ainsi que l’attaquant Inaki Williams sont parmi les nouveaux venus.
Le recrutement de joueurs ayant la double nationalité après la qualification pour la Coupe du monde a soulevé des questions au Ghana, avant et après la phase finale, surtout avec l’élimination des Black Stars en phase de groupes – même s’ils ont au moins pris leur revanche sur leurs adversaires de 2010 en aidant à éliminer l’Uruguay.
“Le football est beau, parfois il est laid – c’était laid pour nous aujourd’hui. Je suis sûr que nous allons en tirer des leçons”, a déclaré l’entraîneur Otto Addo après cette coûteuse défaite.
Pourtant, Addo n’a pas tardé à démissionner en laissant derrière lui une équipe de la Coupe du monde bâtie pour l’avenir avec 12 joueurs âgés de 23 ans ou moins – dont Lamptey, de Brighton & Hove Albion, et l’attaquant Antoine Semenyo, de Bristol City.
Il n’y a pas de meilleur joueur que Mohammed Kudus, âgé de 22 ans, l’un des jeunes les plus remarquables d’Afrique. Le milieu de terrain offensif a brillé. Il a marqué deux buts lors de la seule victoire du Ghana.
Un manque de profondeur coûteux pour les champions d’Afrique

Le Sénégal a subi un coup dur lorsque son attaquant vedette, Sadio Mané, désigné deuxième meilleur footballeur du monde il y a deux mois, a dû déclarer forfait à cause d’une blessure, à la veille de la phase finale.
Les plans soigneusement élaborés par Aliou Cissé s’en sont trouvés bouleversés, car le sélectionneur n’avait manifestement pas un remplaçant de niveau comparable avec celui de Mané, malgré les efforts d’Ismaila Sarr, auteur d’un doublé, de Bouna Dia et d’Iliman Ndiaye, à suivre de près.
Mais sans Idrissa Gana Gueye (Everton), suspendu, et Cheikhou Kouyaté, blessé en phase de groupes, les Lions du Sénégal ont eu du mal à contenir l’Angleterre et se sont inclinés.
“Dans tous les pays d’Afrique, il existe une véritable politique sportive. Nous devons continuer dans cette voie si nous voulons gagner ces tournois”, a déclaré Cissé après son élimination aux huitièmes de finale.
Ayant été plus loin que jamais, la confiance continentale recueillie au Qatar a incité l’entraîneur du Maroc, Walid Regragui, à dire qu’un premier titre mondial sera décroché par une équipe africaine dans moins de deux décennies.
Source: bbc
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