« Je suis un maçon, mais dans tous les chantiers où j’évolue on a toujours une difficulté à propos du ciment. Le prix du produit n’est plus le même. Là même, nos patrons ont des difficultés pour achever les chantiers. Et par rapport aux devis, nous sommes bloqués », se plaint Jonas Mbemba, un ouvrier de 50 ans.
« Personne ne peut s’engager à acheter le ciment à 4 000 ou 5 000 francs CFA. C’est trop (cher). Les patrons nous font attendre. Nous sommes à la maison alors que nous vivons au jour le jour. Ce que je peux demander aux autorités, c’est de revoir ce prix du ciment », se lamente un autre ouvrier sous couvert d’anonymat.
« On ne peut pas comprendre que le prix puisse galoper de cette façon »
Mermans Babounga de l’Observatoire congolais des droits des consommateurs juge la situation insupportable. « Avec le prix auquel est vendu le ciment aujourd’hui, c’est difficile. C’est inexplicable pour les consommateurs qui sont dérangés, parce qu’on a plusieurs sociétés qui produisent le ciment dans le pays, et on ne peut pas comprendre que le prix puisse galoper de cette façon », dit-il.
Les autorités gouvernementales assurent qu’elles ont mis en place une politique de stabilisation des prix. Guy-Gervais Bouanga est conseiller à la promotion du secteur privé au ministère de l’Industrie.
« Le marché semble se réguler parce qu’aujourd’hui l’État s’arrange à stabiliser le prix du ciment comme le prix du carburant. L’État congolais s’arrangera à trouver le juste milieu comme il l’a fait pour les minotiers, parce que le prix du blé a doublé, mais on arrivait à stabiliser les prix. Je trouve qu’il n’y a pas d’inquiétude (à se faire). Le prix du ciment ne connaîtra pas une spéculation », assure monsieur Bouanga.
Les difficultés des cimenteries
Selon Wilfrid Adolphe Milandou, directeur général de l’industrie, les cimenteries font aujourd’hui face à plusieurs difficultés. « Toutes nos cimenteries utilisent le charbon comme combustible. Depuis quelque temps, le prix du charbon a presque triplé sur le marché international. Deuxièmement, il y a le fret maritime qui devient comme un casse-tête parce qu’à ce niveau, les prix sont en train de doubler, tripler, voire quadrupler », explique-t-il.
Deux cimenteries ont fermé au Congo ces dernières années pour des raisons économiques et sécuritaires. Le pays produit moins 3,5 millions de tonnes dont 55 % assurés par l’usine du Nigérian Aliko Dangoté.
SOURCE : RFI
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