Au cours de la campagne cacaoyère 2022-2023, qui s’achève officiellement (théoriquement, elle est terminée depuis le 15 juillet 2023, NDLR) ce 7 septembre 2023 avec le lancement de la saison 2023-2024 à Ngomedzap, dans la région du Centre du pays, la production nationale camerounaise a culminé à 262 112 tonnes. Ce qui correspond à une baisse de 33 051 tonnes, soit 11,2%, en comparaison avec les 295 163 tonnes de production commercialisée enregistrée au terme de la campagne 2021-2022.
À en croire le rapport de campagne dressé par l’Office national du cacao et du café (ONCC), cette baisse de la production est due « essentiellement au repos végétatif, aux effets néfastes du changement climatique et à la situation sécuritaire dans les bassins de production du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », en proie à une crise socio-politique depuis fin 2016. Parmi les éléments de contexte pouvant également justifier cette baisse de la production cacaoyère au Cameroun, au cours de la saison 2022-2023, l’ONCC cite « le renchérissement des coûts des intrants agricoles en raison du conflit en Ukraine et les exportations illégales et massives vers le Nigeria ».
La baisse de la production au cours de la dernière campagne cacaoyère s’est accompagnée d’une chute plutôt importante des exportations de fèves. Selon les données de l’ONCC, ces expéditions vers le marché international sont ressorties à seulement 186 754 tonnes de fèves au cours de la saison 2022-2023, contre un chiffre actualisé de 228 920 tonnes (217 107 tonnes annoncées lors du lancement de la campagne 2022-2023 le 18 août 2022, NDLR) au cours de la campagne précédente. Ce qui correspond à une diminution de 42 166 tonnes en valeur absolue, soit 18,4% en valeur relative. Ce recul des exportations de fèves, fait remarquer l’ONCC, survient dans un contexte de mise en « application de loi de finances 2023, qui institue un droit de sortie de 10% de la valeur FOB, équivalent redevance à environ 150 FCFA par kilogramme exporté ».
Hausse du prix
Sur un registre positif cette fois-ci, la campagne cacaoyère qui s’achève au Cameroun a été marquée par une augmentation des volumes de fèves transformés localement. En effet, selon le données officielles, les broyeurs locaux (industries et unités artisanales) ont transformé 89 204 tonnes de fèves au cours de la campagne 2022-2023, contre 86 850 tonnes en 2021-2022. Ce qui révèle une hausse de 2 354 tonnes correspondant à 2,7% en valeur relative. Cette augmentation des broyages locaux est imputable non seulement au dynamisme des industries existantes, mais aussi à l’arrivée d’un nouvel opérateur, à savoir Africa Processing. Cette entreprise qui a fait son apparition au cours de la campagne sous-revue a acheté 162 tonnes de fèves sur le marché pendant la saison, selon les données de l’ONCC.
Côté prix aux producteurs, l’embellie a également été au rendez-vous au cours de la campagne cacaoyère 2022-2023. En effet, apprend-on officiellement, si le prix moyen minimum est resté le même que celui de la campagne précédente, à 750 FCFA le kilogramme, le prix maximum, lui, a connu un bond au cours de la dernière campagne. Il a atteint 1 480 FCFA dans les bassins de production en 2022-2023, contre 1 290 au cours de la campagne précédente, en hausse de 190 FCFA le kilogramme (14,7%). Cette augmentation de la rémunération des producteurs peut s’expliquer par la concurrence que se livrent désormais sur le marché les six broyeurs locaux (Sic Cacaos, Atlantic Cocoa, Neo Industry, Chococam, Ferrero et Africa Processing) et les exportateurs de fèves brutes.
Source – Investir Au Cameroun
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