Nutrition – Comment Maggi a colonisé les assiettes africaines

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Importée par les colons, la fameuse brique salée est devenue incontournable dans les recettes du continent. Mais certains commencent à lui contester sa suprématie…

Infographie Bouillon KubMontage JA : Luc Gnago/Reuters © Infographie Bouillon Kub Montage JA : Luc Gnago/Reuters

Sur les parasols jaune moutarde couverts d’étoiles rouges, sur les larges panneaux publicitaires surplombant les halles, sur les tabliers des cuisinières… En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, les bouillons cubes sont omniprésents dans les marchés. Au même titre qu’une épice ou un légume, le cube salé figure dans les recettes de tous les plats traditionnels, du tieboudiène sénégalais au ndolè camerounais. Et sur ce créneau, le leader incontesté est Maggi.

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La marque suisse a conçu les premiers arômes et assaisonnements déshydratés à la fin du XIXe siècle, dans la campagne zurichoise. À l’époque, la promesse est claire : donner du « goût », et en particulier les saveurs de viandes, aux plats des familles ouvrières qui ne peuvent s’en offrir. Ces condiments industriels arriveront sur le continent dans les valises des colons. Et, en quelques années, à force de campagnes de publicité intensives, le bouillon parvient à s’immiscer dans le quotidien des Africains. Il faudra attendre les années 1970 pour que le  pré carré » de Maggi soit remis en question sur le continent. Désormais, la célèbre enseigne doit faire face à la concurrence d’une vingtaine de marques, africaines comme étrangères.

Du sel et des additifs

Qu’il soit fondu, effrité ou utilisé dans sa forme liquide, le fameux cube est aujourd’hui consommé à outrance, – parfois même dans le but de renforcer les volumes des corps féminins –, alors qu’il est principalement composé de sel et de substances chimiques. Des additifs qui, en plus d’être mauvais pour la santé, sont souvent importés. À rebours de cette dynamique, de plus en plus d’Africains militent pour un retour aux épices naturelles et locales. C’est notamment le pari qu’a fait le Franco-Togolais Ayité Ajavon, qui a lancé, en 2019, Africube, un bouillon « 100 % naturel », moins salé que ses concurrents et « 100 % made in Africa ».

 

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