Comment l’Afrique est devenue le champion de l’innovation en un temps record ? Pourquoi cet engouement des investisseurs pour l’écosystème des startups africaines ? L’Europe et l’Afrique peuvent-elles conjuguer leurs visions pour accélérer cette dynamique ?… Rendez-vous le 16 mai depuis Marseille pour suivre en direct (16h50 GMT+1) les débats de la table-ronde sur ” L’Afrique, startup du monde “, programmée dans le cadre de la deuxième édition du Forum Europe-Afrique.
Depuis les cinq dernières années, l’écosystème africain de l’innovation et des startups est marqué par une dynamique peu observée de par le monde. En pleine crise pandémique, alors que la quai totalité des secteurs étaient pratiquement à l’arrêt, les startups africaines cumulaient les fonds pour atteindre quelque 701,5 millions de dollars de financements. Certains secteurs, plus que d’autres, avaient mis au grand jour la capacité des Africains à développer des solutions innnovantes pour réduire les effets de la crise.
Dans la santé, l’edtech, mais aussi dans les énergies, 347 startups (contre 250 en 2019) ont réussi 359 levées de fonds en equity en 2020.(Partech Africa). Le nombre de startups financées n’a jamais été aussi important, enregistrant une hausse de près de 44% par rapport à 2019.
« En 2019, au total, les startups africaines ont levé plus de 2 milliards de dollars selon le dernier rapport de Partech Africa. Une dynamique qui s’observe, bien entendu, dans tous les pays du continent africain, mais de manière inégale. Dans la région méditerranéenne, les startups bénéficient ces dernières années d’une attractivité sans précédent auprès des investisseurs, avec des levées de fonds records et une forte croissance en 2019 », commente Samir Abdelkrim, fondateur d’Emerging Valley, d’Emerging Mediterranean et auteur de Startup Lions.
Le rapport e-Conomy Africa 2020, la Société financière internationale (SFI) et Google estiment de leur part que l’économie digitale pourrait contribuer pour 180 milliards de dollars à l’économie africaine d’ici 2025.
Une dynamique qui a défié la crise mondiale
Ces indicateurs laissent entrevoir de belles perspectives de développement numérique sur le continent. Pourtant, la crise sanitaire n’a pas produit les mêmes effets selon les secteurs d’activités. Les startups spécialisées dans la logistique, freinées par les confinements et restrictions en tous genres, ont enregistré un ralentissement manifeste, alors que les startups orientées vers les secteurs de l’edtech, de l’e-santé ou des énergies renouvelables ont su tiré leur épingle du jeu.
Globalement, les startups africaines sont de plus en plus nombreuses à attirer les capitaux (27,7% en plus d’une année sur l’autre). En cinq ans, le secteur de la tech sur le continent a attiré 1,9 milliard de dollars, confirmant l’attractivité des jeunes pousses made in Africa, aux yeux des investisseurs. Cet attrait reste néanmoins à nuancer en fonctions des géographies. Une fois de plus, les pays d’Afrique anglophone campent toujours les premières places du podium.
Le Kenya, le Nigeria, l’Afrique du Sud et l’Egypte concentrent encore 90 % des investissements, soit 77 % des startups financées sur le continent. A lui-seul, le Kenya a attiré 190 millions de dollars en 2020.
Au niveau sectoriel, les fintech ont attiré un quart des investissements, devant l’e-commerce et l’e-santé. Néanmoins, d’autres secteurs ont vu leur attractivité se renforcer à l’instar des énergies renouvelables et de l’edtech. Parmi les « grands gagnants » de la crise sanitaire, les startups kényanes Greenlight Planet (spécialisée dans l’énergie photovoltaïque), sud-africaine Jumo (produits financiers), et égyptienne Vezeeta (e-santé) ont connu une évolution exponentielle.
Le Kenya et le Nigeria restent les destinations les plus prisées par les investisseurs en Afrique et concentrent plus de 50 % des financements selon le classement Startup Blink. En dépit de l’attrait des startups localisées dans les capitales africaines anglophones, leurs homologues d’Afrique francophone se renforcent progressivement, du Maroc au Sénégal, de la Tunisie à la Côte d’Ivoire…
« Le Maghreb fait figure de cas d’école puisque c’est la région qui pousse le plus loin ce processus de digitalisation. Avec la mise en place d’écosystèmes de développement des technologies du numérique ou de politiques publiques de soutien aux nouveaux acteurs digitaux, les pays d’Afrique du Nord se sont saisis de cette opportunité pour enclencher une nouvelle dynamique de croissance et élaborer des réponses efficaces aux nombreux défis sociaux et économiques du continent. Plusieurs de ces initiatives apparaissent aujourd’hui comme des exemples de la résilience et du potentiel technologique de l’Afrique », explique Adnane Ben Halima, vice-président en charge des relations publiques de Huawei pour la région de l’Afrique du Nord.
Quatre pays captent 72 % du volume des investissements
En 2022, les activités de collecte de fonds sont restées inchangées à toutes les phases de financement. À hauteur de 1,4 million de dollars, le montant moyen des transactions d’amorçage a augmenté en 2022 (+ 12 % en glissement annuel.
« 2022 a été une année particulièrement difficile pour l’écosystème du capital-risque dans le monde entier, car les investisseurs en venture et growth ont réduit d’un tiers leurs investissements. Cependant, notre rapport dévoile que l’écosystème tech africain a fait preuve d’une grande résilience, de plus en plus d’investisseurs ayant renforcé leur engagement sur le continent, en investissant dans des équipes locales et des fonds dédiés au marché », commente Tidjane Deme, General Partner chez Partech Africa.
Le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Kenya restent les principales destinations d’investissement en Afrique, avec une part du volume total restant relativement stable à 72 %. Le Nigeria est resté en tête, représentant 1,2 milliard de dollars en capital, malgré un recul de 36 % par rapport à 2021. L’Afrique du Sud, l’Égypte et le Kenya ont chacun attiré plus de 0,7 milliard de dollars de financement.
En dehors des quatre principaux pays, le Ghana (202 millions de dollars), l’Algérie (150 millions de dollars), la Tunisie (117 millions de dollars) et le Sénégal (105 millions de dollars) ont été les seuls autres pays à avoir franchi le seuil des 100 millions de dollars de financement.
D’autre part, les startups fondées par des femmes ont levé 22 % du total des tours d’equity en volume en 2022, en hausse de deux points de pourcentage (20 % en 2021). Elles ont également participé à hauteur de 644 millions de dollars, soit 13 % du financement total en equity, en baisse de trois points de pourcentage par rapport à (16 % en 2021)..
Rendez-vous le 16 mai au Forum Europe-Afrique !
Comment alors soutenir cette dynamique pour donner davantage d’opportunités aux startups africaines ? Quels points peut(on ériger entre l’Afrique et l’Europe pour installer de nouveaux chantiers de coopération dans les domaines de l’innovation et de la tech ? Les dirigeants publics et privés peuvent-ils conjuguer leus visions pour placer les startups et l’innovation au cœur de la transformation numérique des deux continents ?
Rendez-vous le 16 mai depuis Marseille pour suivre en direct (16h50 GMT+1) les débats de la table-ronde sur L’Afrique, la startup du monde, programmée dans le cadre de la deuxième édition du Forum Europe-Afrique, avec comme invités :
– Lamia AAMOU, présidente du World Electronics Forum de Rabat 2023 et responsable de la stratégie du Better World Fund ;
– Samir ABDELKRIM, fondateur d’Emerging Valley ;
– Adnane BEN HALIMA, vice-président en charge des relations publiques pour la région Méditerranée de Huawei Northern Africa ;
– Behjet BOUSSOFARA, directeur général de Talan Tunisie ;
– et Jérôme HENIQUE, CEO Orange Afrique et Moyen-Orient.
Source: La Tribune Afrique
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