Il l’avait promis. Donald Trump a annoncé le lancement de son propre réseau social, baptisé « Truth Social ». En janvier dernier, il avait été banni de Twitter , Facebook et YouTube. Ces derniers l’accusaient d’avoir utilisé leurs plateformes pour inciter ses partisans à la violence avant l’assaut contre le Capitole dans lequel cinq personnes ont trouvé la mort.
Avec Truth Social, l’ancien président veut « résister face à la tyrannie des géants des technologies », qui ont « utilisé leur pouvoir unilatéral pour réduire au silence les voix dissidentes en Amérique », explique-t-il dans un communiqué.
Une version bêta dès novembre
Truth Social sera accessible en version bêta sur invitation en novembre, avant un lancement généralisé au premier trimestre 2022, précise le communiqué, qui indique que l’application est déjà disponible en précommande sur l’App Store. La plateforme appartiendra au groupe nouvellement créé Trump Media & Technology (TMTG), une structure qui fournira également un service de vidéo à la demande et des podcasts « non-woke », précise le communiqué.
Ce groupe devrait ensuite fusionner avec le SPAC Digital World Acquisition Corp (DWAC), coté au Nasdaq, afin d’être coté. Le nouveau groupe de Donald Trump serait ainsi valorisé à 875 millions de dollars.
89 millions d’abonnés sur Twitter
« Je suis enthousiaste à l’idée de commencer bientôt à partager mes idées sur Truth Social », a déclaré Donald Trump. Avant d’en être exclu, il affichait 89 millions d’abonnés sur Twitter, 35 millions sur Facebook et 24 millions sur Instagram.
« Félicitations », a salué dans un communiqué Jason Miller, un de ses anciens conseillers et désormais patron du réseau social conservateur Gettr. « Maintenant, Facebook et Twitter perdront encore plus de parts de marché », a-t-il ajouté, en dépit de la croissance régulière du nombre d’utilisateurs des deux géants.
En janvier, l’exclusion du chef de l’Etat avait été qualifiée de « censure » par les républicains et globalement saluée par les élus démocrates et la société civile américaine. En Europe, elle avait suscité des critiques d’associations et de dirigeants – dont la chancelière allemande Angela Merkel -, inquiets du pouvoir des sociétés technologiques sur la liberté d’expression.
Un oeil tourné vers 2024
Les mouvances conspirationnistes américaines, soutiens affichés de Donald Trump, et les organisations impliquées dans les émeutes (comme les Oath Keepers, les Three Percenters et les Proud Boys) avaient aussi été chassées des réseaux dominants. Elles s’étaient réfugiées sur des plateformes moins grand public, dont Parler , sorte de Facebook des conservateurs. Le site avait alors été exclu plusieurs semaines du Web par Google, Apple et Amazon parce qu’il enfreignait leurs règles sur la modération des contenus incitant à la violence.
Même sans Twitter, le milliardaire républicain s’est rapidement remis en campagne depuis qu’il a quitté la Maison-Blanche. De meetings en communiqués, il soutient les candidats qui lui sont fidèles en vue des « midterms » de novembre 2022, un oeil tourné vers 2024. L’occasion, pour lui, de continuer à répéter ses allégations d’élection « volée » par les démocrates en 2020.
Les Echos
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