En Afrique de l’Ouest, la production céréalière (maïs, riz, mil, sorgho, fonio et blé) devrait enregistrer une baisse de 20 millions de tonnes pour la campagne 2022-2023 par rapport à la production moyenne de 2017-2020, soit près de 20% de la production céréalière de 2021-2022 (73,3 millions de tonnes), selon une récente étude publiée par la CEDEAO et intitulée “Evaluation des risques et de l’impact de la crise russo-ukrainienne sur la production agricole dans la région de la CEDEAO : principaux résultats”.
En Sierra Leone, par exemple, la production de maïs devrait chuter de 37% en 2022-2023 par rapport à la production moyenne de 2017-2020.
Ces déficits de production sont essentiellement aggravés par la pénurie d’engrais induite par le conflit en Ukraine. De fait, les pays de la région sont fortement dépendants des importations d’engrais, en particulier celles en provenance de la Russie et de l’Ukraine.
Le rapport note à cet effet que la Russie a fourni plus de 50% des importations de potasse à la Côte d’Ivoire, au Mali, au Niger, au Sénégal et à la Sierra Leone. Il est ainsi ressorti un déficit d’engrais de la région compris entre 1,2 et 1,5 million de tonnes.
Dépendance à l’égard des importations d’engrais en provenance d’Ukraine et de Russie des pays de la CEDEAO
Source : CEDEAO
En outre, les données fournies ont montré qu’en Afrique de l’Ouest et au Sahel, seuls 46% des besoins en engrais étaient couverts au 30 avril 2022. Dans le détail, le Burkina Faso, le Ghana et le Mali ont été les plus affectés avec des besoins en fertilisants non couverts estimés respectivement à 88%, 69% et 76%.
Déficit en engrais par pays dans la CEDEAO
Source : CEDEAO
Cette pénurie d’engrais a également affecté le Niger (57% des besoins en fertilisants non couverts), le Nigéria (47%), le Sénégal (38%), la Côte d’Ivoire (33%) et le Bénin (21%).
En somme, si un approvisionnement adéquat des engrais n’est pas assuré, cela entraînerait un déficit de production plus important non seulement pour les céréales, mais aussi pour les produits tels que le coton et le cacao ; avec en perspective un risque plus accru d’insécurité alimentaire dans la région.
Source : SikaFinance
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