Santé et bien être- Le surpoids : cause, conséquences et solutions

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En France, près d’un tiers de la population est en surpoids. De quoi s’agit-il exactement ? L’indice de masse corporel suffit-il à déterminer ce surpoids ? Les réponses avec le Dr Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste.

Qu’appelle-t-on surpoids ?

D’après les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en 2016, dans le monde, 38 % des adultes de 18 ans et plus étaient en surpoids et 13 % obèses. En France, selon les résultats de l’enquête nationale publiée en juin 2021 par la Ligue contre l’obésité (nouvelle édition de l’étude Obépi – Roche sur la prévalence du surpoids dans la population), près d’un Français sur trois (30 %) est en surpoids. Le surpoids correspond à un excédent de masse grasse, également dit tissu adipeux, dans l’organisme. Cette masse grasse comprend les graisses du corps. Elle se distingue de la masse maigre qui, elle, rassemble les organes, les muscles et les viscères.

Comment diagnostiquer le surpoids ? Et qu’est ce que l’IMC ?

Le surpoids se définit par l’indice de masse corporelle (IMC). Pour calculer cet indice, il faut diviser le poids de la personne par sa taille au carré. Pour un sujet mesurant par exemple 1,65 m et pesant 60 kg, cela donne un IMC de 22, c’est-à-dire un IMC considéré comme normal.

Pour être considéré en surpoids, l’indice de masse corporelle doit être compris entre 25 et 29,9. Toutefois cet indice est à relativiser. “C’est un indicateur qui permet de comparer les individus entre eux mais ce n’est en aucun cas un indicateur individuel puisque le surpoids ne rend pas compte du risque métabolique et du risque cardiologique qui peut y être lié. Il ne détermine pas l’importance de la masse grasse. On peut être en surpoids et en bonne santé“, prévient le Dr Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste et co-auteur avec le Dr Michel Brack de Dépolluez votre graisse interne (éd. Albin Michel). Une analyse plus fine et personnelle du surpoids de la personne est donc nécessaire pour voir si ce surpoids a un impact sur sa santé.

Ce calcul de l’indice de masse corporelle, ou IMC est réservé à l’adulte et ne doit pas être utilisé chez les enfants. Pour déceler une surcharge pondérale chez l’enfant et un problème de santé, il est nécessaire de le peser et de reporter son poids sur le tableau “courbe de poids“, fille ou garçon, présent en France dans son carnet de santé.

Comment diagnostiquer l’obésité ?

Le calcul de l’IMC permet aussi de dire si une personne est obèse. L’obésité se traduit par un excès de masse graisseuse encore plus important que le surpoids. Tout score égal ou supérieur à 30 de l’IMC indique cette obésité. Selon les résultats publiés par la Ligue contre l’Obésité dans son rapport Obepi Roche, la prévalence de l’obésité cela concernerait près de 8,5 millions d’adultes en France, soit 17 % contre 15 % en 2012. En 2019, d’après l’OMS, à l’échelle de la population mondiale, 38 millions d’enfants de moins de 5 ans étaient déjà en surpoids ou obèses.

L’IMC distingue trois classes d’obésité pour l’adulte :

  • La classe 1, qualifiée d’obésité modérée, comprise entre 30 et 34,9 ;
  • La classe 2, dite obésité sévère, comprise entre 35 et 39,9 ;
  • La classe 3, nommée obésité massive, à partir de 40.

Là aussi, l’IMC ne suffit pas à révéler d’éventuels problèmes de santé liés à l’obésité. Il faut prendre en considération le tour de taille, la forme du corps et une surcharge graisseuse au niveau de l’abdomen.

Une personne peut peser 400 kg et être en classe 3 tout comme une autre peut faire 100 kg mais être aussi en classe 3 en fonction de sa taille. Ça ne rend pas compte de l’importance de la prise de poids. Mais l’obésité massive entraîne forcément des complications car le squelette et les organes ne peuvent pas supporter cette surcharge pondérale”, ajoute le médecin nutritionniste.

Quels sont les causes et les facteurs de risque du surpoids ?

Plusieurs facteurs de risques jouent un jeu dans le surpoids. Celui-ci n’est pas simplement lié à une consommation alimentaire excessive ou de mauvaise qualité. La prise de poids peut être causée chez l’homme comme chez la femme par :

  • Des troubles du sommeil, des horaires décalés si la personne travaille de nuit ;
  • L’arrêt d’une activité physique suite à une maladie, un handicap, le stress ou un changement de mode de vie qui implique du stress ;
  • La consommation de certains médicaments comme la cortisone ou les bêtabloquants fait grossir tout comme les régimes à répétition, une maladie, un virus, une anomalie du microbiote intestinal…

La plupart de ces causes peuvent être limitées en changeant de comportement.

Santé : quels sont les risques et les conséquences liés au surpoids ?

Une surcharge pondérale peut présenter un risque pour la santé des enfants comme des adultes et favoriser l’apparition de maladies. “Ce qui va compter pour déterminer si le surpoids de la personne est pathologique, c’est son tour de taille ou circonférence abdominale. Si elle est supérieure à un mètre pour les hommes et de plus de 88 cm pour les femmes, le surpoids peut avoir des conséquences sur l’état de santé”, explique le Dr Cocaul. A l’inverse, à la lecture de son IMC, un sportif de haut niveau peut paraître en surpoids alors que sa masse grasse est très faible et qu’il est en bonne santé.

Le surpoids présente un risque pour la santé à partir du moment où la graisse est entrée dans les organes. Cela peut entraîner divers problèmes et maladies :

  • Foie gras (nash ou stéato-hépatite non alcoolique) ;
  • Diabète ;
  • Hypertension ;
  • Apnée du sommeil ;
  • Pathologie digestive ;
  • Dépression, anxiété.

Les études démontrent que le surpoids augmente aussi le risque de développer un cancer, notamment de cancer digestif, du côlon, gynécologique ou bien encore de cancer de la prostate. “Quand la personne prend du poids et de la graisse dans les organes alors qu’ils devraient en être exemptés, ils grossissent, peuvent être défaillants et produire des cellules cancéreuses”, précise le Dr Arnaud Cocaul. Pour limiter les risques de maladies, il est possible de mettre en place des mesures de prévention du surpoids et de l’obésité.

NON aux régimes, OUI à WW !

Prévention et prise en charge : comment perdre du poids ?

Face à une prise de poids rapide et un changement de corpulence, mieux vaut d’abord en parler à son médecin traitant. Le premier objectif santé, pour les enfants comme pour les hommes ou les femmes, va être de stopper la prise de poids. Cela implique de revoir les fondamentaux d’hygiène et de forme au quotidien.

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L’alimentation

Côté nutrition et alimentation , les repas ne doivent pas être pris dans la précipitation, debout, en faisant autre chose. Il importe de prendre le temps de passer à table, de manger des repas équilibrés et variés qui font la part belle aux légumes et aux fruits, aux légumineuses, aux céréales complètes dans l’alimentation… Exit les aliments ultra transformés, trop gras, sucrés, les grignotages. Les aliments doivent être mastiqués pour manger à une allure modérée et faciliter la digestion.

Attention aux régimes amincissants qui se fient uniquement à l’IMC pour indiquer à la personne qu’elle est en surcharge pondérale et doit perdre du poids. De plus, faire un régime restrictif est souvent difficile à tenir sur la durée et peut avoir un effet contre-productif. Mieux vaut cibler sur de habitudes alimentaires sur la durée.

Le sommeil

La nutrition n’est pas le seul levier à activer pour perdre du poids. Le manque de sommeil aurait des répercussions sur la prise de poids. “La nuit, le corps sécrète une hormone de satiété nommée la leptine. Si la personne ne dort pas suffisamment, cette hormone n’est pas produite en quantité suffisante. Ça peut lui donner envie de manger pour fournir le carburant nécessaire à l’organisme éveillé”, explique le médecin nutritionniste. Une autre hormone, la ghréline, responsable de l’appétit, serait au contraire davantage produite chez les personnes en manque de sommeil. Ces dérèglements amèneraient à manger davantage et prendre du poids.

L’activité physique

Une activité physique régulière permet de brûler les calories et donc les graisses. Petite précision: une activité physique ne signifie pas forcément faire du sport, mais bouger quotidiennement : marcher, monter les escaliers plutôt que de prendre l’ascenseur, jardiner, faire du ménage…

L’approche mentale

Les thérapies cognitives et comportementales peuvent aider à perdre du poids. “Elles apportent une réponse plus immédiate qu’une analyse de fond. Ici elles pointent les éléments de la vie qui peuvent avoir une prise et sur lesquels on peut agir”, explique le Dr Cocaul.

Des exercices de relaxation, de méditation, du yoga, de la sophrologie peuvent aider également à réguler son stress et éviter de compenser par des grignotages.

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Source: doctissimo

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