Business- PETROLE : les prix en hausse de 23,4% aux 1er trimestre 2022, une mauvaise nouvelle pour le Cameroun

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Selon le rapport sur l’Indice composite des cours des produits de base (ICCPB), publié par la Banque des États de l’Afrique centrale, l’institut d’émission des pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), « les cours des produits énergétiques ont progressé de 18,2% au cours du premier trimestre 2022, en raison d’une augmentation du prix du baril de pétrole (23,4 %) et du gaz naturel (3%) ».

Mais, cela n’est pas une bonne nouvelle pour les finances publiques du Cameroun. Certes, du fait de cette tendance, le pays estime, dans la loi de finances rectificative, qui sera soumise au vote des parlementaires lors de session qui s’ouvre le 7 juin prochain, que les recettes pétrolières passeront de 562 à 806 milliards de FCFA, soient une hausse de 244 milliards (+43,4%). Mais dans le Trésor public, cette augmentation sera neutralisée par la hausse de la subvention à la consommation des produits pétroliers.

En effet, bien qu’ils importent les produits pétroliers finis consommés localement, lesquelles importations sont devenues coûteuses du fait de la crise russo-ukrainienne, les autorités publiques camerounaises ont pris la décision de maintenir inchangés les prix des produits pétroliers à la pompe. Dans la loi de finances 2022 initiale, le soutien aux prix des carburants à la pompe a été budgétisé à environ 120 milliards à puiser dans la ligne subventions et contributions. Mais dans la loi de finances rectificative, ce chapitre du budget connait une hausse de 360 milliards de FCFA pour se situer à 625,4 milliards de FCFA.

Lors d’un point de presse le 30 mars 2022, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, expliquait que la décision de maintenir inchangés les prix des produits pétroliers à la pompe devrait coûter au Trésor public une subvention globale (super, gasoil, pétrole lampant et gaz domestique) de 672 milliards de FCFA en 2022, soit un coût supplémentaire de 452 milliards de FCFA. Ce qui représenterait, si cette déclaration se confirmait, près du double des 244 milliards de FCFA de recettes pétrolières supplémentaires, contenues dans la loi de finances rectificative.

Hausse des cours mondiaux des produits de base exportés

En tout état de cause, pour maintenir les équilibres sur les revenus pétroliers, la subvention globale des prix des produits pétroliers ne devrait pas dépasser les 360 milliards de FCFA, selon les estimations d’Investir au Cameroun, basées sur les chiffres du gouvernement. Une telle hausse devrait aussi être analysée et questionnée par le parlement. Elle représenterait en effet trois fois le montant des subventions dans la loi des finances initiales, ce qui ne serait pas en adéquation avec l’évolution actuel des pris de l’énergie sur le marché international.

Au niveau sous-régional, la « hausse généralisée des cours des produits énergétiques et non énergétiques », en raison du conflit russo-ukrainien, a engendré, au cours des trois premiers mois de l’année 2022, une augmentation globale de 12,2% des cours mondiaux des produits de base exportés par les six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale).

En effet, explique la banque centrale, « la guerre entre la Russie et l’Ukraine a entrainé des perturbations sur les circuits d’approvisionnements, provoquant une hausse des principaux produits de base », au rang desquels se trouve principalement le pétrole brut. De fait, à en croire les analystes de la Beac, les pays de la Cemac doivent la hausse de l’indice des prix des produits de base exportés à l’or noir. Contrairement au Cameroun, cette embellie des prix du pétrole peut apparaître comme une aubaine pour certains Trésors publics de la Cemac, espace communautaire dans lequel les recettes publiques de certains pays dépendent étroitement des revenus tirés de la vente de l’or noir.

Source :  Investiraucameroun

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