L’Afrique en 2023 : de l’espoir malgré des taux élevés et une croissance en berne

Partager Sur

Les décors de la nuit de la Saint Sylvestre n’étaient pas encore rangés et Abidjan n’avait pas encore fini de célébrer l’introduction en Bourse record de Orange CI (voir photo) que les prévisions économiques de l’année 2023 faisaient florès. “Une année plus difficile que celle que nous laissons derrière”, ose Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI), inquiète de la baisse de régime des trois principaux moteurs de l’économie mondiale: les Etats-Unis, l’Union Européenne et la Chine.
Cette dernière nation bien qu’ayant abandonné sa coûteuse politique de “Zéro Covid-19» est toujours confrontée à la pandémie. Des pays comme l’Inde, le Japon, les États-Unis et le Maroc ont annoncé qu’ils exigeraient un test négatif aux voyageurs en provenance de Chine. L’Empire du Milieu reste sous surveillance des marchés jusqu’au 22 janvier, fêtes du nouvel an lunaire et occasion d’importants rassemblements dans tout le pays.

En attendant, le Naira nigérian a battu un record de baisse se négociant à 460,20 unités contre un dollar le mercredi 28 décembre. Idem pour le shilling Ougandais(3. 705 unités pour un dollar) frappé par la pénurie des dollars.

Pour sa part, le Rand Sud-africain sensible aux conjonctures des pays émergents, se négociait à 17, 095 contre le dollar durant la trêve des confuseurs. Et le rendement de l’obligation de référence 2030 du gouvernement sud africain a entamé un repli de 5% à 10, 235%.

La surveillance des rendements des obligations africaines sur les marchés secondaires sera au quotidien dans les Directions des Trésors et les banques centrales. Déterminants majeurs du service de la dette, les taux ont fini l’année 2022 dans une course folle vers le sommet sous l’effet des politiques d’austérité de la FED, de la BCE et de l’ensemble des principales banques centrales à l’exception du Japon.

La Réserve Fédérale Américaine a relevé ses taux de 225 points de base sur les 12 derniers mois, un moment historique.

Le relèvement des taux risque de retarder la reprise de la plupart des économies du continent africain et dans le mêmetemps alourdir leur service de la dette estimé à 30% des recettes intérieures (contre 24% en 2021) dans un pays comme l’Ouganda. Le pays maintient une croissance de 5,3% mais devrait surveiller de près l’évolution des taux pour contenir une dette estimée à 53% du PIB.

Pour sûr, les ministères africains des finances se montrent plus optimistes que les institutions internationales. Celui de l’Algérie projette une croissance de PIB de 5,3% en 2023 sur un prix de référence du pétrole de 60 dollars le baril sur la période 2023-2025.

Dans l’ensemble, le continent maintient des prévisions plus optimistes que celles du FMI (3,7% de croissance pour l’Afrique contre 2,7% pour le monde )en espérant que le cadre commun conclu avec le G20 pour la restructuration de la dette donne enfin, après le Tchad en décembre 2022 et en attente de l’Ethiopie et de la Zambie, des résultats tangibles.

Source – financialafrik.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *