Media- Assassinat de Martinez Zogo : l’Association de la presse économique du Cameroun s’indigne et réclame justice

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Après la découverte le 22 janvier 2023 du corps sans vie de l’animateur radio camerounais Arsène Salomon Mbani Zogo, plus connu sous le nom de Martinez Zogo, l’Association des journalistes de la presse économique du Cameroun (Press Eco) se joint au concert d’indignation qui se poursuit après ce crime crapuleux. « Selon toute vraisemblance, il s’est agi d’un enlèvement, suivi d’un assassinat au moyen de tortures d’une rare cruauté », écrit le président de Press Eco, François Bambou, dans un communiqué publié ce 23 janvier 2023.

Et ce dernier de poursuivre : « la Presse économique du Cameroun s’inquiète de la détérioration des conditions de sécurité des hommes des médias, plusieurs d’entre eux ayant à maintes reprises reçu des menaces, y compris de mort, ou subi des représailles de diverses sortes. Press Eco, solidaire des actions visant à promouvoir et défendre la liberté d’expression dans notre pays, engage le gouvernement à retrouver et à traduire devant les tribunaux pour sanctions exemplaires, les auteurs de ce crime barbare ».

Animateur devenu célèbre grâce à son émission « embouteillages », lancée depuis 2007 sur une radio urbaine, Martinez Zogo, dans un style qui lui était propre, dénonçait sans cesse les dérives de la gouvernance au Cameroun. Ces derniers jours, il s’est attaqué à des décaissements de plusieurs dizaines de milliards de FCFA effectués par le Trésor public en faveur de Jean Pierre Amougou Belinga, homme d’affaires et patron de presse réputé très proche du pouvoir. Il promettait aussi « d’arriver sur Ivo dans quelques jours ». Le général Ivo Desancio Yenwo est le directeur de la Sécurité présidentielle. Ce service a passé plusieurs marchés aux entreprises de l’homme d’affaires, payés sur les chapitres budgétaires 65 et 94, qui font actuellement l’objet d’un audit.

État de droit

De sources variées, après avoir rencontré un de ses informateurs en journée, Martinez Zogo a été enlevé dans la soirée du 17 janvier 2023 devant la brigade de gendarmerie de Nkol-Nkondi, dans une banlieue de Yaoundé, par des inconnus portant des cagoules. Ses appels au secours en direction des gendarmes de la brigade, alors qu’il était poursuivi par ses ravisseurs roulant à bord d’un Toyota Prado de couleur noire, sont restés vains. Sa dépouille a été découverte cinq jours plus tard par les riverains à Ebogo III, une autre banlieue de la capitale camerounaise. Elle a été déposée à la morgue de l’Hôpital central de Yaoundé. L’autopsie réalisée dans la foulée a révélé que le corps a subi de nombreux sévices, dont des mutilations.

Dans un communiqué officiel signé dans la foulée de la découverte de la dépouille de cet animateur radio, le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, rappelle que « le Cameroun est un État de droit, où les libertés sont garanties, y compris les libertés de la presse, et où nul ne peut et ne doit se substituer aux juridictions compétentes pour se rendre justice ». Ce membre du gouvernement rassure ensuite que « les recherches actives se poursuivent dans le cadre de l’enquête ouverte pour retrouver et traduire devant la justice les auteurs de ce crime odieux ».

Ce 23 janvier 2023, des hommes des médias se sont rendus avec fleurs et bougies au siège de la chaîne de radio Amplitude FM, que dirigeait le défunt, pour y ériger une chapelle ardente. Ces derniers répondaient ainsi à une invitation lancée la veille par Haman Mana, patron du Quotidien Le Jour et président de la Fédération des éditeurs de presse du Cameroun (Fedipresse)

Source: investir au Cameroun

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