Alibaba chute maintenant de plus de 25% depuis son record de la fin octobre

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Dans un marché globalement haussier où, à l’exception de la Bourse de Tokyo, les grands indices de la planète finance commencent l’année du bon pied, la nouvelle chute d’Alibaba, l’un des poids lourds de la cote mondiale, passe encore moins inaperçue. A Hong Kong, alors que le Hang Seng a fini cette première séance de 2021 sur une progression de 0,68%, porté par les deux tiers de ses composantes (dont un gain de 6% de Xiaomi, qui va dévoiler cette semaine un nouveau smartphone), le Amazon chinois a encore perdu plus de 2% ce lundi, portant ses pertes à 26% depuis son record boursier du 28 octobre, quand ses actions ont fait une poussée en séance à 309,40 dollars hongkongais. La veille, à Wall Street, où Alibaba est également coté (ce fut d’ailleurs sa première place de cotation), les titres sont montés jusqu’à 319,32 dollars.

Mais, depuis, Alibaba a souffert en Bourse de la vindicte de Pékin contre son fondateur, le milliardaire Jack Ma. Sa critique, le 24 octobre, du système bancaire chinois et de sa régulation, accusée de brider l’innovation financière, a fini de provoquer l’ire des autorités locales. L’homme le plus riche de Chine n’est plus réapparu en public depuis lors, pas même dans l’émission télé Africa’s Business Heroes qu’il a créée, s’inquiétait vendredi matin le Financial Times.

Au plus haut avant les représailles de Pékin

Début novembre, quelques jours seulement avant l’introduction en Bourse d’Ant Group (Alipay), le bras financier d’Alibaba, qui devait être la plus grosse de l’histoire, elles ont durci la réglementation pour les fintechs et le microcrédit en ligne, avant de suspendre l’IPO à Shanghai, obligeant Ant Group à faire marche arrière également à la Bourse de Hong Kong.

En Chine, où la population est passée d’un mode de paiement en cash à des transactions digitales, sans passer par la case banques, ce qui oblige les établissements de crédit, qui n’ont pas de données sur les emprunteurs pour établir un profil de solvabilité, à acheter ces informations à Alipay. Si Alipay propose des solutions de crédit, par exemple pour financer de gros achats sur Alibaba, la réglementation lui interdit de prêter de l’argent. La fintech s’en remet donc aux banques pour monter l’opération qui n’est que bénéfices pour Alipay tandis que les banques d’Etat supportent à elles seules le risque de crédit. Un système qui dérange depuis plusieurs mois les autorités chinoises qui, avant même le discours critique de Jack Ma, avaient dans l’idée d’interrompre l’entrée en Bourse d’Ant Group. Pour sauver l’opération, Jack Ma était près, début novembre, à lâcher à l’Etat une participation dans le groupe, selon le Wall Street Journal, le quotidien d’affaires américain également à l’origine des informations selon lesquelles c’était le président Xi Jinping en personne qui était intervenu pour stopper la levée de fonds d’Ant Group.

Tout au long du mois de décembre, les autorités chinoises ont maintenu la pression sur l’empire Jack Ma. Elles ont ouvert une enquête contre Alibaba pour des pratiques monopolistiques présumées et la banque centrale du pays a intimé l’ordre à Ant Group de s’en tenir à son métier d’origine, à savoir celui de prestataire de paiement en ligne, à la façon de PayPal. Mais le groupe, qui vend également des produits d’assurance et des solutions d’investissement, n’entend pas se laisser faire. D’après des informations de l’agence Reuters, rapportées la semaine dernière, Ant Group envisage de regrouper la majeure partie de ses activités de finance en ligne, dont le crédit à la consommation, au sein d’une holding placée sous le même régime réglementaire que les institutions financières traditionnelles.

Alibaba n’en finit pas de dévaler au sein du classement des plus grandes capitalisations boursières de la planète. Du 6e rang fin octobre, devant Facebook, le géant du e-commerce est passé aujourd’hui au 9e rang, juste derrière Tesla, sa valorisation ayant fondu de plus de 200 milliards de dollars en deux mois.

Source: investir.lesechos.fr

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